Des conseils stratégiques de l'export régional en place d'ici la fin du premier trimestre 2022

D'ici la fin du premier trimestre 2022, dans chaque région sera installé un conseil stratégique de l'export régional (CSER) pour renforcer le pilotage de la Team France Export en région. C'était un souhait des régions, qu'elles avaient manifesté lors du dernier Conseil stratégique de l'export du 1^er septembre 2021. Leur installation a été actée par un courrier du 2 février 2022 de Carole Delga, présidente de Régions de France, et Franck Riester, ministre délégué chargé du commerce extérieur et de l'attractivité. Présidé par le représentant de la région (président ou vice-président), le CSER associera le préfet de région et les représentants régionaux des opérateurs de la Team France Export (Business France, CCI France, Bpifrance), ainsi que les acteurs publics et privés concernés par l'export. Ses missions : suivre et piloter la politique de l'export en région et garantir notamment une coordination renforcée entre les prestations de la Team France Export, et les dispositifs régionaux et les futurs schémas régionaux de développement économique, d'innovation et d'internationalisation (SRDEII) que les régions s'apprêtent à adopter pour la période 2021-2027. Le conseil devra "assurer la bonne déclinaison au niveau régional des mesures validées au niveau national par le Conseil stratégique de l'export, en veillant à tenir compte des spécificités de chaque région et à leur complémentarité avec les dispositifs régionaux existants", signale ainsi le courrier.

Près de 136.000 entreprises exportatrices en 2021

Les réussites de cette Team France Export, lancée en 2018 sous la responsabilité des régions, ont été mises en avant lors du Bercy France Export 2022, qui s'est tenu le 9 février 2022, dans un contexte pourtant peu favorable aux éclats de joie. "Malgré les difficultés liées à la crise covid, le nombre d'entreprises françaises exportatrices est en hausse, qui l'eut cru ?", s'est ainsi félicité Christophe Lecourtier, directeur général de Business France. Au total, en 2021, on compte ainsi près de 136.000 entreprises exportatrices contre 128.000 avant la crise en 2019 et 122.000 en début de quinquennat. On reste toutefois très loin des voisins européens (300.000 pour l'Allemagne, 220.000 pour l'Italie). Par ailleurs, 49.280 filiales d’entreprises françaises à l’étranger sont recensées en 2019, soit une hausse de 5% sur un an. Selon le ministre délégué, c'est "le fruit des efforts de la Team France Export et des entreprises résilientes pendant la crise, a ainsi affirmé Franck Riester, il y a bien un mouvement de conquête à l'export". Un engouement un peu excessif, car s'il y a bien eu un rebond de 17% des exportations de biens en 2021 par rapport à 2020 (+15% pour les exportations de services), elles n'ont pas suffi pour compenser l'augmentation des importations : +19% pour les importations de biens, et +7% pour les importations de services. Résultat : en 2021, le déficit commercial de la France atteint un record : 84,7 milliards d'euros, soit presque dix milliards d'euros de plus que le précédent record enregistré en 2011, et représente 3,4% du PIB.

L'équipe Team France Export marque des points à l'international

Si la flambée des prix de l'énergie et des matières premières est mise en avant par le gouvernement pour expliquer ce triste record, les importations massives de produits manufacturés dans le contexte de la relance y sont pour beaucoup. Nouveau signe de la désindustrialisation du pays (le poids de l'industrie dans le PIB étant passé de 23% en 1980 à 13,5%), comme l'a reconnu lui-même le ministre de l'Economie Bruno Le Maire.

"La Team France Export s'est déployée dans toutes les régions en lien avec les régions et les CCI, on voit que cette équipe marque des points à l'international et répond au besoin de guichet unique des entreprises, apportant des conseils et outils de plus en plus salués par les entreprises", a insisté le ministre. Cette équipe a été lancée en 2018. Elle rassemble, au niveau de chaque région et sous leur autorité les services de Business France, Bpifrance et des CCI en un guichet unique pour assurer l'accompagnement des entreprises à l'international. Dès septembre 2020, la Team France Export a pu s'adosser au volet export du plan de relance pour aider les entreprises à continuer à exporter malgré les difficultés liées à la crise covid. Ce volet est doté de 250 millions d'euros. Il comporte un renforcement des moyens de l'assurance-prospection notamment au profit des PME et des ETI, le chèque relance export et le chèque VIE. Il a été prolongé jusqu'au 30 juin 2022, mais sans augmentation de budget.

Les entreprises ont du mal à s'installer dans la durée à l'export

"Nous avons tous travaillé à ce que ce wagon soit bien accroché à la locomotive du plan de relance, a précisé Christophe Lecourtier, il a été lancé à la rentrée 2020 de manière très coordonnée, nous avons notamment veillé à associer les aides nationales et les aides régionales pour éviter de multiplier les guichets". Les 240 collaborateurs de l'équipe qui maillent le territoire français ont porté l'information auprès des entreprises. "En 2019, vraie année du lancement de la TFE, on a pu embarquer 1.600 entreprises, en 2021 c'est plus de 4.000 entreprises, c'est une croissance très importante !" Une activité, qui associée à la digitalisation d'une partie des services (market places, solutions digitales d'intermédiation), a permis de compenser les salons professionnels qui, du fait des mesures sanitaires, n'ont pu être maintenus (moins de 70 pavillons en 2021 contre 150 programmés). "Il reste un certain nombre de chèques export et VIE, utilisez-les, vous avez des interlocuteurs partout en région, a insisté le directeur général de Business France, le 'finish' est important, en espérant ensuite une sortie de crise, durant laquelle nous serons toujours là."

Reste que "les entreprises qui se lancent dans l'export ont du mal à s'installer dans la durée à l'export, a noté Magali Cesana, chef du service des affaires bilatérales, de l'internationalisation, des entreprises et de l'attractivité (SABINE) de la Direction générale du Trésor, c'est le challenge pour les mois qui viennent".