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Emploi - Apprentissage : l'amorce d'un redressement ?

Pour la première fois depuis 2012, le nombre d'entrées en contrat d'apprentissage est reparti à la hausse entre juin et août 2015. Pour le ministère du Travail, ces bons résultats sont à mettre sur le compte des différentes aides adoptées depuis l'an dernier. Des aides auxquelles s'ajoute un nouveau coup de pouce : l'aide "TPE-jeunes apprentis" de 368 euros, inscrite dans le projet de loi de finances pour 2016, avec 220 millions d'euros à la clé.

"Le plan relance de l'apprentissage et la création de l'aide aux jeunes apprentis ouverte depuis le 1er juin ont redonné confiance aux entreprises et produisent des résultats encourageants", s'est félicité le ministère du Travail, vendredi 2 octobre, dans un communiqué, commentant la récente embellie des contrats. Entre juin et août 2015, les entrées en apprentissage dans le secteur privé ont ainsi augmenté de 6,5% avec 48.527 contrats supplémentaires sur cette période. Des contrats auxquels s'ajoutent ceux conclus dans le secteur public, qui se chiffrent à plus d'une centaine.
Au mois de juin, une première progression est enregistrée avec 5.178 entrées (secteurs privé et public) contre 4.550 en juin 2014. En juillet 2015, la tendance est à une légère baisse, avec 19.494 entrées, contre 19.596 en juillet 2014, mais en août 2015, les chiffres progressent à nouveau, avec 24.961 entrées comptabilisées contre 22.479 le même mois l'an passé. Toutefois, sur les huit premiers mois de l'année, la tendance demeure à la baisse. Au total, la Dares fait état de 80.081 entrées entre janvier et août 2015, contre 81.389 à la même période en 2014. Cependant, le "stock" des effectifs (solde entre entrées et sorties) a progressé : 390.300 à fin août 2015, contre 376.400 à fin août 2014. On reste loin néanmoins des 438.000 apprentis de 2012 et plus encore de l'objectif du président de la République de 500.000 apprentis en 2017.
Après avoir donné l'impression de délaisser cette filière au profit d'autres dispositifs comme les emplois d'avenir, le gouvernement a changé de position à la faveur d'un plan de relance en 2014 passant par deux aides : prime à l'embauche du premier apprenti et/ou d'apprentis supplémentaires à partir du 1er juillet 2014, qui s'applique aux entreprises de moins de 250 salariés et prime de 1.000 euros pour les TPE de moins de 11 salariés depuis le 1er janvier 2014. Les deux aides sont cumulables.

Le financement de l'aide "TPE-jeunes apprentis"

Un second plan d'action pour l'apprentissage a été signé le 12 mai 2015. Outre la mise en place du dispositif "réussite apprentissage" qui devrait permettre aux entreprises situées dans les quartiers ciblés par la politique de la ville d'accueillir 10.000 apprentis de ces quartiers, le plan d'action crée une nouvelle aide, intitulée "TPE-jeunes apprentis". D'un montant de 368 euros par mois, elle exonère les entreprises de moins de onze salariés des cotisations sociales et de la rémunération d'un apprenti mineur lors de sa première année d'embauche.
Le financement de l'aide TPE-jeunes apprentis est intégré dans le projet de loi de finances pour 2016 qui a été présenté le 30 septembre. Sur un budget total de 11,3 milliards d'euros, en progression de 410 millions d'euros par rapport à l'exercice 2016 de la programmation triennale 2015-2017, la mission "Travail et emploi" prévoit ainsi de consacrer plus de 220 millions d'euros à cette nouvelle aide.
La mission "Travail et emploi" prévoit également le financement de l'aide "TPE-première embauche" issue du plan "Tout pour l'emploi" de juin 2015, d'un montant de 4.000 euros sur deux ans, pour les entreprises recrutant leur premier salarié, et un renforcement (+41 millions d'euros) des moyens dédiés à l'insertion des jeunes, en particulier ceux des quartiers de la politique de la ville (contrats aidés à taux préférentiels, comme les nouveaux contrats starters, augmentation des places en Epide, développement du parrainage, etc.).
Le projet de loi de finances 2016 précise aussi que les mesures mises en œuvre depuis 2012 pour faire reculer le chômage des jeunes sont confortées. Il s'agit notamment de la poursuite du déploiement de la garantie jeunes (60.000 nouveaux bénéficiaires en 2016), du contrat de génération, et des emplois d'avenir, qui représentent un effort de 1,2 milliard d'euros en 2016.
Le budget des contrats aidés est quant à lui maintenu à "un niveau significatif". Ils seront toujours ciblés vers les personnes les plus éloignées de l'emploi. Enfin, les moyens dédiés à Pôle emploi sont préservés.
 

 

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