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Personnes âgées - Accueil temporaire : des écarts de prix importants entre structures

Après le rapport qu'elle avait commandité sur "Accueils de jour et hébergements temporaires pour les personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer : attentes, freins et facteurs de réussite" (voir notre article ci-contre du 22 avril 2010), la Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie (CNSA) livre une seconde étude sur la question. Celle-ci consiste en l'exploitation des résultats de l'enquête "Mauve" sur l'activité des accueils de jour et des hébergements temporaires en 2008. Pourtant sur un échantillon exploitable de 137 structures - soit au total 108 unités d'accueil de jour et 80 unités d'hébergement temporaire -, l'étude apporte plusieurs enseignements intéressants sur une activité récente et qui demeure encore relativement méconnue.
Ainsi, 88% des structures répondantes déclarent avoir signé une convention tripartite et la quasi-totalité des maisons de retraite de rattachement (pour les structures non autonomes) se déclarent conventionnées. La taille moyenne des accueils de jour est de 5,6 places, autrement dit une capacité inférieure au seuil minimum fixé par la récente circulaire ministérielle (voir notre article ci-contre du 22 mars 2010). Cette capacité d'accueil a permis à chaque structure d'accueillir, en 2008, 17 bénéficiaires différents pour un total de plus de 830 journées (soit environ 48 journées d'accueil de jour pour chaque personne). La moitié des unités d'accueil de jour est organisée dans des locaux dédiés (indépendants d'un Ehpad ou d'un hôpital), avec alors une capacité moyenne de huit places. Cette dernière est seulement de quatre places lorsque l'accueil de jour est organisé au sein d'un établissement. Autre information : un peu plus de la moitié des structures disent avoir mis en place un système de transport des personnes âgées depuis leur domicile, proportion qui monte à 70% pour les structures autonomes. En dépit de l'intérêt croissant pour ce type de prise en charge, moins de 30% des unités d'accueil de jour ont une liste d'attente. Il apparaît aussi que ces structures ont accueilli, en 2008, 90% de personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer, ce qui cadre bien avec leur vocation de structure de répit pour soulager les aidants familiaux. Enfin, l'information la plus surprenante concerne l'ampleur des écarts de prix. Ceux-ci vont en effet de 8 à 52 euros, avec une moyenne à 26 euros (22 euros dans le secteur public autonome, 26 euros dans le secteur public hospitalier, 30 euros dans le privé non lucratif et 31 euros dans le privé lucratif). Cette même dispersion s'observe sur les dotations de l'assurance maladie, puisque celles-ci vont de 7.000 euros à plus de 163.000 euros, pour une moyenne de 56.000 euros (8.600 euros par place). Par ailleurs, environ 95% des unités d'accueil de jour déclarent ne pas avoir reçu de dotation financière extralégale (conseil général ou autre).
Du côté des hébergements temporaires, l'étude de la CNSA se veut prudente compte tenu du faible nombre de réponses. Elle relève toutefois que la capacité moyenne est de quatre places - elle aussi inférieure aux seuils de la circulaire - et que chaque structure a accueilli en moyenne 17 personnes âgées dépendantes en 2008 (dont six malades d'Alzheimer), pour un total de 720 journées. Près de la moitié des structures déclare avoir une liste d'attente, mais cette proportion n'est que de 20% dans les structures spécialisées en hébergement temporaire. Les tarifs d'hébergement journaliers moyens varient entre 29 et 93 euros, avec une moyenne à 52 euros. On retrouve également des différences selon le statut juridique de la structure, avec des prix moyens de 45 euros dans le secteur public hospitalier, de 48 euros dans le secteur public autonome, de 51 euros dans le secteur privé non lucratif et de 79 euros dans le secteur privé lucratif. Le tarif dépendance se situe, pour sa part, à une moyenne de 17,7 euros par jour pour les personnes classées en GIR 1 et 2, de 11,2 euros pour celles en GIR 3 et 4 et de 4,8 euros pour celles en GIR 5 et 6. Enfin, le montant des financements varie de 10.000 à 205.000 euros, avec une moyenne à 41.000 euros et un montant moyen à la place de 11.000 euros.

 

Jean-Noël Escudié / PCA

 

 

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