Une politique "jeunesse" intercommunale coordonnée à la mission locale du chef-lieu de département

La communauté de communes en Terres Vives a signé une convention avec la mission locale de Bourges. Une première pour une communauté rurale dans ce département du Cher. Ce partenariat prolonge et concrétise une démarche engagée par les élus en faveur d'une politique "jeunesse" davantage tournée vers les adolescents et jeunes adultes (16 à 25 ans), au-delà des seules questions de loisirs.

Peu importe que la communauté de communes en Terres Vives soit la première intercommunalité du Cher à signer une convention de partenariat avec la mission locale de Bourges. En revanche, le cheminement qui a conduit à ce partenariat est digne d'intérêt. Car il témoigne d'une volonté communautaire de se préoccuper des questions autour de la jeunesse, et plus spécifiquement d'investir une tranche d'âge jusque-là peu connue, les 16/25 ans.
Cette réflexion a été amorcée et nourrit par l'expérimentation que la Communauté de communes a suivi avec Mairie-conseils pour repenser sa politique jeunesse intercommunale. "Le diagnostic territorial que nous avons réalisé nous a forcé à une réflexion que nous n'avions pas mené jusqu'alors", se remémore Alain Bardin, vice président de l'EPCI en charge de la jeunesse. Les difficultés liées à l'emploi, l'orientation professionnelle mais aussi le logement ou la mobilité des 16/25 ans figuraient parmi les points noirs révélés par ce diagnostic. "La confrontation des constats et points de vue avec les différents acteurs mais aussi et surtout les jeunes nous a ouvert sur des aspects que nous prenions peu en compte ; la collectivité ayant jusqu'à présent surtout développé des actions autour des temps périscolaires. Par ailleurs, s'agissant des liens entre la mission locale et les communes, il est clairement apparu une variété des pratiques, certaines étant adhérentes, d'autres pas ou en partie. Il nous a semblé opportun et cohérent de renforcer ce partenariat et d'impliquer ainsi tout le territoire", reprend Alain Bardin.
C'est après des échanges et réflexions que les élus ont décidé d'investir ce secteur. Le diagnostic a démontré qu'il y avait de réels besoins. "En un mandat, les demandes de jeunes auprès de la mission locale ont augmenté de 50%. On voit bien que nous sommes, comme tous les autres territoires, face à des questions que nous ne pouvons pas négliger", illustre Alain Bardin.

Une réciprocité des engagements

La signature d'une convention communautaire avec la mission locale est apparue comme une suite logique pour mieux accompagner les jeunes vers leur vie adulte, et notamment les plus en difficultés. "Avant, seule la moitié des communes adhérait à la mission locale, et cette adhésion était principalement financière. Désormais, nous allons plus loin avec une plus forte implication", apprécie Marie-Paule Boileau, directrice de la mission locale de Bourges. La communauté de communes est ainsi devenue adhérente au nom de ses communes membres, moyennant une cotisation négociée à 20 centimes par habitant (soit un total de 2.484,80 euros). Trois conseillers communautaires ont intégré le conseil d'administration de la mission locale.
La convention, signée en mai 2007 entre les présidents de la communauté de communes et de la mission locale, dispose que chaque conseil municipal nomme un référent, appelé à être le relais entre la commune et la mission locale pour entretenir des contacts privilégiés. "Cela doit nous amener à développer une communication plus régulière (lettre d'info, contacts téléphonique, blog...) et plus poussée sur nos actions et celles pouvant intéresser les jeunes (prestations, formations, visites d'entreprises, recrutements...)", précise Marie-Paule Boileau. Or, comme le signale Alain Bardin, la communication de ces informations jusqu'aux jeunes restait jusque-là très modeste.
L'autre atout de ces référents, c'est qu'ils pourront déceler et remonter des besoins auprès des conseillers de la mission locale, sur des actions à conduire, des situations particulières, mais également améliorer le suivi du parcours de certains jeunes. "Malgré les relances par courrier et téléphones, nous avons des difficultés à savoir pourquoi les jeunes ne viennent plus nous voir. Or si certains ont trouvé une solution, d'autres ont parfois laissé tombé pour d'autres raisons", observe Marie-Paule Boileau.

Délocalisation des prestations, à la demande

Il est donc prévu que la mission locale puisse délocaliser certaines prestations : les conseillers pouvant venir sur site  pour aller à la rencontre de jeunes ou de leurs parents, leur donner des conseils sur l'orientation professionnelle, organiser des ateliers thématiques sur la recherche d'emploi, la découverte de métiers avec des entreprises et artisans, etc. Autant d'occasions de rencontres jugées déterminantes comme l'explique Marie-Paule Boileau : "L'emploi - ou la formation - est souvent la première demande du jeune qui vient nous voir, mais il est rare que ce soit le seul souci auquel il est confronté. Si l'on s'arrête à une information ou à un conseil, cela ne suffit donc pas. Il faut creuser pour comprendre tous les éléments qui concourent à une demande et qui, à défaut d'être pris en compte, peuvent aboutir à un échec."
Aujourd'hui la mission locale ne dispose que d'un point d'accueil en centre-ville de Bourges (à 6 km de la commune du territoire la plus proche et à 15 km de la commune la plus excentrée). Il n'est pourtant pas prévu d'ouvrir une antenne ici. "Nous n'avons pas les moyens de tenir des permanences régulières dans les communes mais surtout nous tenons à ce que les jeunes se mettent eux mêmes en mouvement. L'idée est d'aller de temps en temps vers eux pour les inciter ensuite à faire les démarches", explique Marie-Paule Boileau. Sachant par ailleurs que la mission locale ouvre aux jeunes de Terres Vives son service de prêt de cyclomoteur.

Une étape à prolonger

La convention reste encore relativement globale et peu détaillée. Mais pour Alain Bardin comme pour Marie-Paule Boileau, il s'agit d'un premier acte pour "mettre les choses en mouvement". Les actions restent à définir et en fonction des besoins. "Il n'y a jamais de retombées immédiates sur ce type d'opération. Les référents sont désormais nommés et nous allons pouvoir poser les bases de ce réseau", ajoute la directrice. La convention ne couvre que 2007 mais il est prévu de la renouveler, et à cette occasion éventuellement d'envisager une convention pluriannuelle. L'approche d'échéances municipales a motivé cette avancée à la fois douce et pragmatique.

 

Emmanuelle Stroesser, pour la rubrique Expériences des sites Mairie-conseils et Localtis

Mission locale de Bourges

8C enclos des Jacobins
18000 Bourges

Marie-Paule Boileau

Directrice

Communauté de communes en Terres Vives

Nombre d'habitants :

13170

Nombre de communes :

11
20 route Creton
18110 Vasselay
contact@terresvives.fr

Alain Bardin

Vice-président

Découvrez nos newsletters

  • Localtis :
    Propose un décryptage des actualités des collectivités territoriales selon deux formules : édition quotidienne ou notre synthèse hebdomadaire sur l’actualité des politiques publiques.

  • Territoires Conseils :
    Recevez tous les quinze jours la liste de nos dernières publications et l'agenda de nos prochains rendez-vous.

S'abonner aux newsletters