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Développement durable - Un rapport sonde l'état de l'environnement en Europe

Selon un rapport diffusé le 28 novembre par l'Agence européenne pour l'environnement (AEE), "la transition vers une économie plus verte aidera à assurer la viabilité à long terme de l'Europe élargie". Mais pour cela, "une évolution des attitudes est nécessaire". Publié tous les cinq ans, ce rapport se présente comme une vaste enquête dressant l’état de l’environnement dans 32 pays membres de l’AEE. Il couvre donc les 27 Etats de l’Union mais aussi d’autres ouvertement (la Turquie) ou potentiellement candidats à une intégration. Il agrège de nombreuses données, tant socio-économiques que scientifiques et s’appuie sur des sources extranationales tout en tenant compte des rapports nationaux, dont celui sur l’état de l’environnement en France, publié l’été dernier par le ministère de l’Ecologie.
En Europe, l'état de l'environnement a beau s'améliorer, il reste préoccupant sur de nombreux points. C’est que ce que démontre la synthèse de ce rapport structurée autour de huit chapitres. En dépit des progrès réalisés par exemple pour préserver la biodiversité, notamment grâce aux directives Oiseaux et Habitats et au réseau Natura 2000 de zones protégées, "l’objectif que s’était fixé l’UE de stopper sa perte d'ici à 2010 ne sera pas réalisé". La faute aux excès de l’urbanisation et de l’activité sylvicole, et aux "changements d'occupation des terres qui affectent les services écosystémiques" et conduisent au "déclin des habitats naturels et semi-naturels, y compris les prairies, tourbières, landes et marais". En terre agricole, le constat est d’autant plus sombre que d’autres phénomènes posent toujours problème : en France, l’eutrophisation via les émissions d'azote est ainsi à nouveau pointée du doigt. A l’échelon européen, l’AEE regrette par ailleurs que la plupart des terres agricoles reconnues comme étant à haute valeur naturelle (HVN) ne soient pas réellement protégées.

Des régions plus ou moins vulnérables au changement climatique

Dans un volet consacré au changement climatique, elle ajoute que "les vulnérabilités varient selon les régions, les secteurs et les collectivités". Dans le bassin méditerranéen par exemple, où des "effets prononcés sont attendus", l'attractivité touristique pourrait décroître et la vulnérabilité à la sécheresse et aux feux de forêt s’accroître. Sur le littoral exposé au risque d'élévation du niveau de la mer et dans les zones de montagne faisant face à une réduction de la couverture neigeuse, les défis d’adaptation sont différents mais tout aussi importants. "La majorité des glaciers des montagnes d'Europe recule, ce qui affecte la gestion des ressources en eau dans les zones situées en aval. Les glaciers alpins ont perdu près des deux tiers de leur volume depuis les années 1850, et une accélération du recul des glaciers est observée depuis les années 1980."
Enfin, l’agence analyse les pressions sur l’environnement liées à diverses activités telles que le commerce. Dépendante de ressources naturelles extérieures (elle en importe au total 20%), l’Europe en utilise sur son sol de plus en plus, de l’ordre de +34% entre 2000 et 2005 dans l'Union des douze. Et elle n’est pas un cas à part car "les utilisations européenne et mondiale des ressources naturelles sont interdépendantes", souligne le rapport. Passant en revue les liens entre l'état de l'environnement en Europe et les diverses grandes tendances mondiales, il pronostique ainsi une augmentation probable de risques systémiques. Pour les atténuer, il reste à agir, en investissant par exemple pour l’eau "dans la gestion de la demande afin d'augmenter l’efficacité de son utilisation. Une utilisation plus rationnelle de l'eau est possible. Il y a ainsi de grandes potentialités actuellement non réalisées autour des compteurs d'eau et de la réutilisation des eaux usées". 

 

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