Trois communes réalisent ensemble l'analyse des besoins sociaux

Trois communes de Rennes Métropole ont expérimenté ensemble une méthodologie qui leur est propre pour réaliser leur analyse des besoins sociaux. Ouverte aux habitants et menée avec l'appui de l'agglomération, la démarche a pour ambition de cerner les besoins et les changements induits par la pression démographique qui modifie la composition sociale de ces communes.

Cette décision a été prise à l’issue d’une réflexion préalable menée en commun : Cesson-Sévigné, Thorigné-Fouillard, Acigné font en effet partie des quatre communes de la communauté d’agglomération rennaise qui ont créé en 2008 un groupement intercommunal d’action sociale (GIAS) pour engager une réflexion partagée et prospective sur les besoins sociaux. Avec à la clé la volonté de travailler ensemble notamment sur l’analyse des besoins sociaux (ABS).

Sortir des sentiers battus

"Nous avons voulu éviter le jargon habituel et parler de "bien-vivre" plutôt que de besoins sociaux", précise Jacques Brisson, adjoint à la solidarité de Thorigné-Fouillard. Le souci premier était de pouvoir travailler ensemble sur des thématiques qui pouvaient être partagées, tout en laissant les spécificités locales s'exprimer, et surtout en élargissant la participation à des habitants et associations diversifiés : commerçants, jeunes, vieux, etc. Ce travail a été mené avec l'appui de l'Apras (lire encadré) - l'outil d'observation sociale de l'agglomération rennaise - et du service Cohésion sociale de Rennes Métropole, avec lesquels chaque commune a passé une convention, à titre gratuit. "Un avantage appréciable", reconnaît l’élu, qui met également en avant le poids de l'expertise et du soutien politique de Rennes Métropole. De plus, l'agglomération a mis à disposition un étudiant de Sciences Po pendant six mois pour procéder à l'analyse des questionnaires et des entretiens réalisés.

Enquêtes de terrain pour des réponses de proximité

L'ABS s'est déroulée de février à juin 2011 alternant groupes de travail communaux et rencontres inter-communes. Au total, trois rencontres ont été organisées dans chaque commune, réunissant une quinzaine de personnes -élus, techniciens, habitants, associations-, intercalées de trois rencontres intercommunales ouvertes aux seuls membres du GIAS. Un questionnaire sur le "bien vivre" a été proposé par l'Apras afin que les membres de chaque groupe de travail le fassent circuler auprès de son entourage.

Cela a permis de dégager des axes de préoccupations majeures, parmi lesquels chaque commune a choisi une question à approfondir avec le soutien de l'Apras qui a collecté des données -statistiques et entretiens- pour étayer la problématique choisie. Chaque commune a fait ainsi émerger des pistes d'action. A charge pour les élus de les valider et d'engager la phase opérationnelle commune par commune. Parallèlement, le GIAS a adopté un programme de travail collectif pour poursuivre la réflexion sur des problématiques communes sur quatre axes : vieillissement, offre médicale, précarité transports et mobilité.

Des pistes ouvertes sur des problématiques communes

Concernant le vieillissement, l’un des enjeux est d’offrir des soins adaptés aux personnes âgées atteintes d'Alzheimer. "Il pourrait être envisagé sur le territoire du regroupement intercommunal de créer un pôle spécialisé commun aux trois Ehpad", cite en guise d'exemple l’élu. Pour l'offre de médecine de proximité, un représentant de l’agence régionale de santé a été invité à venir présenter les outils d’accompagnement incitatifs qui peuvent être envisagés pour répondre à la désertification médicale. Concernant les familles précarisées que les services sociaux communaux ont dû mal à repérer, le GIAS se rapprochera des assistantes sociales du conseil général. "Nous allons les réunir pour faire un diagnostic partagé avec elles, ce qui sera déjà en soi une première car il y a très peu de lien entre elles et les techniciens municipaux des CCAS, et encore moins à une échelle intercommunale", indique Jacques Brisson. Sur la question des transports intercommunaux, nous allons faire un relevé des dysfonctionnements et le faire remonter à l'agglomération qui est compétente sur la question. Ce qui ne nous empêchera pas d'étudier l'opportunité d'imaginer une système complémentaire, plus souple, et local entre nos communes, explique Jacques Brisson.

Les pistes ouvertes démontrent que l'analyse partagée des besoins sociaux a tout son sens : "car le territoire le plus pertinent pour l’action sociale n'est pas tout le temps la commune, ni à l’opposé l’ensemble de l’agglomération" conclut Jacques Brisson. Première illustration avec la signature par les maires d'une convention avec la coordination gérontologique (Clic) pour obtenir l'ouverture en février 2012 d'une permanence bimensuelle à Cesson-Sévigné.

Emmanuelle Stroesser / Agence Traverse pour la rubrique Expériences des sites www.mairieconseils.net et www.localtis.info
 

L’Apras
L'Association pour la promotion de l’action et de l’animation sociale est une association qui réunit la Ville de Rennes, Rennes Métropole, le Conseil Général, Archipel Habitat, Habitat 35, Espacil Habitat, Aiguillon Construction et le CCAS de la ville de Rennes. C'est "l'outil" d'observation sociale de l'agglomération.

Acigné : 35690 - Tél. : 02 99 04 30 00 - 6 143 habitants
Brécé  : 35530 --Tél. : 02 99 00 24 29 -1 900 habitants
Cesson Sévigné : 35510  -Tél. : 02 99 83 52 00 -17 000 habitants
 

 

Mairie de Thorigné-Fouillard

Nombre de communes :

6631
Esplanade des Droits de l'Homme
35235 Thorigné-Fouillard
mairie@ville-thorigne-fouillard.fr

Jacques Brisson

Adjoint au maire délégué à la solidarité

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