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Télécoms : une reprise du déploiement des réseaux fixes et mobiles "indispensable"

L'Assemblée des départements de France (ADF) estime "indispensable" la reprise d’activité des entreprises du secteur des télécommunications, sous-traitants compris, pour le déploiement des réseaux fixes et mobiles. L’Arcep abonde en ce sens et son président a lancé le 10 avril un appel solennel aux quatre grands opérateurs pour soutenir la filière. Le président de l'Avicca plaide pour un délai supplémentaire unique.

Au nom de tous les départements, "garants d’un aménagement numérique accessible à tous", l’Assemblée des départements de France (ADF) prône une reprise d’activité des entreprises du secteur des télécommunications, qu'elle estime "indispensable". Dans un communiqué du 10 avril, l'ADF encourage le gouvernement à "mettre en œuvre les mesures qui permettront de faciliter la reprise des chantiers de déploiement" et "par la même occasion les opérateurs à continuer la production, en s’assurant préalablement et prioritairement de la protection et la sécurité de leurs salariés et sous-traitants". 
Dans ce cadre, l’ADF appelle aussi toutes les collectivités à "faciliter la continuité du déploiement des réseaux FttH et mobile, dans la mesure de leurs moyens", demandant notamment au gouvernement "un financement adéquat du Plan France Très Haut Débit" et "une accélération du passage en 4G des pylônes départementaux Zone Blanche". 
"Un arrêt de l’activité risquerait de déstabiliser durablement la filière, ne permettant pas de revenir à des capacités de production telles que celles enregistrées lors des derniers mois de 2019 et début 2020", avertit l’association, rappelant les chiffres correspondant à ces mois-là : 19.000 prises FttH par jour, dont 10.000 pour Orange. 

Une reprise progressive 

À l'occasion d'un tchat vidéo organisé par l'Arcep ce 10 avril, le président de l'Avicca, Patrick Chaize, s'est pour sa part voulu rassurant sur la poursuite des déploiements dans les RIP. Après un arrêt brutal des chantiers du fait que toutes les conditions de sécurité n'étaient pas réunies, on observe aujourd'hui "une reprise progressive", a-t-il assuré. Mais visiblement pas partout. Le représentant de Vendée numérique a ainsi fait état de grandes difficultés à redémarrer les chantiers. En cause : la défaillance des sous-traitants.

"Maintenir à flot les sous-traitants"

Le président de l'Arcep, Sébastien Soriano, a du reste lancé un appel solennel aux quatre grands opérateurs pour soutenir la filière. "Je leur demande de faire l'effort de solidarité nécessaire pour maintenir à flot leur réseau de sous-traitants. Du maintien de l'outil de production dépendra la rapidité de la reprise des déploiements", a-t-il déclaré. Il a estimé que cet effort était d'autant plus raisonnable que contrairement aux opérateurs d'infrastructures, les quatre opérateurs verticaux continuent de percevoir des abonnements via leur activité de fournisseur d'accès. 

Délai supplémentaire unique

Concernant les délais auxquels sont soumis certains déploiements de réseaux (zones Amii, Amel, new deal mobile…), Patrick Chaize a plaidé pour "la simplicité", autrement dit un délai supplémentaire unique correspondant strictement à la période de confinement. Globalement, en accord avec cette proposition, le président de l'Arcep a fait état de contraintes juridiques qui pourraient amener à avoir des délais différents sur certains dossiers. En l'occurrence, interrogé par Patrick Molinoz, vice-président de la région Bourgogne-Franche-Comté, sur le réaménagement des fréquences radio, qui devait intervenir au plus tard le 30 avril 2020, le président de l'Arcep a d'ores et déjà annoncé que "celui-ci était reporté au 31 août". "Ne me demandez pas pourquoi, c'est la conséquence directe des ordonnances", a-t-il dit. Et pour le new deal mobile, un point sera fait à l'occasion du prochain arrêté listant les sites à déployer, prévu pour la fin juin. Le principe général du délai "unique" devrait donc avoir ses exceptions.