Archives

Vœux 2019 : François de Rugy défend l'"écologie du citoyen"

Pour ses premiers vœux au "monde de l'écologie" ce 16 janvier, François de Rugy, qui a succédé à Nicolas Hulot au ministère  de la Transition écologique et solidaire, s'est fait le chantre de l'"écologie du citoyen". Il a appelé les acteurs de l'écologie à participer au Grand débat national en indiquant que la question de la taxe carbone fera partie des sujets qui seront discutés.

Entouré de la ministre chargée des Transports, Elisabeth Borne, et des deux secrétaires d'Etat qui lui sont rattachées, Brune Poirson et Emmanuelle Wargon, François de Rugy a présenté pour la première fois ses vœux au "monde de l'écologie" ce 16 janvier, quatre mois après avoir succédé à Nicolas Hulot. Rappelant les circonstances de son arrivée au ministère, suivie de la crise des gilets jaunes, il a affirmé qu'il ne s'est pas "dérobé devant les difficultés" et qu'il ne voulait pas "céder à la tentation de la démission". "Nous réaffirmons notre détermination à répondre aux urgences comme notre volontarisme pour traiter les problèmes de long terme", a-t-il déclaré, en associant Elisabeth Borne et ses deux secrétaires d'Etat.
Puis, à l'heure du Grand débat national, l'ancien président de l'Assemblée nationale a affirmé qu'il voulait être en 2019 le "ministre de l'écologie du citoyen", c'est-à-dire des "consommateurs", des "entrepreneurs", des "militants associatifs", des "élus locaux ou nationaux". "L'écologie du citoyen, c'est la synthèse d'une écologie à la hauteur des enjeux globaux, planétaires, et d'une écologie à hauteur d'homme ou de femme dans les solutions que nous mettons en œuvre."

"Progrès écologique et social"

La transition écologique faisant partie des quatre thèmes du Grand Débat, le ministre a invité les participants à faire preuve de "créativité". "Comment tenir compte des spécificités individuelles dans un but d'intérêt général ?" est pour lui une question centrale dans ce cadre. "Les droits de l'environnement sont indissociables de tout projet progressiste, de tout projet d'intérêt général", a-t-il souligné, mettant en garde contre "certaines volontés d'opposer solidarité et écologie". "Le progrès écologique sera inséparable du progrès économique et social", a-t-il soutenu.

Le rythme et le niveau de la taxe carbone en débat

Le Grand débat doit être selon lui l'occasion de "discuter du bon dosage entre contrainte et incitation". La façon dont on appliquera à l'avenir la taxe carbone ne sera en tout cas pas éludée. "Il ne s'agit pas de dire on va reprendre la taxe carbone telle qu'on l'avait connue jusqu'à présent", a affirmé le ministre. "La question qui sera en débat c'est bien sûr le niveau, le rythme (...) on peut en discuter, c'est normal, ça fait partie des choix politiques et des discussions démocratiques", a-t-il ajouté.  On se souvient que c'est l'augmentation de cette taxe l'an dernier et celle prévue au 1er janvier 2019 - finalement annulée en décembre - qui avaient provoqué la mobilisation des "gilets jaunes" à l'automne, dans un contexte de bond des cours du pétrole.   "On peut aussi discuter de ce qu'on fait de la recette. Il faut entendre ce que nous ont dit les Français (...) : 'est-ce que cet argent récolté sert vraiment à la transition écologique ?' 'Est ce qu'il sert à l'accompagnement solidaire de cette transition écologique ?'", a encore ajouté François de Rugy. "Ensuite on pourra prendre des décisions", a-t-il conclu, alors qu'initialement le gouvernement prévoyait des hausses annuelles régulières durant tout le mandat d'Emmanuel Macron de cette taxe, baptisée contribution climat énergie.

"Rémunérer" ceux qui baissent leurs émissions de CO2

Le ministre a dit aussi vouloir "rémunérer celles et ceux qui font des efforts" pour réduire leurs émissions de CO2. Il propose ainsi d'"expérimenter un dispositif avec des citoyens et des entreprises volontaires lorsqu'ils baissent leurs émissions". Il faut pour cela que l'"on puisse mesurer les émissions de CO2 d'une personne, d'une famille, voire d'une entreprise" et "si cette personne, cette famille, cette entreprise démontre qu'elle a baissé ses émissions de CO2, pour chaque tonne de CO2 économisée, qu'on puisse en quelque sorte la récompenser de façon sonnante et trébuchante". Il pourrait s'agir d'"une forme de chèque d'économie de CO2", a suggéré François de Rugy, en marge de ses voeux. "C'est un concept nouveau qu'il faut travailler."