Transition juste : Auvergne-Rhône-Alpes et Grand Est reçoivent 190 millions d'euros

Après les Hauts-de-France le mois dernier, Auvergne-Rhône-Alpes et Grand Est sont les deux nouvelles régions françaises à bénéficier du fonds pour la transition juste. Elle recevront respectivement 78 et 112 millions d'euros pour traiter les conséquences socio-économiques de la décarbonation de leur industrie.

Les régions Auvergne-Rhône-Alpes et Grand Est vont recevoir 190 millions d’euros au titre du fonds pour la transition juste, "pour faire face aux conséquences socio-économiques de la décarbonisation de [leurs] industries polluantes", a annoncé la Commission européenne, vendredi 11 novembre. Elles emboîtent ainsi le pas des Hauts-de-France, dont le plan de transition juste est le premier, en France, à avoir reçu le feu vert de Bruxelles, le mois dernier (voir notre article du 11 octobre 2022), avec une enveloppe de 228 millions d’euros à la clé.

Dans le Grand Est, les départements de Meurthe-et-Moselle, Moselle et Haut-Rhin recevront ainsi plus de 112 millions d'euros de subventions. En Auvergne-Rhône-Alpes, le fonds couvre l’Isère et le Rhône qui percevront pour leur part quelque 78 millions d’euros. "Les deux régions ont de nombreuses industries intensives en carbone (métallurgie, charbon, ciment, industrie chimique) qui sont particulièrement touchées par la transition vers une économie neutre pour le climat", souligne la Commission. Ces investissements permettront de "créer de nouvelles entreprises dans des secteurs d'avenir ne reposant pas sur les combustibles fossiles", explique-t-elle.

Ces 190 millions d’euros correspondent à la partie régionale axée sur le développement économique du fonds pour la transition juste, sachant qu’il existe aussi une enveloppe nationale du fonds, axée, elle, sur des aspects sociaux, financée avec le FSE+.

Au total, six régions françaises sont concernées par ce fonds, pour un total de 10 départements. Les autres régions éligibles sont Paca (avec surtout les Bouches-du-Rhône), la Normandie (Seine-Maritime) et les Pays de la Loire (Loire-Atlantique). Le zonage français représente "près de 70% des émissions de CO2 industrielle et énergétique et 18% de l’emploi industriel", explique-t-on à la région Hauts-de-France. Il recouvre ainsi "les territoires industriels où sont implantées les activités les plus polluantes (métallurgie/sidérurgie, chimie et pétrochimie, matériaux de construction/verrerie), les grands ports nationaux ainsi que les implantations des quatre dernières centrales à charbon".

Une transition engagée depuis 2013 dans les Hauts-de-France

Le fonds pour la transition juste a été créé pour traiter les conséquences socio-économiques de la transition vers une économie bas carbone telle qu’inscrite dans le Pacte vert européen. "L’urgence de la transformation des filières revêt une acuité nouvelle au regard du conflit actuel en Ukraine et des enjeux de maîtrise des approvisionnements énergétiques et matières première", souligne-t-on à la région Hauts-de-France où ce concept de transition juste n’est pas nouveau. Dès 2013, accompagnée par le prospectiviste Jeremy Rifkin, la région avait souhaité "mettre en place les conditions d’un nouveau modèle économique, appelé la troisième révolution industrielle, fondé sur la sobriété énergétique, les énergies renouvelables et, au-delà l’économie circulaire, tout en assurant un devenir renouvelé aux habitants de la région à travers un accompagnement vers les métiers de demain" (revoir notamment notre article du 4 novembre 2013).

 

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