Infrastructures routières - Une étude comparative du coût des routes en Europe
Le ministère des Transports vient de mettre en ligne un rapport d'audit daté de décembre 2006 comparant les coûts de construction et d'entretien des routes au niveau européen. Concernant la France, l'étude prend en compte le réseau routier et autoroutier qui prévalait au 31 décembre 2005, avant le transfert de 17.450 kilomètres de routes nationales aux départements.
Selon cet audit, les coûts moyens de construction de routes à 2 X 2 voies sont très comparables à ceux observés en Allemagne, en Belgique, en Suède ou au Danemark et nettement inférieurs à ceux des projets néerlandais et surtout britanniques, situés dans des zones plus urbanisées, avec de fortes contraintes environnementales. L'étude pointe toutefois une grande dispersion des coûts de construction en France, qui ne tient pas qu'à des raisons techniques. Aussi recommande-t-elle, dans le cadre du nouveau réseau à la charge de l'Etat, de "maintenir une gestion centralisée des constructions neuves pour assurer l'homogénéité du réseau et une maîtrise des coûts".
Quant aux coûts d'entretien et d'exploitation, c'est en France et en Norvège qu'ils sont les plus bas avec une dépense par kilomètre pondéré parcouru de 0,5 euro, contre 0,69 euro en Allemagne. Mais "le résultat observé reflète plutôt une insuffisance de moyens financiers consacrés à cet entretien qu'une performance française en termes d'optimisation des coûts", relèvent les auteurs du rapport qui formulent trois recommandations.
Concernant l'exploitation et l'entretien courants, ils conseillent de "mettre à profit la nouvelle organisation en DIR (directions interdépartementales des routes, NDLR) pour identifier les économies d'échelle et l'optimisation de l'utilisation des moyens (notamment des véhicules et engins) rendues possibles par la gestion de grands réseaux linéaires". Pour les grosses réparations, l'étude préconise de "conserver au moins le niveau des dotations actuelles sans imputer à cette enveloppe les mises en conformité de tunnels et les aménagements de sécurité" et, en complément, de "mettre en place un programme pluriannuel de rattrapage de grosses réparations des chaussées et ouvrages les plus dégradés, avec report corrélatif de certains investissements neufs". Enfin, le rapport propose de "financer les investissements qui améliorent la sécurité d'environnement et celle des services dans les mêmes conditions et selon les mêmes critères que les investissements neufs de développement du réseau".
Anne Lenormand