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Démographie : le bilan hors norme de l'année 2020

67,4 millions de personnes résident sur le sol français, selon l'Insee. La croissance de la population a continué de ralentir l'an dernier. Cela s'explique par la poursuite de la baisse du nombre des naissances et, surtout, par la forte progression des décès liée à la pandémie.

Selon le bilan démographique 2020, que l'Insee a rendu public ce 19 janvier, la France compte 67.422.000 habitants au 1ᵉʳ janvier 2021. 65.250.000 résident en métropole et 2.172.000 dans les cinq départements d’outre-mer. La population a donc augmenté de 0,3% en 2020.
La croissance de la population l'an dernier provient pour moitié du solde migratoire (estimé à + 87.000 personnes) et pour l'autre moitié du solde naturel, c'est-à-dire la différence entre le nombre des naissances et celui des décès. S'établissant à + 82.000, ce solde n'a jamais été aussi bas depuis la fin de la seconde guerre mondiale. Cette évolution est due à la poursuite du recul des naissances : en 2020, 740.000 bébés sont nés en France, soit 79.000 naissances de moins qu’en 2014. Avec 1,84 enfant par femme, la France reste cependant l'un des pays les plus féconds de l'Union européenne.
Le recul du solde naturel est surtout lié à la forte hausse du nombre des décès pendant la pandémie de Covid-19. En 2020, 658.000 personnes sont décédées en France (selon les estimations arrêtées fin novembre 2020), soit 45.000 de plus qu’en 2019 (+ 7,3%). "L’augmentation est particulièrement importante pour les personnes de 65 ans ou plus, dont le nombre de décès en 2020 est supérieur de 43.000 par rapport à 2019 (+8,3%)", précise l'Insee. Mais il indique que le nombre de décès a probablement été plus élevé encore : il est de 667.000 selon les données d’état civil provisoires connues au 15 janvier 2021.
Lors de la première vague de la pandémie (en mars et avril 2020), l’excédent de mortalité (toutes causes confondues) s'est élevé à 28% par rapport à la moyenne 2016-2019. Entre le début du mois d'octobre et la troisième semaine de novembre, il a atteint 22%. 
En 2020, l’espérance de vie à la naissance s'établit à 85,2 ans pour les femmes (en baisse de 0,4 an par rapport à 2019) et à 79,2 ans pour les hommes (en recul de 0,5 an). 
Autre conséquence de la crise sanitaire : seulement 148.000 mariages ont été célébrés l'an dernier, soit 34,1% de moins qu'en 2019. L'Insee parle d'une chute "historique" de leur nombre.