Colos apprenantes : un rôle renforcé pour les collectivités

Les Colos apprenantes vont reprendre du service lors des prochains congés scolaires de Pâques, de l'été et de la Toussaint 2023,  afin d'offrir des vacances éducatives et culturelles aux enfants de milieux modestes. Le rôle des collectivités y est renforcé, notamment dans la recherche de la plus grande mixité des groupes de jeunes.

L'opération Colos apprenantes est reconduite pour les trois prochaines périodes de congés scolaires (Pâques, été et Toussaint 2023) et le rôle des collectivités y est renforcé, nous apprend une instruction du ministère de l'Éducation nationale parue au Bulletin officiel du 23 mars 2023.

Pour cette quatrième année de mise en œuvre – l'opération faisait partie du dispositif Vacances apprenantes né en 2020 au plus fort de la crise sanitaire –, l'opération est dotée de 33 millions d'euros de crédits de l'État et poursuit un triple objectif :
- social, en favorisant le départ de mineurs de milieux modestes et les rencontres entre jeunes de milieux divers,
- éducatif, en permettant d'acquérir ou de consolider des connaissances et des compétences,
- et culturel, par la découverte de territoires et d'activités.

Labellisation

Les Colos apprenantes s'appuient sur trois acteurs :
- les services départementaux à la jeunesse, à l'engagement et aux sports (SDJES),
- les organisateurs de séjours
- et les collectivités locales.
Le rôle des SDJES consiste, d'une part à labelliser des séjours déclarés dans leurs départements et remplissant les conditions d'éligibilité, d'autre part, à contractualiser avec les collectivités territoriales, ou le cas échéant les associations. À ce titre, ils publient un appel à candidatures.

Les organisateurs de Colos apprenantes 2023 – rôle qui peut également être tenu par une collectivité – doivent pour leur part obtenir une labellisation via un dossier accessible en ligne. Ils y indiquent notamment les thématiques dominantes parmi de nombreuses options : développement durable et transition écologique, activités physiques et sportives, science, innovation et numérique, langues étrangères ou régionales, citoyenneté et vie civique, alimentation et santé, etc. Dans l'hypothèse où la dominante "activités physiques et sportives" est choisie, l'organisateur est invité, si les conditions le permettent, à rattacher son projet pédagogique au dispositif "Savoir rouler à vélo". En cas d'avis favorable du SDJES, la présentation du séjour est accessible au grand public sur un site dédié.

Intermédiation

De leur côté, les collectivités volontaires se portent candidates auprès du SDJES. Elles précisent notamment le nombre prévisionnel de mineurs souhaitant participer à une Colo apprenante et le budget correspondant à leurs inscriptions.

Elles jouent par ailleurs un rôle d'intermédiation entre les organisateurs de séjours et les mineurs. Ce rôle est renforcé pour cette quatrième édition, puisqu'il leur est demandé de communiquer largement sur le dispositif dans tous les espaces du territoire fréquentés par les mineurs, de mobiliser l'ensemble des acteurs éducatifs du territoire, d'identifier les mineurs candidats au départ, qu'ils soient éligibles à l'aide de l'État ou non, d'évaluer leurs besoins et de recueillir leurs attentes, de rechercher l'adéquation entre la demande des mineurs et les offres de séjours, de constituer des groupes équilibrés en visant la mixité (entre les sexes, les origines sociales et territoriales, les jeunes éligibles à une aide et ceux ne le sont pas, etc.), et de guider les mineurs au moins jusqu'à l'inscription définitive et le départ. Il leur est enfin demandé d'organiser des temps de restitution afin d'inciter d'autres mineurs à s'inscrire à leur tour.

Il est à noter que les collectivités qui s'engagent dans une démarche d'accompagnement à forte dimension éducative peuvent solliciter un soutien financier supplémentaire auprès du SDJES au titre de la continuité éducative. En effet, les Colos apprenantes 2023 ont vocation à s'inscrire dans une démarche globale des collectivités en lien, le cas échéant, avec un projet éducatif territorial (PEdT) et un Plan mercredi.

Remboursement

Les Colos apprenantes 2023 sont ouvertes à tous les mineurs y compris aux non éligibles à l'aide de l'État. Les mineurs justifiant d'un quotient familial inférieur ou égal à 1.500 euros, ainsi que les mineurs en situation de handicap, en situation de décrochage scolaire ou relevant de l'aide sociale à l'enfance (ASE) ou domiciliés dans un quartier prioritaire de la politique de la ville (QPV) ou dans une zone de revitalisation rurale (ZRR) bénéficient d'une prise en charge à hauteur de 500 euros par semaine. Cette aide sera avancée par les collectivités puis remboursée par le SDJES.

En outre, l'ensemble des actions de préparation et de restitution des séjours se déroulant sur les temps scolaires et périscolaires sont susceptibles de bénéficier d'un soutien supplémentaire du SDJES. Et les collectivités qui se trouvent dans l'impossibilité de réaliser tout ou partie de leurs actions peuvent confier ce rôle à une ou à des associations d'éducation populaire ou d'action sociale agréées par l'État ou le conseil départemental.

Enfin, il pourrait être proposé aux collectivités de participer au financement des inscriptions des mineurs non éligibles à l'aide de l'État, par redéploiement, le cas échéant, des crédits auparavant destinés à la prise en charge partielle du coût des inscriptions des mineurs éligibles.

L'opération Colos apprenantes a déjà bénéficié à 225.000 mineurs alors que l'Insee (Institut national de la statistique et des études économiques) a, dans une publication du 23 mars 2023, dévoilé que la proportion des enfants ne pouvant pas partir au moins une semaine par an en vacances est passée de 17,4% en 2009 à 11,8% en 2014 puis à 10,6% en 2021. En valeur absolue, un million d’enfants de plus ont eu accès aux vacances en treize ans.