Une maison de la petite enfance dans les Côtes-d'Armor

Pour répondre à la demande des nouvelles familles qui s'installent sur son territoire essentiellement rural, la communauté de communes de Lanvollon-Plouha, dans les Côtes-d'Armor, a conduit depuis les années 1990 une réflexion avec les habitants, des assistantes maternelles, et des représentants de la caisse d'allocations familiales et du conseil général. Un projet a vu le jour en avril 2006 : une maison de la petite enfance.

Entre Saint-Brieuc et Paimpol, sur un territoire rural à l'environnement protégé, de nouveaux habitants s'installent. La communauté de communes de Lanvollon-Plouha souhaite pouvoir offrir les services adaptés à l'accueil de cette population. Des actions sont amorcées dans les années 1990, fondées sur la concertation entre élus et opérateurs : un chantier d'insertion, des centres de loisirs sans hébergement (CLSH)... En 1998, la communauté de communes réunit des assistantes maternelles et des parents pour réfléchir sur les besoins des familles et ceux liés à la professionnalisation des personnes assurant la garde d'enfants. En 1999, les élus envisagent la mise en place d'une structure d'accueil pour la petite enfance.

Comment le rêve devint réalité...

La démarche participative se poursuit au cours de l'élaboration du projet et tout au long de sa réalisation. Elle associe des responsables associatifs, des parents, des assistantes maternelles, des élus et des agents de la communauté de communes, des représentants de la caisse d'allocations familiales et du service de Protection maternelle et infantile du conseil général. Dans un premier temps, un groupe élabore le projet de maison d'accueil. Quinze personnes visitent les meilleurs équipements déjà en place dans le département et "rêvent" une Maison de la petite enfance. Le projet est ajusté aux réalités du milieu rural : un budget raisonnable et des pratiques adaptées. Par exemple, en ce qui concerne la restauration, la préparation des repas sur place est préférée au portage de repas, plus coûteux. La communauté de communes approuve les principes du projet, fixe un coût d'objectif et établit des critères pour la localisation : un accès au plus grand nombre, le prix à payer pour la commune d'accueil... Un appel à projet est lancé auprès des communes ; les élus choisissent à l'unanimité celui d'une commune de 500 habitants, qui conforte une école maternelle sur un groupement pédagogique.
Dans un second temps, le groupe prépare la réalisation. Des maisons de la petite enfance sont visitées. On regarde l'architecture, la luminosité, les matériaux, les systèmes de chauffage... L'architecte choisi s'engage à travailler avec le comité de pilotage. Le projet architectural est progressivement affiné : les porteurs du projet visitent des bâtiments "à problème" pour ajuster les détails de conception...
La maison de la petite enfance comprend un espace multi-accueil d'une capacité de vingt enfants, qui permet simultanément l'accueil occasionnel et permanent, en combinant crèche et halte-garderie. Il accueille également le relais assistantes maternelles et son espace de jeux, ainsi qu'un CLSH maternelle comprenant un espace de vie et un dortoir. Les locaux intègrent enfin une salle de réunion, un espace pour les consultations du service de PMI, une salle de restauration et des bureaux (accueil, secrétariat/comptabilité...). Une salle d'activité et une salle de motricité, communes aux différents services, sont aménagées dans un long bâtiment entouré de trois jardins.

Le secret de la réussite de ce projet : la concertation 

La communauté de communes a investi 800.000 euros HT dans cet équipement, pour lequel elle a bénéficié de subventions à hauteur de 68% : caisse d'allocations familiales (200.000 euros), conseil régional de Bretagne (248.000 euros, Etat (50.000 euros) et conseil général  des Côtes-d'Armor (42.122 euros). Pour son fonctionnement, la maison de la petite enfance emploie une équipe de sept personnes qui comprend une éducatrice, une infirmière, une animatrice "petite enfance", deux auxiliaires de puériculture, deux agents de restauration et d'entretien et une secrétaire chargée de l'accueil et de la comptabilité.
La maison de la petite enfance est inaugurée en avril 2006. Elle couvrira un ensemble de besoins des familles, réguliers et occasionnels, pendant la période scolaire et les vacances. Toutes les attentes n'ont pas pu être satisfaites immédiatement par cet équipement ; d'autres projets pourront être envisagés par la suite. Le processus de concertation est considéré comme la condition de réussite d'un tel projet car son élaboration est pensée à partir des besoins exprimés. Le mode de fonctionnement retenu, avec la participation du plus grand nombre, a été moteur et a généré une dynamique.
En 2003, la réflexion sur les besoins et attentes des habitants a été élargie. Un conseil citoyen autonome (équivalent du conseil de développement d'un pays) a été constitué avec des socioprofessionnels. Il est une force de proposition pour le territoire. De nouvelles personnes ont le désir de s'engager dans le montage de projets.

Emmanuel Coudel, consultant

Article rédigé en janvier 2006

Le conseil des élus

"La méthode : aller au devant des gens, communiquer oralement, partir d'un projet, intéresser les personnes concernées et leur donner une place. Ne jamais tromper, ne jamais décevoir ; toujours associer. Par exemple, le comité de pilotage a participé au recrutement du personnel."

Communauté de communes de Lanvollon Plouha

Nombre d'habitants :

16000

Nombre de communes :

15
Moulin de Blanchardeau- BP 36
22290 Lanvollon

Chantal Delujin

Vice-présidente, responsable des services à la population

Découvrez nos newsletters

  • Localtis :
    Propose un décryptage des actualités des collectivités territoriales selon deux formules : édition quotidienne ou notre synthèse hebdomadaire sur l’actualité des politiques publiques.

  • Territoires Conseils :
    Recevez tous les quinze jours la liste de nos dernières publications et l'agenda de nos prochains rendez-vous.

S'abonner aux newsletters