Préserver et restaurer la biodiversité : un défi pour l’action publique territoriale

La biodiversité : de quoi parle-t-on ? 

Pour reprendre la définition de l’OFB (Office Français de la Biodiversité), la biodiversité désigne l’ensemble des êtres vivants, animaux et végétaux, ainsi que les écosystèmes naturels dans lesquels ils vivent. Cela comprend également les interactions qui existent entre les différentes espèces et leurs habitats. 

De nombreux biens reposent sur le maintien de la biodiversité, telles que les ressources agricoles ou certaines matières premières, comme le bois. De même, certains services dits « services écosystémiques » reposent sur cette dernière, comme la régulation climatique, la purification de l’eau et de l’air, ou encore, la fertilisation des terres. La biodiversité est ainsi une composante à prendre en compte dans le cadre de l’aménagement du territoire. 

Alors que la préservation et la restauration de la biodiversité sont deux défis majeurs de notre époque, elles se trouvent rarement au cœur des projets menés par les collectivités. La biodiversité est pourtant un levier efficace pour s’adapter au changement climatique, améliorer les conditions de vie des populations, agir pour leur santé et s’engager en faveur de l’attractivité des territoires.

Les solutions existantes pour préserver et restaurer la biodiversité

Des dispositifs aux objectifs multiples 

Préserver et restaurer la biodiversité implique aujourd’hui d’agir sur plusieurs leviers complémentaires. Les dispositifs existants répondent à plusieurs objectifs, parmi eux :

• la limitation de l’artificialisation des sols pour freiner l’expansion urbaine ;
• la construction des projets d’aménagement en intégrant les enjeux environnementaux dès leur conception ;
• l’adaptation des territoires au changement climatique via le déploiement de solutions fondées sur la nature.

Certains dispositifs découlent d’obligations réglementaires : c’est le cas des projets liés à la mise en œuvre de la séquence Éviter Réduire Compenser (ERC). D’autres répondent à des démarches volontaires, comme la mise en œuvre des Paiements pour Services Environnementaux (PSE).

Des pistes pour élaborer un projet de territoire intégrant la biodiversité

La mobilisation des différents dispositifs doit tenir compte de plusieurs éléments. Il s'agit tout d’abord d’identifier clairement les espaces à préserver ou restaurer, en se basant sur une analyse approfondie de leur état initial et de leur devenir souhaité ou possible. Le tout, en tenant compte des pressions environnementales actuelles et à venir.

Vient ensuite la phase de définition des solutions techniques appropriées. Plusieurs solutions sont envisageables : des travaux de démolition, la dépollution des sols, la renaturation (c’est-à-dire la création d'un milieu naturel favorable), la végétalisation, l’adaptation des pratiques agricoles et forestières, ou encore la désimperméabilisation des sols.

Enfin, la réussite de ces actions repose sur la mobilisation d’un large panel d’acteurs : les propriétaires fonciers, les acteurs impliqués dans les autorisations administratives, les partenaires techniques tels que l'OFB, les Agences Régionales de la Biodiversité, l’ADEME, le Cerema, l’Agence de l'eau ou encore les gestionnaires d'espaces naturels. Leur implication varie selon les objectifs poursuivis et les spécificités du territoire concerné.

Mobiliser les financements adaptés

Un autre enjeu majeur pour les porteurs de projets est de trouver les modalités de financement les plus adaptées à leur initiative, en mobilisant donc différents leviers. Plusieurs options existent : le financement de la conception et/ou des travaux peut être assuré par des subventions (provenant des Agences de l’eau, de l’Union Européenne ou encore de l’OFB), par l’autofinancement ou par l’endettement. 

Par ailleurs, lorsque la mise en œuvre du projet nécessite de créer une structure dédiée, celle-ci peut être portée, avec un acteur investissant directement dans le capital de la structure.

La Banque des Territoires intervient sur les projets en faveur de la biodiversité en mobilisant ses offres d’ingénierie, de prêt, d’investissement ainsi que de consignation ou fiducies environnementales.

Les projets de biodiversité soutenus par la Banque des Territoires

Renaturation de friches, restauration et renaturation, aménagement des berges de cours d’eau, mise en place de coopérative carbone territoriale… La Banque des Territoires soutient d’ores et déjà les projets relatifs à la préservation et à la restauration de la biodiversité, sous des formes variées. 

Ainsi, en 2022, la commune de Pithiviers a initié la renaturation d’une ancienne friche horticole de 11 000 m² pour la transformer en parc urbain ouvert aux habitants. Un projet ambitieux avec de fortes contraintes techniques en matière de démolition et de dépollution des sols. Dans ce cadre, la Banque des Territoires a apporté son soutien en ingénierie via la démarche SGREEN+, à hauteur de 29 100 euros.

Autre projet exemplaire : la renaturation du cours d’eau Riou Viou par le syndicat mixte du bassin Célé Lot Médian, visant à diminuer les risques d’inondation. Après une étude hydraulique globale sur son bassin versant, la traversée d’Auzits a été identifiée comme problématique sur le plan hydraulique, avec un risque d’inondation. La Banque des Territoires a alors accordé un prêt de 200 000 euros sur 30 ans pour réaliser les travaux de génie civil nécessaires et procéder à la renaturation des berges en aval.

La Banque des Territoires s’engage pleinement aux côtés des acteurs locaux et des partenaires techniques et financiers pour soutenir leurs initiatives visant à préserver et à restaurer la biodiversité, enjeu majeur pour le futur, en leur proposant un accompagnement et des solutions adaptés à leurs projets.

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