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Environnement - Transition énergétique : un appel des associations et des élus pour accélérer le mouvement

Le collectif des "acteurs en transition énergétique" (ATE), regroupant ONG, syndicats, organisations professionnelles ainsi que l'Association des régions de France (ARF) a lancé le 27 janvier un appel pour une accélération des travaux sur la future loi de programmation sur la transition énergétique qui doit être votée d'ici la fin 2014. Né en septembre dernier, au lendemains du débat national sur la transition énergétique, il se demande, dans le texte qu'il a rendu public lors d'une conférence de presse au siège de la CFDT, si la France "sera en mesure de montrer un exemple réussi de lancement d'une transition énergétique dans deux ans", au moment où elle accueillera la conférence des Nations unies sur le climat. Les signataires de l'appel (France Nature Environnement, Réseau Action Climat, Humanité et Biodiversité, ARF, Unsa, CFDT, Cler, Energy Cities, Syndicat des énergies renouvelables, Orée, etc.) ont fait part de leurs préoccupations sur le degré d'ambition de la future loi et le financement de la transition énergétique. "Le financement est un peu la pièce manquante de la transition énergétique", a estimé Bruno Rebelle, consultant et ex-membre du comité de pilotage du débat national sur la transition énergétique qui a débouché sur une liste de préconisations devant alimenter la loi. "Le président Hollande a annoncé une conférence sur le financement mais ça n'avance pas beaucoup, le but est qu'elle ait lieu au printemps", a-t-il ajouté.
Pour Pierre Perbos du Réseau Action Climat (RAC), "la loi sur la transition énergétique est très importante car elle doit montrer l'ambition de la France avant 2015 et être conforme à nos engagements, notamment diviser par 4 d'ici 2050 les gaz à effet de serre et par deux la consommation énergétique". François Hollande a également fixé comme objectif une baisse de 30% de la consommation de pétrole et de gaz d'ici 2030 et de ramener à 50% la part du nucléaire dans la production d'électricité en 2025. "L'étude sur les scénarios pour atteindre l'objectif de réduction du nucléaire est nécessaire : elle aurait dû l'être dès la fin du débat, elle ne l'a été qu'en janvier", a regretté Maryse Arditi de France Nature Environnement.
"La transition énergétique n'est pas simplement un truc d'écologiste, a souligné Denis Baupin, député EELV de Paris. C'est bien une opportunité de créer de l'emploi, de relancer un dynamisme économique et de dégager du pouvoir d'achat pour les citoyens." Pierre Radanne, président de l'association 4D (Dossiers et débats pour le développement durable), a aussi souligné "la place de la transition énergétique dans la réponse à la crise", grâce à des créations d'emplois non délocalisables et à une réduction de notre déficit commercial.  Pour lui aussi, la question du financement est cruciale : "Les seuls moyens publics ne seront pas suffisants, mais ils doivent servir de levier pour aller chercher des capacités financières dans le privé, sinon on va prendre du retard et se couper des opportunités économiques."