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Sport - Sport dans les territoires ruraux : comment répondre aux nouvelles attentes ?

Les territoires ruraux, redevenus des espaces attractifs, ont aujourd'hui de nouveaux besoins et attentes dans le champ des activités physiques et sportives (APS). Tel est le principal enseignement d'une étude relative au sport dans les communes rurales et de montagne, réalisée par l'Association nationale des élus en charge du sport (Andes) et présentée le 2 octobre au Sénat.
Que se cache-t-il derrière ces nouveaux besoins et attentes ? Essentiellement des publics à contenter. Celui des jeunes, mais aussi les seniors – de plus en plus nombreux à pratiquer des APS – et les néoruraux – désireux de trouver une offre sportive comparable à celle du milieu urbain. Et qu'existe-t-il dans les zones rurales et de montagne pour les contenter ? Une offre sportive tournée vers des sports dits traditionnels (football, tennis…), ce qui "s'explique notamment par leur facilité et leurs coûts de mise en place plus faibles pour les collectivités locales". Mais parfois, il n'existe rien : 36% des communes rurales sont ainsi dépourvues d'équipement sportif. La bonne nouvelle ? Les territoires ruraux concentrent 57% des sites et espaces de sport de nature, particulièrement dans les massifs montagneux et en bord de mer. Ils sont ainsi, précise l'étude, "des espaces propices au développement d'activités physiques et sportives de nature", fortement marqués par une pratique sportive plus libre. En conséquence, ce sont "des espaces opportuns pour l'accueil et le développement d'activités de sport de nature qui sont une source de développement économique et touristique non négligeable".

La mobilité, un handicap lourd

Si le débat sur le terrain des équipements laisse donc apparaître une situation contrastée où existent de réels atouts, les territoires ruraux et de montagne ont en commun un handicap lourd : la mobilité, qui crée "un facteur d'inégalité d'accès au sport". "L'inégale répartition des équipements et de l'offre sportive tend à augmenter les distances entre les lieux de pratique et les lieux de résidence. […] De plus, la mobilité peut représenter une contrainte pour les clubs sportifs lors des déplacements dans le cadre de compétition par exemple", pointe l'étude.
En conclusion de son étude, la commission Sport, ruralité et montagne de l'Andes, présidée par Marc Sanchez, maire de Lavelanet (Ariège), propose six axes d'amélioration. Ils visent les équipements, l'aménagement des territoires, la gouvernance, l'emploi, la mobilité et l'accessibilité, et les associations.
En matière d'équipements, elle souhaite par exemple identifier les territoires ruraux comme "public cible" pour mieux orienter les financements et les subventions en leur faveur ou mutualiser les équipements et le matériel sportifs. Il s'agit ensuite de faire des APS un outil d'aménagement du territoire et d'attractivité territoriale, ce qui passe par leur intégration dans les politiques publiques d'aménagement et dans les stratégies de développement territorial des collectivités territoriales (schémas d'aménagement), par la réalisation de schémas concertés d'aménagements sportifs à l'échelle d'un territoire ou par leur prise en compte dans les documents d'urbanisme et les projets urbains. En termes de gouvernance, il convient de "favoriser l'émergence d'une politique sportive à une échelle pertinente permettant la mutualisation de moyens", à savoir l'intercommunalité. En matière d'emploi, la commission appelle de ses vœux la prise en compte du paramètre territorial dans les dispositifs de contrats aidés et, là encore, la mutualisation des emplois. L'accessibilité sera elle encouragée par une autre forme de mutualisation, dans le domaine des transports cette fois, tandis que la mobilité pourrait s'appuyer sur des licences multisports permettant la pratique de plusieurs activités. Enfin, il faut encourager les associations qui s'engagent dans des projets en cohérence avec l'évolution des attentes des concitoyens (seniors, sport santé…) et les accompagner techniquement dans la mise en place de leurs projets.
Toutes ces préconisations seront relayées dans les différentes instances où siègent des représentants de l'Andes : Conseil national du sport, dont les travaux débutent à peine, Centre national pour le développement du sport (CNDS) et Commission d'examen des règlements fédéraux relatifs aux équipements sportifs (Cerfres). Elles pourraient enfin, pourquoi pas, alimenter les réflexions sur la loi-cadre sur le sport, dorénavant attendue pour le second semestre 2014.