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Action Coeur de ville : Julien Denormandie souhaite un changement de braquet

Le ministre de la Ville et du Logement a exhorté, mardi 1er octobre, les élus et partenaires du programme Action Coeur de ville à se montrer "extrêmement volontaristes" dans les prochains mois et à se saisir de tous les outils à disposition comme les opérations de revitalisation du territoire (ORT), le "Denormandie dans l'ancien" ou les "moratoires" sur les grandes surfaces en périphérie.

Dix-huit mois après son lancement, le programme Action Cœur de ville avance. Mais peut-être pas assez au goût du ministre de la Ville et du Logement Julien Denormandie qui souhaite passer à la vitesse supérieure. "La dynamique est lancée, on est à un point de non-retour. La question c’est à quelle vitesse on va le faire", a-t-il déclaré le 1er octobre en clôture des deuxièmes Rencontres Cœur de ville organisées par la Banque des Territoires, à Arras (Pas-de-Calais). Alors que sur les 5 milliards d’euros mis sur la table, 616 millions ont été engagés (pour 4.100 actions en cours de mise en oeuvre), "les dix-huit prochains mois doivent être ceux d’une mise en œuvre extrêmement volontariste", a-t-il lancé devant les nombreux élus présents lors de cette rencontre qui fait suite à celle de Poitiers, en décembre dernier.

60 ORT signées

Pour le ministre, aujourd’hui tous les outils sont à disposition. A commencer par les opérations de revitalisation du territoire (ORT) créés par la loi portant évolution du logement, de l’aménagement et du numérique (Elan) du 23 novembre 2018 : environ 60 ont été signées sur un objectif de 200 d’ici la fin de l’année et une estimation de 460 l'an prochain (bien au-delà donc des 222 villes du programme Action Cœur de ville). Julien Denormandie a rappelé la publication du décret du 26 juillet 2019 qui permet aux maires de suspendre pendant trois ans les autorisations commerciales en périphérie des ORT. Une circulaire sera envoyée "dans les prochains jours" aux préfets pour les sensibiliser sur les nouveaux pouvoirs ainsi donnés aux maires. "Le moratoire complet sur les grands centres commerciaux (idée un temps évoquée, ndlr), c’est ne pas partir des réalités territoriales. Or c'est aux élus locaux de décider", a-t-il commenté, répétant à l’envi que l’esprit du programme est de faire du "cousu main", de la "dentelle".
Les ORT permettent en outre de mettre en oeuvre le  "Denormandie dans l'ancien" (défiscalisation des travaux de rénovation dans l'ancien en centre-ville). Tous les textes sont parus au printemps. "Allez-y à fond", a-t-il encouragé. Et d'insister sur l'importance de faire remonter toute idée d'amélioration des dispositifs existants, ce qui a pu être le cas dans le cadre du projet de loi de finances pour 2020 avec la notion de "centre-ville".

"On a terminé la douce période des études pour être dans le dur. Le programme rentre dans sa vitesse de croisière", avait pu constater juste avant lui le directeur de la Banque des Territoires, Olivier Sichel, à l’issue de cette journée organisée autour d’une trentaine d’ateliers techniques sur la mobilité, le logement, le foncier, l’innovation, le commerce de proximité... L’occasion pour les élus de partager leurs expériences (Localtis reviendra sur ces ateliers dans une prochaine édition). "D’ici, quelques mois, les élections municipales auront lieu. Il y aura forcément de nouvelles équipes. Les élus passent, les villes restent", a déclaré Olivier Sichel pour assurer que l’accompagnement des municipalités se poursuivra quelle que soit l'issue des urnes.