Après plus de deux ans de concertation, la région Île-de-France présente son nouveau schéma directeur 2040

La présidente de la région Île-de-France, Valérie Pécresse, a présenté, mardi 3 septembre, les grands axes de la version définitive du Sdrif-e, légèrement modifiée par rapport au document de juillet 2023, avant son vote qui interviendra le 11 septembre prochain en conseil régional. 

Après plusieurs mois d’enquête publique et de concertation, Valérie Pécresse et Jean-Philippe Dugoin-Clément, vice-président du conseil régional d'Île-de-France, en charge du logement, de l'aménagement durable du territoire et du Sdrif-e, assistés de Nicolas Bauquet, directeur de l’Institut Paris Région, ont présenté mardi 3 septembre à la presse la dernière version du Sdrif-e, document de référence pour la planification stratégique du territoire francilien qui encadre la croissance urbaine, l’utilisation de l’espace et favorise la végétalisation des villes franciliennes. "L’Île-de-France est la région la plus puissante d’Europe et le poumon économique de la France, a fait valoir la présidente du conseil régional. Elle se trouve donc en première ligne des défis de notre époque. Avec ce schéma directeur environnemental, c’est un nouveau chemin, une vision renouvelée, que nous présentons aux Franciliens !" Le document se verra soumis au vote des élus franciliens le 11 septembre prochain.

Une région des 20 minutes

Le vice-président du conseil régional d’Île-de-France a tenu pour sa part à souligner une consultation historique et une adhésion massive au Sdrif-e, dont la construction a réuni entreprises, associations, institutions et habitants. "Cette construction représente plus de 2 ans et demi de travail et l’enquête publique menée en 2024 s’avère la plus ambitieuse jamais organisée : 8.735 contributions et 158 lieux d’enquête !", a précisé Jean-Philippe Dugoin-Clément, en rappelant par ailleurs l’avis favorable sans réserve émis par la commission d’enquête. Valérie Pécresse a pour sa part saisi l’occasion de rappeler sa vision d’une Île-de-France polycentrique, comprenant 27 centralités et 117 polarités (soit 4 de plus que dans l’avant-projet) dont la création vise à rapprocher logement, emploi, commerces et services. "L’objectif est d’avoir une région des 20 minutes qui permettra un esprit village avec des villes humaines à la place des banlieues dortoirs", a-t-elle défendu. Les quatre nouvelles polarités, Goussainville, L’Isle-Adam (Val d’Oise), Jouars-Pontchartrain et Verneuil/Vernouillet/Triel-sur-Seine (Yvelines), ont été ajoutées à la demande des villes concernées.

"Arrêter la dérive" en matière de consommation foncière

Valérie Pécresse a également indiqué que le Sdrif-e diviserait par trois la consommation foncière par rapport au Sdrif de 2013, un effort à soutenir chaque décennie. "Nous allons arrêter la dérive du précédent schéma", a assuré la présidente de la région. Une trajectoire conforme au zéro artificialisation nette qui selon elle permettra à l’Île-de-France de rester à 75% agricole et boisée en 2040. Le tout "sans jamais pénaliser les projets des territoires".  Le Sdrif-e prévoit ainsi un "bouclier rural" donnant la possibilité à 412 communes de la grande couronne d’avoir 1 ha garanti pour réaliser des logements, équipements, etc. soit 53 communes supplémentaires par rapport à la version de juillet 2023. "Le bouclier rural c’est l’antidote à la pétrification de la ruralité", estime Valérie Pécresse. "Si l’on applique bêtement le ZAN, sans concertation, on empêche la ruralité d’urbaniser. Or, nous voulons une ruralité vivante !"

L’enquête publique menée durant l’été a en outre rendu possibles 22 nouveaux projets à Méry-sur-Oise (Val d’Oise), Marcoussis (Essonne) ou encore Souppes-sur-Loing (Seine-et-Marne).

Pour un territoire toujours plus vert, la région entend inciter les collectivités à la renaturation des villes. "Cela permettra aussi de donner davantage de marges de manœuvre aux maires sur leur capacité à artificialiser : l’idée est de faire respirer la région en remettant du vert dans les villes et de construire davantage dans la ruralité." Côté transports, la petite reine se trouve au cœur du Sdrif-e qui prévoit l’intégration du réseau véloroutes avec un objectif de triplement des déplacements à vélo. 15 projets visent aussi à compléter la révolution des transports, parmi lesquels le prolongement de la ligne 18 jusqu’à Boissy-Saint-Léger (Val-de-Marne), de la ligne 12 jusqu’à Sèvres (Hauts-de-Seine), l’ajout du TCSP (transport collectif en site propre) sur la RD4 et d’une navette fluviale à Viry-Châtillon (Essonne).

Un objectif de construire 70.000 logements par an

Enfin, sur le volet logement, Valérie Pécresse annonce l’objectif "de construire 70.000 logements par an, de surcroît abordables, et je l’assume !", a-t-elle insisté. "Nous n’augmenterons pas la densification de l’hypercentre, c’est-à-dire de Paris et la toute petite couronne, déjà trop dense. En revanche, on accordera des capacités d’artificialisation supplémentaires pour les communes carencées en logement social afin de les aider à respecter les objectifs de la loi SRU."