Entreprises - Des patrons de PME de plus en plus inquiets
L'inquiétude des patrons de PME a atteint un niveau record depuis trois ans. C'est ce que révèle la 14e édition du baromètre de KPMG et de la Confédération générale des petites et moyennes entreprises (CGPME) sur le financement et l'accès au crédit des PME publiée le 18 juin 2012. Cette étude, menée en mai et juin 2012 auprès de plus de 400 dirigeants d'entreprises françaises de 10 à 500 salariés, fait en effet ressortir cette remontée de l'inquiétude des patrons, après une baisse sur les six premiers mois de l'année. 86% des patrons interrogés se déclarent ainsi inquiets pour l'économie française, et 25% se déclarent même très inquiets, contre 13% en mars 2012, soit un niveau record depuis la création du baromètre en février 2009. Près des trois quarts d'entre eux (73%) constatent au moins une mesure de durcissement de leurs conditions de financement par les banques, contre 68% lors des deux précédentes vagues d'enquête. Parmi les mesures de durcissement les plus souvent citées : les frais élevés ou les montants plus faibles que souhaités (47%, +3 points), les demandes de garanties supplémentaires, qui connaissent une forte hausse (41%, +8 points) et la réduction des crédits ou facilités de trésorerie (29%). Face à cela, les patrons de PME ont tendance à s'autolimiter dans leurs demandes de financement auprès des banques. Ce phénomène concerne ainsi 33% d'entre eux (+6 points) et il est plus marqué dans l'industrie (43%) et dans les PME qui ont des besoins de financement d'investissements (46%) ou d'exploitation (56%). Pourtant, les besoins en financement sont importants. Plus de deux tiers (68%) des patrons de PME ont ainsi au moins un besoin de financement, contre 60% en mars 2012.
Concernant les perspectives pour le second semestre 2012, les dirigeants de PME ne sont pas plus optimistes. Plus de la moitié d'entre eux (56%, +12 points) déclarent ainsi être inquiets pour leur activité en 2012. 12% sont même très inquiets. Les difficultés sont nombreuses. La hausse des coûts ou des prix des fournisseurs, la baisse des chiffres d'affaires, qui a tendance à affecter davantage de PME (46%, +8 points), et les problèmes de trésorerie ou de financements font partie du lot. La banque publique d'investissement que le gouvernement souhaite mettre en place début 2013 doit s'occuper de ce chantier. Elle doit en effet permettre de simplifier les circuits de financement des PME et faciliter leur accès au crédit.
Emilie Zapalski
L'Ile-de-France renforce ses moyens d'intervention en faveur des entreprises
La région Ile-de-France a annoncé le 14 juin 2012 qu'elle allait porter de 17 millions à 22 millions d'euros le capital du fonds d'investissements IDF Capital. Ce fonds, créé en 1995, prend des participations dans des entreprises franciliennes en développement. Depuis sa création, il a investi dans plus de 200 entreprises. Il détient actuellement des participations dans 39 PME, majoritairement industrielles. L'augmentation envisagée doit permettre au fonds d'élargir et d'intensifier ses interventions en reprise et développement d'entreprises sur un segment peu couvert par les autres fonds d'investissement. Parmi les entreprises récemment soutenues : le parc zoologique de Thoiry dans les Yvelines, dans lequel IDF Capital a pris une participation, et Delta plasturgie, un groupe spécialisé dans la transformation de matières plastiques techniques.
E.Z.