Archives

Education - Aide personnalisée : 80% des professeurs des écoles se disent insatisfaits

Les professeurs des écoles maternelles et élémentaires sont à 80% insatisfaits de l'aide personnalisée créée en 2009 pour les élèves en difficulté, selon une enquête du Snuipp-FSU, principal syndicat du primaire, diffusée le 5 juin. Huit enseignants sur dix jugent que "l'efficacité" du dispositif phare du quinquennat précédent pour lutter contre l'échec scolaire en primaire (lire nos articles ci-contre) n'est pas satisfaisant : 63% "peu ou pas", 17% "pas du tout". Les professeurs sondés jugent notamment que la mesure est inappropriée face aux difficultés lourdes et chronophage pour les élèves comme pour les enseignants. Ils estiment qu'il y a en particulier confusion entre le traitement des difficultés légères et celui des plus lourdes. "En somme, écrit le syndicat, le dispositif entretient une confusion des genres sur la nature de l'aide : d'un côté, des difficultés 'ordinaires' liées à l'acte d'apprendre pour lesquelles l'aide personnalisée peut proposer des remédiations passagères parfois utiles. De l'autre, des difficultés spécialisées (attitude envers l'activité scolaire, manque d'attention...) de la compétence (psychologique, rééducative, pédagogique) des seuls Rased (réseaux d'aides spécialisées aux élèves en difficulté), pour qui l'aide personnalisée est jugée sévèrement".
Parmi les autres effets négatifs pour les élèves, 80% des enseignants citent l'allongement de la journée et 66% la fatigue. Il est vrai qu'après la suppression du samedi matin et le passage à la semaine de quatre jours dans la quasi-totalité des écoles, l'aide personnalisée a été organisée avant 8h30, à la pause déjeuner ou après 16h30, ce qui a encore alourdi les journées des élèves les plus faibles. Le principal point positif, cité par 48,7% des enseignants, est de pouvoir "travailler avec un petit groupe d'élèves".
"A l'heure où le ministre ouvre une concertation, cette enquête va compter pour que l'aide à la difficulté scolaire soit totalement repensée. Elle devra être assurée à l'avenir sur le temps commun à tous les élèves et, pour cela, nous comptons sur la promesse de François Hollande d'avoir 'plus de maîtres que de classes'", résume à l'AFP Sébastien Sihr, le secrétaire général du SNUipp.
 

 

Pour aller plus loin

Voir aussi

Abonnez-vous à Localtis !

Recevez le détail de notre édition quotidienne ou notre synthèse hebdomadaire sur l’actualité des politiques publiques. Merci de confirmer votre abonnement dans le mail que vous recevrez suite à votre inscription.

Découvrir Localtis