PME - Vers une action a minima pour le financement des PME en Europe
Donner plus de temps aux pays de la zone euro pour résorber leur déficit public ne suffit pas à leur porter secours. La relance de l'activité passe aussi par les PME mais celles-ci souffrent d'un accès au crédit pouvant varier fortement d'un pays à l'autre. En France, 36% des patrons de PME disent avoir des difficultés de trésorerie ou de financement, selon un baromètre publié le 10 octobre par KPMG. La crise a fait bondir le nombre de refus d'octroi de prêts. Entre 2007 et 2010, le taux de réponses négatives des banques sollicitées par les PME est ainsi passé de 1% à 26% en Irlande, de 7% à 22% aux Pays-Bas ou encore de 2% à 7% en France. Le coût du crédit reste intéressant pour les PME hexagonales, qui empruntent en moyenne à 2,17%, soit un taux plus bas qu'en Allemagne. Mais leurs voisines italiennes ou espagnoles ne sont pas logées à la même enseigne, subissant des taux compris entre 4% et 5%.
La Commission européenne déçue
Pour remettre de l'huile dans les rouages, les chefs d'Etat européens évoquent depuis juin une initiative faisant intervenir le budget communautaire et la Banque européenne d'investissement. Mais à l'issue de leur rencontre le 15 octobre, à Luxembourg, les ministres des Finances s'orientent vers un scénario a minima. En clair, jusqu'à 10 milliards d'euros issus de quatre fonds (FSE, Feder, Feader et Feamp) pourraient servir de garanties en vue d'augmenter le volume de prêts octroyés aux PME à hauteur de 55 milliards d'euros. Deux autres options, plus ambitieuses, sont mises de côté. Elles permettent pourtant de lever plus d'argent en intervenant sur des prêts déjà octroyés ou en mettant en commun une partie des dotations nationales de fonds régionaux européens.
Déçu du résultat, le commissaire Olli Rehn aurait aimé "voir un niveau plus élevé d'ambition" du côté des Etats. Le Conseil européen des 24 et 25 octobre donnera l'occasion aux chefs d'Etat de confirmer l'orientation prise. En France, il serait question de rendre cet instrument facultatif, indique une source proche du dossier. A l'heure où l'Etat décentralise la gestion des fonds européens au profit des régions, il est plus que sensible de vouloir en préempter une partie sans que les exécutifs régionaux ne puissent maîtriser leur utilisation et les retombées réelles sur les entreprises de leur territoire...