Un groupement d'employeurs agricole en réponse au travail saisonnier
"Sans l'appui de la communauté de communes et de l'association d'initiative drômoise pour l'emploi rural (Aider), nous n'aurions jamais été jusqu'à la création de ce groupement", assure Daniel Rolland, président du groupement d'employeurs agricole de la Vallée de Quint. Né fin 2002, ce groupement a permis la création d'un CDI annualisé, partagé entre ses adhérents (huit exploitants agricoles, la cave coopérative et une Cuma). "Il nous offre la possibilité de répondre à un besoin de main-d'oeuvre qualifiée que nous avions les uns les autres à différents temps de l'année et sur des tâches variées (taille et vendange, foin et moissons, conduite d'engins, etc.) mais pour lequel aucun d'entre nous ne pouvait assurer un temps plein", explique Daniel Rolland, viticulteur bio qui en est le plus gros utilisateur (70% de l'emploi créé).
Un emploi, l'impact est modeste, mais "ici, les emplois sont rares (200 offres par an et 40% de CDD de 1 à six mois), plus encore les CDI", réagit Marie-Laure Valla, animatrice emploi/formation du site de proximité (1) pour l'emploi et la création d'activités de la communauté du Diois qui a aidé à l'émergence et la mise en oeuvre de ce projet.
Profiter des contrats territoriaux d'exploitation
Ce site de proximité a entre autres missions "la construction d'offres d'activités à partir du repérage et de la mobilisation des potentiels d'activités et d'accueil". Aussi, lorsque les premiers contrats territoriaux d'exploitation (CTE) commencent à être proposés aux agriculteurs en 2001, l'équipe y voit l'occasion de réfléchir à la création d'emplois auprès d'eux. De réunions en réunions, des besoins précis émergent, mais de façon éparpillée. La solution du groupement d'employeurs séduit quelques agriculteurs. "Nous les avons laissé démarcher d'autres collègues car ils avaient plus de légitimité et de facilité que si cela avait été la communauté de communes", reprend Marie-Laure Valla. Daniel Rolland et un autre agriculteur fédèrent ainsi les adhérents nécessaires (dont la cave coopérative qui apportait les quelques heures nécessaires pour compléter le temps plein), pour lancer le premier groupement agricole du Diois.
Trois autres groupements créés dans le territoire
Ce territoire compte aujourd'hui trois autres groupements, aussi modestes en nombre d'emplois. La porte d'entrée est toujours agricole, mais ils s'ouvrent à d'autres activités ; un office de tourisme a ainsi rejoint l'un d'eux pour l'entretien des sentiers.
Le groupement permet de concilier des bouts d'emploi pour en créer un, à temps plein. Mais encore faut-il trouver le mouton à cinq pattes, suffisamment polyvalent. Celui de la Vallée de Quint en est à son quatrième salarié, les trois premiers ayant abandonné pour des raisons professionnelles ou familiales. La gestion n'est pas non plus de tout repos (planning, gestion administrative, etc.), d'autant que certains adhérents ne sont plus utilisateurs. "La communauté nous a accompagnés dans le montage juridique et technique et la gestion les deux premières années, maintenant on doit pousser la locomotive seuls, ce qui est normal, mais j'avoue que cela pèse certains jours !", souligne Daniel Rolland, qui verrait d'un bon oeil que des communes rejoignent le groupement pour élargir sa gamme d'activités et conforter sa pérennité.
Emmanuelle Stroesser, pour la rubrique Expériences des sites Mairie-conseils et Localtis
(1) opération pilote du contrat de plan Etat-région et du plan de développement rural Rhône-Alpes, lancée en 1996.
Communauté de communes du Diois
Nombre d'habitants :
Nombre de communes :
Découvrez nos newsletters
-
Localtis :
Propose un décryptage des actualités des collectivités territoriales selon deux formules : édition quotidienne ou notre synthèse hebdomadaire sur l’actualité des politiques publiques. -
Territoires Conseils :
Recevez tous les quinze jours la liste de nos dernières publications et l'agenda de nos prochains rendez-vous.