Aménagement numérique - Boucle locale radio : état des lieux et perspectives
Les déploiements de boucle locale radio (BLR) restent "toujours modestes au regard des engagements pris par les titulaires dans leurs autorisations", malgré un contrôle des titulaires lors de la première échéance de leur licence au 30 juin 2008 et la mise sous surveillance du marché jusqu’à fin 2010 qui en avait résulté. C’est ce que révèle l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (Arcep) qui vient de mettre en ligne l'état des déploiements des opérateurs de BLR dans la bande 3,5 GHz en France métropolitaine, au 31 décembre 2010.
La France compte, à ce jour, 19 titulaires dont 12 collectivités (régions Bourgogne et Poitou-Charentes, collectivité territoriale de Corse, départements de la Charente, des Côtes d’Armor, de la Dordogne, du Finistère, du Lot-et-Garonne, des Pyrénées-Atlantiques, du Bas-Rhin et du Haut-Rhin et le Syndicat mixte NiverLAN dans la Nièvre) et 7 sociétés privées (IFW, Bolloré, Altitude Wireless, Altitude Infrastructures, Axione, SHD, Nomotech).
Au 31 décembre 2010, le nombre de sites déployés s’élève tout de même à plus de 1.350. Parmi ceux-ci, environ 95% sont installés ou ouverts commercialement hors des zones urbaines de plus de 50.000 habitants. Sur les 50 départements où un réseau de BLR est disponible, la majorité des déploiements a été réalisée dans le cadre d’un réseau d’initiative publique (RIP). Les offres de service concernent essentiellement l’accès fixe à internet à haut débit avec plus de 21.000 clients particuliers et environ 1.500 clients "entreprises". Ces offres sont portées par des fournisseurs d’accès internet (FAI) locaux qui sont présents sur plusieurs réseaux BLR, tels que Numéo, Nomotech (Idyle télécom), Alsatis, Luxinet, Wibox, Altitude Télécom, Vivéole, etc.
Quatre questions pour l’aménagement numérique rural
Rappelons qu'historiquement, les autorisations de BLR actuelles résultent, d’une part, d’un appel à candidatures lancé en 2005, qui avait conduit à l’attribution en 2006 de deux licences par région à 6 conseils régionaux et 4 sociétés privées. Et, d’autre part, de cessions de ces autorisations sur le marché secondaire (avec notamment des rachats et des concentrations d’opérateurs). Une autorisation avait également été attribuée au fil de l’eau en 2003.
Dans ce contexte de déploiement plutôt décevant, l’Autorité souhaite désormais recueillir "un éclairage plus large" sur les enjeux du développement de réseaux de BLR dans la bande 3,4-3,6 GHz, en concertation avec les acteurs du secteur (dont les collectivités et leurs délégataires). L’Arcep a donc ouvert, jusqu’au 23 juin prochain, une consultation publique sur les perspectives d’utilisation des réseaux de BLR. Cette consultation pose quatre questions sur : les déploiements constatés, la place de ces réseaux sur le marché de l’accès fixe et nomade à internet à haut débit (en comparaison avec le DSl, le Wi-Fi ou le satellite, la 3G et bientôt la 4G mobile), l’état des lieux industriels et les évolutions technologiques (une expérimentation d’usage nomade sur clé USB a été annoncée dans la Nièvre), et enfin les besoins d’accès au spectre des fréquences. Les contributions sont attendues de préférence par courriel à : blr@arcep.fr