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Calme plat pour la fréquentation des campings en 2018

Selon l'Insee, la fréquentation des hébergements touristiques en 2018 reste bonne (+2,2%), notamment pour l'hôtellerie. Les campings ne progressent en revanche que de 0,8%, essentiellement grâce à la clientèle étrangère, et essentiellement dans le haut de gamme.

L'Insee publie, dans sa lettre "'Insee Première", une étude sur "les hébergements collectifs touristiques en 2018". Ses résultats confirment la bonne tenue de l'activité touristique l'an dernier. Celle-ci est néanmoins en net recul par rapport à l'année record de 2017, qui suivait elle-même deux années de baisse après les attentats de 2015 et 2016.
Les résultats montrent une certaine dispersion entre les différentes formes d'hébergement touristiques. Si la fréquentation des hôtels est poussée à la hausse par la clientèle étrangère, les campings semblent en revanche marquer le pas, avec une faible progression.

Un nombre de nuitées en hausse de 2,2%, à 438 millions

Globalement, l'Insee constate qu'"en 2018, la fréquentation des hébergements collectifs touristiques de France métropolitaine progresse de 2,2%, soit 9 millions de nuitées supplémentaires". Le nombre total de nuitées est ainsi porté à 438 millions, ce qui correspond à "un nouveau record malgré une année marquée par des mouvements sociaux", allusion aux grèves à la SNCF au printemps et aux violences lors des manifestations des gilets jaunes à l'automne. Cette progression de 2,2% de la fréquentation des hébergements collectifs touristiques (HCT) est toutefois strictement identique à celle observée en moyenne au sein de l'ensemble de l'Union européenne en 2018, selon les données provisoires d'Eurostat. La France figure ainsi au second rang de l'UE en nombre de nuitées, derrière l'Espagne (467 millions et -0,9%), mais devant l'Italie (429 millions) et l'Allemagne (419 millions).

Les campings marquent un temps d'arrêt, mais montent en gamme

Avec 125 millions de nuitées, les campings connaissent une année 2018 relativement médiocre, avec une fréquentation en hausse de 0,8%, trois fois plus faible que la tendance moyenne des HCT. Ce résultat tient surtout au recul de la fréquentation des résidents (-0,6%) alors que les non-résidents sont toujours en hausse (+7,6%).

L'évolution de l'hôtellerie de plein air cache toutefois deux tendances divergentes, qui confirment la montée en gamme de cette forme d'hébergement : d'un côté, un recul qui se poursuit pour les emplacements nus (-1,7%, dont -3,7% pour les résidents) ; de l'autre, une hausse qui continue pour la fréquentation des équipements occupés (+3,2%). Une tendance d'autant plus intéressante que les emplacements équipés (mobil-home, chalets, yourtes...) affichent une durée moyenne de séjour de 6,5 jours, contre 4,0 jours pour les emplacement nus.

Par ailleurs, les campings bénéficient d'un rééquilibrage géographique de la part des non-résidents : leur fréquentation progresse plus rapidement sur les littoraux breton(+3,7%), normand et du nord (+6,1%), que sur les littoraux atlantique (+1,6%) et méditerranéen (+1,3%). En revanche, le nombre de nuitées baisse dans les campings des zones rurales ou de moyenne montagne, qui représentent tout de même 31% des nuitées.

Les hôtels retrouvent le sourire

En France, les principales bénéficiaires de cette hausse de la fréquentation sont les résidences hôtelières et de tourisme (74 millions de nuitées), qui progressent de 4,5%, essentiellement grâce à la clientèle nationale (+5,6%), alors que la clientèle internationale stagne (+0,4%). C'est l'inverse pour les hôtels (215 millions de nuitées et +2,4%) : les touristes internationaux ont fortement accru leur présence (+7,6%), alors que la clientèle française a reculé (-0,6%).

Les autres formes d'hébergements collectifs touristiques se situent un cran en dessous. C'est le cas des villages-vacances, maisons familiales et auberges de jeunesse (24 millions de nuitées), qui voient leur fréquentation progresser de 1,2% l'an dernier : -0,8% pour les résidents, mais +16,4% pour les non-résidents (qui ne représentent toutefois que 13% des utilisateurs de cette forme d'hébergement).