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Pauvreté - De fortes inégalités territoriales... quelque peu atténuées par les minima sociaux

Au moment où l'on parle beaucoup d'objectifs de réduction de la pauvreté, l'Insee publie une étude permettant de chiffrer les fortes disparités territoriales existant en termes de niveaux de pauvreté des ménages - des disparités qui s'expliquent à la fois par le taux de chômage, le poids des inactifs, les différences de structures familiales.
Seuls 26 départements de métropole se situent au-dessus du niveau de vie médian, établi à 15.766 euros par an et par personne vivant en ménage ordinaire (hors hôpitaux, maisons de retraite ou sans-abri). Le niveau de vie varie en fait de 13.740 euros dans le Pas-de-Calais à 20.360 euros pour les Yvelines.
Les plus pauvres vivent dans le nord de la France, particulièrement touché par le chômage, ou dans les départements ruraux de la Creuse, de l'Aude et du Cantal, qui comptent une forte proportion de retraités, ou encore en Languedoc-Roussillon, Paca et Seine-Saint-Denis.
C'est en Ile-de-France, hors Seine-Saint-Denis, en Rhône-Alpes et en Alsace que les niveaux de vie médians sont les plus élevés. Mais l'Ile-de-France occupe une position particulière : trois départements (Yvelines, Paris et Hauts-de-Seine), bénéficient de niveaux de vie particulièrement élevés, forte proportion de cadres oblige. Paris est d'ailleurs la championne des inégalités de revenus.
La Haute-Savoie et, dans une moindre mesure, le Rhône, la Savoie, l'Ain et l'Isère, sont des départements plutôt aisés. Les départements frontaliers d'Alsace et de Franche-Comté quant à eux bénéficient des salaires des frontaliers.
La pauvreté ne touche pas de la même façon les différentes catégories de ménages, souligne l'Insee. Les familles nombreuses et les familles monoparentales sont plus souvent exposées que les autres. Tel est notamment le cas dans le Nord et en Seine-Saint-Denis. En revanche, le Languedoc-Roussillon et la Corse se caractérisent par une pauvreté élevée qui n'épargne aucune classe d'âge (personnes seules, couples avec ou sans enfant, familles monoparentales...).
Les minima sociaux jouent un vrai rôle de réduction de la pauvreté, insiste l'Insee, en notant que si les prestations sociales ne représentent que 5,4% du revenu disponible moyen des ménages en France, pour les ménages sous le seuil de pauvreté par contre, c'est un tiers du revenu disponible qui dépend de ces prestations. "De fait, les départements les plus pauvres sont souvent ceux où, rapporté à la population aux âges actifs, le nombre de bénéficiaires du RMI est le plus élevé", résume l'étude. S'agissant de l'allocation de parent isolé (API), son poids est le plus important en Languedoc-Roussillon, en Paca et dans le Nord, là où la pauvreté des familles monoparentales est plus élevée. Quant au minimum vieillesse, il est sans surprise très présent en Corse, dans la Creuse, les Landes et le Gers.

C.M.

 

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