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Environnement - Sept acteurs du grand Sud-Est signent un plan d'adaptation au changement climatique

C'est une première : le 5 juin, sept acteurs du grand Sud-Est ont signé un plan d'adaptation au changement climatique. Il regroupe la préfecture de la région Rhône-Alpes, le comité de bassin Rhône-Méditerranée et les régions Franche-Comté, Bourgogne, Rhône-Alpes, Provence-Alpes-Côte d'Azur et Languedoc-Roussillon.

Préfecture de la région Rhône-Alpes, comité de bassin Rhône-Méditerranée, régions Franche-Comté, Bourgogne, Rhône-Alpes, Provence-Alpes-Côte d'Azur et Languedoc-Roussillon ont signé le 5 juin un plan d'adaptation au changement climatique. Arriver à mettre d'accord autant d'acteurs sur un tel plan n'a pas été chose facile. Martin Guespereau, directeur général de l'agence de l'eau Rhône-Méditerranée et Corse (AE RMC), le reconnaît : "C'était une gageure de regrouper tous les grands acteurs de la planification prospective autour d'une table. Mais nous ne voulions pas avoir raison tout seul. Il fallait également assumer le constat d'un changement climatique bel et bien en route et d'une adaptation nécessaire, alors que précédemment on pensait encore pouvoir vaincre ce phénomène." De fait, le projet lancé en décembre 2011 à la suite du plan national d'adaptation au changement climatique vient tout juste d'aboutir.

Cinq cartes de vulnérabilité selon les enjeux

Construite par un comité scientifique piloté par Hervé Le Treut, un climatologue de rang mondial, la partie scientifique a été menée assez rapidement et présentée dès septembre 2012. Assez alarmant, ce rapport montre que le Grand Sud-Est est une des régions les plus sensibles de France au changement climatique, avec d'ores et déjà des situations de pénurie d'eau sur 40% de son territoire. Moins de neige, une eau plus rare et aléatoire, des rivières plus basses en été. Avec des différences marquantes selon les régions. D'où l'importance d'établir des cartes de vulnérabilité selon les différents enjeux : bilan hydrique des sols, disponibilité en eau, biodiversité, bilan hydrique des sols, enneigement. "Nous avons travaillé sur ces cartes en adéquation permanente avec les services techniques des régions", explique le directeur.

Un panel de mesures déclinées en trois blocs

Le plan propose un panel de mesures classées en trois blocs. Le premier innove en ouvrant la voie à la désimperméabilisation des sols. L'objectif est de favoriser l'infiltration à la parcelle. La cible : les règlements des PLU. Le second ouvre une "chasse au gaspi" de l'eau. Elle vise aussi bien l'eau potable (augmenter les rendements de réseaux pour atteindre les 85%), que l'agriculture (diminuer l'irrigation de 20%). Troisième point : la biodiversité. Le plan préconise de restaurer les champs d'expansion de crues sur 20% du linéaire de cours d'eau d'ici à 2050. "Il s'agit de ralentir l'eau pour lui permettre d'infiltrer les nappes et de nourrir les zones humides", ajoute le directeur.
Concrètement, le plan doit s'intégrer dans les outils de planification : schémas régionaux climat air énergie (SRCAE) et schémas régionaux de cohérence écologique (SRCE). Il sera repris dans le futur schéma directeur d'aménagement et de gestion des eaux (Sdage) 2016-2021. Il sera donc opposable aux Scot et aux PLU.