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Continuité éducative : les communes bonnes élèves

Selon une enquête de l'Association des maires de France, les communes se sortent bien des nouvelles obligations nées de la crise du coronavirus en matière d'éducation. Toutefois, l'impact pour leurs finances devrait être significatif.

En matière d'éducation, les communes ont noué des relations de "qualité" avec les différents acteurs depuis le début de la crise sanitaire, "malgré des débuts parfois tendus". C'est ce qui ressort d'une "enquête flash" menée du 27 mars au 10 avril par l'Association des maires de France (AMF) à laquelle vingt-cinq communes de toute taille et couvrant la majorité des régions métropolitaines ont répondu. 
Concernant le dispositif "ma classe à la maison", les trois quarts des communes répondantes n’ont pas signalé de demandes de prêt d’ordinateurs. Certaines d’entre elles précisent que, le cas échéant, elles n’en auraient pas la possibilité. En matière de continuité pédagogique, des communes ont proposé un service d'impression des cours. Pour elle, "il s'agit d'un travail quotidien qui mobilise des agents du service enfance ainsi que certains animateurs".

L'accueil méridien assuré

La majorité des communes a signalé la présence d’un accueil scolaire pour les enfants de parents prioritaires, mais en "faible nombre". Certains agents territoriaux spécialisés des écoles maternelles (Atsem), quant à eux, ont pu être mobilisés sur des tâches d’entretien, sur le temps périscolaire ou durant les accueils du week-end (lire notre article du 22 avril). Il a également pu être fait appel à des agents municipaux ayant "un niveau de connaissance suffisant des établissements" pour assurer les entrées et sorties d’école et la sécurité des locaux. Toutefois, cette mobilisation peut "s’avérer délicate" en raison de la peur de contamination.
La grande majorité des communes répondantes a continué d’assurer la gestion de la pause méridienne, en lien parfois avec une association. La moitié a maintenu le service de restauration pour les élèves des personnels prioritaires. L’autre moitié des communes a demandé aux parents de fournir un panier-repas aux élèves. De manière générale, la surveillance des repas est assurée par le personnel municipal (Atsem et/ou animateurs), parfois avec l’appui des enseignants.
Côté accueil péri et extrascolaires, dans certaines communes, la prise en charge des enfants est effectuée par les Atsem sous couvert de l’accueil de loisirs délégataire chargé de l’organisation sur la commune. Peu de communes font état, à ce stade, de difficultés de mobilisation du personnel ou d’organisation de ces accueils. Toutefois, la problématique de l’accès à des masques de protection devient "prégnante" et pourrait impacter le nombre d’agents territoriaux volontaires.

La CAF pour compenser l'impact financier ?

Pour ce qui est des consignes sanitaires (nettoyage renforcé et aération des locaux, mise à disposition de poubelles, de mouchoirs jetables, de savons et de gel hydro-alcoolique), l’ensemble des communes les respectent. L’entretien est effectué quotidiennement par des Atsem ou par des agents techniques.
Quelles incidences financières ces actions ont-elles eues ? À ce stade, l'AMF précise que la majorité des communes n’est pas encore en mesure de les évaluer. Néanmoins, l'impact devrait "être significatif […] et ce d’autant plus pour celles qui ont décidé de pratiquer la gratuité d’une partie ou de l’ensemble des services", alors qu’en parallèle des dépenses supplémentaires apparaissent (matériels de protection, recours aux heures complémentaires…). Les communes s’interrogent donc sur le soutien financier que pourra leur accorder la CAF.