Sobriété énergétique : dix actions pour aider les collectivités à passer l'hiver

En écho au plan de sobriété énergétique présenté par le gouvernement le 6 octobre, Amorce, l'Association des maires de France (AMF) et Intercommunalités de France ont publié un "plan d'urgence sobriété" comportant "dix actions pour aider les collectivités à passer l'hiver".

"Dix actions pour aider les collectivités à passer l'hiver" : c'est ce qu'avance le "plan d'urgence sobriété" élaboré par Amorce, l'Association des maires de France (AMF) et Intercommunalités de France, en écho au plan de sobriété énergétique présenté par le gouvernement le 6 octobre (lire notre article). Avec le soutien de la Banque des Territoires, les trois associations ont travaillé cet été à la définition de mesures à mettre en place par les collectivités pour limiter la hausse des factures d'énergie. Plus de 200 collectivités sont venues partager au sein de plusieurs groupes de travail près de 800 propositions d'actions parmi lesquelles ont été retenues dix actions principales, "applicables dès maintenant, peu coûteuses, sans difficulté d'acceptabilité et avec effet immédiat sur les factures énergétiques de cet hiver", indique Amorce dans un communiqué.

Outil d'évaluation

La première consiste à établir une estimation globale des consommations d'énergie des bâtiments et des services pour cibler les priorités. À cette fin e-sherpa, un outil en ligne gratuit, indépendant et rapide d’utilisation, proposé par Amorce, la Banque des Territoires et Inddigo, société d'accompagnement et de conseil spécialisée dans le développement durable, permet aux collectivités d'identifier les bâtiments les plus énergivores de leur parc, de comparer les consommations de leurs bâtiments avec la moyenne nationale,d'identifier les actions les plus efficaces sur les plans économique et écologique et d'estimer les coûts et financements mobilisables pour chacun de leurs bâtiments.

Le plan prévoit neuf autres actions, assorties de nombreux exemples d'application dans les collectivités. Une série de dispositions consiste à mobiliser tous les agents de la collectivité en leur présentant le contexte énergétique, les impacts sur le budget de la collectivité et les mesures de sobriété décidées en s’appuyant par exemple sur e-sherpa. Un responsable "Sobriété" par étage ou par bâtiment pourrait être nommé pour relayer ces informations et diffuser les bonnes pratiques. Le plan propose aussi de former les agents de maintenance ou techniciens pour veiller à la bonne application des mesures et répondre à leurs éventuelles questions. Enfin, ces mesures peuvent être facilitées dans leur mise en œuvre par une action complémentaire : l’embauche mutualisée (ou la mise à disposition partielle) au sein d'un ensemble de communes d'un agent économe de flux, suggère le plan. Cette personne aurait pour fonction d’étudier les consommations des bâtiments et équipements, de vérifier les réglages de programmation chauffage ou éclairage public, de proposer des pistes d’économie et de mener des actions de sensibilisation.

Les bâtiments et leurs équipements : des cibles de choix 

Cinq autres types d'actions ciblent les bâtiments et leurs équipements. L'un consiste à installer des dispositifs de régulation des températures et à vérifier leur bon fonctionnement, un autre à réguler à 19°C les bâtiments qui sont occupés et à placer "hors gel" ceux qui ne le sont pas. La saison de chauffe des bâtiments pourrait aussi être fixée de la fin des vacances de Toussaint au début des vacances de Pâques. L’eau chaude sanitaire pourrait être coupée dans les bâtiments publics, y compris si possible dans les équipements sportifs (éviers, lavabos), hors établissements scolaires et de santé ou l’accès à ces équipements (douches notamment) être limité. Pour éviter les dommages en cas de gel, tout réseau coupé doit naturellement être purgé. L’utilisation des chauffages d’appoints et des sèche-mains électriques serait en outre interdite.

Deux actions portent sur l'éclairage. L'intensité et les plages d'éclairage public pourraient ainsi être réduite, avec une extinction entre 23h et 5h30, exception faite des axes principaux et zones sensibles. L’éclairage des monuments et des façades des bâtiments publics pourrait être éteint en semaine, et ne devrait pas fonctionner au-delà de 23h les vendredis et samedis. Le plan insiste aussi sur la nécessité de faire respecter la législation relative à l’extinction des vitrines, des enseignes et des publicités lumineuses et propose d'élargir les plages d’extinction de 22h à 17h.

Covoiturage, visioconférences...

Une autre action du plan porte sur la mobilité. Elle propose de former les agents à l’écoconduite et de leur imposer une limitation de vitesse à 80 km/h sur route et 110 km/h sur autoroute dans le cadre de l’exercice de leur fonction. En fin de formation, une charte d’engagement pourrait être proposée à la signature de l’agent. Un stage d’écoconduite rappellerait par exemple l’importance de limiter la distance de freinage, le temps d’accélération, les vitesses excessives et d’éviter le transport de charge inutile. Les réunions en visioconférence et téléphoniques pourraient être favorisées et les déplacements de plus de 20 km en présentiel seraient autorisés uniquement pour les réunions longues (plus d'une journée) ou jugées essentielles. Pour les trajets domicile-travail, le plan prévoit de recenser et favoriser le covoiturage des agents.

Cent autres pistes de travail sont par ailleurs évoquées dans quatre grands secteurs (patrimoine, éclairage public, mobilité, services publics). "Elles nécessitent d'être étudiées au cas par cas, en particulier celles relatives aux équipements sportifs car leur utilisation répond à des normes particulières qui peuvent différer d’un équipement à l’autre", souligne le plan.

 

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