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École inclusive : tous les indicateurs sont à la hausse pour la rentrée 2020

Le comité national de suivi de l’école inclusive s'est réuni. Jean-Michel Blanquer et Sophie Cluzel ont présenté un bilan de la rentrée 2020 : nombre d'enfants scolarisés en milieu ordinaire (+7%), élèves accompagnés (+18%), Ulis (+4%), services médicosociaux supplémentaires, AESH, partenariats territoriaux... Des objectifs ont aussi été fixés pour l’année prochaine.

Le comité national de suivi de l'école inclusive s'est réuni le 9 novembre, sous la présidence de Jean-Michel Blanquer, le ministre de l'Éducation nationale, et de Sophie Cluzel, la secrétaire d'État auprès du Premier ministre chargée des personnes handicapées. À cette occasion, le comité a dressé le bilan de la rentrée 2020 et a esquissé une feuille de route pour les prochains mois en matière de scolarisation et d'intégration des enfants handicapés.

Hausse de 7% des enfants scolarisés, de 18% des élèves accompagnés

Même si la rentrée 2020 a connu quelques anicroches, notamment avec des enfants sans accompagnants, le bilan d'ensemble reste largement positif, comme en témoignent les chiffres. Ainsi, le nombre d'enfants handicapés scolarisés en milieu ordinaire est passé de 361.200 à la rentrée 2019 à près de 385.000 lors de celle de 2020, soit une progression de 7%. Pour mémoire, ce nombre n'était encore que de 118.000 en 2006. Pour être exhaustif, il faut y ajouter les 70.000 élèves accueillis en unités d'enseignement médicosociales ou sanitaires, un nombre quasi-stable depuis 2006.
La progression est plus nette encore pour les élèves accompagnés : 220.000 enfants bénéficient ainsi d'une aide humaine à la rentrée 2020, soit une hausse de 18% sur un an. Ces enfants accompagnés étaient à peine 25.000 en 2006.
Pour leur part, les Sessad (services d'éducation spéciale et de soins à domicile) – qui offrent une prise en charge globale, le "domicile" pouvant d'ailleurs être l'école – ont vu leur capacité croître de 27 services et 1.444 places (accompagnements). À la rentrée 2020, la France compte ainsi 1.790 Sessad (contre 1.300 en 2007), avec une capacité de 55.474 places.       
Sur l'appui aux familles, le bilan met en avant les cellules d'écoute et de réponse, présentes dans chaque département et désormais dotées d'un numéro vert national (le 0.805.808.110). Au 20 octobre, on comptait 5.300 appels auprès de la cellule nationale et plus de 20.000 auprès des cellules départementales, avec "88%  des saisines traitées dans les délais impartis". Dans le même esprit, 43.500 entretiens de rentrée ont été réalisés (entretien personnalisé de la famille et de son AESH avec un enseignant).

Parcours personnalisés et formations renforcées

En matière de parcours personnalisés, le bilan fait état de la création de 367 Ulis (unités localisées pour l'inclusion scolaire) à la rentrée 2020, en hausse de 4% depuis 2019 pour atteindre un total de 9.605 unités. En matière d'autisme, on dénombre 40 ouvertures d'unités d'enseignement TSA (troubles du spectre de l'autisme) en maternelle et 31 en élémentaire. Enfin, 58 départements sont, à ce jour, intégralement organisés en Pial (pôles inclusifs d'accompagnement localisé).
Le bilan quantitatif est moins précis en ce qui concerne le déploiement des dispositifs médicosociaux. Il évoque toutefois la poursuite du développement de l'offre de service pour l'accompagnement d'élèves en inclusion individuelle (mode Sessad), la poursuite de l'externalisation des unités d'enseignement, le développement de pôles de compétences et de prestations externalisées (PCPE) dont certains peuvent être dédiés à l'appui à la scolarisation et, enfin, le développement des organisations en "dispositif intégré". 
Le volet des moyens humains n'est pas oublié, avec en particulier le rappel de la mise en place d'un statut pérenne pour les AESH (accompagnants des élèves en situation de handicap), le déploiement d'une formation obligatoire, ou encore la création des AESH référents. Du côté des enseignants, le bilan affiche la mise en place d'une formation à l'école inclusive d'une durée au moins égale à 25 heures, l'élaboration d'un cahier des charges de la formation initiale spécifique des étudiants et fonctionnaires stagiaires pour la scolarisation des élèves à besoins éducatifs particuliers, ou encore la facilitation de la formation continue des enseignants par le bais de la validation des acquis de l'expérience (VAE). 
Enfin, le bilan 2020 fait état de la consolidation des partenariats territoriaux, avec la mise en place de comité départementaux de suivi de l'école inclusive et la création de commissions d'affectation spécifiques afin de "trouver des solutions aux élèves, adossées à une coopération avec le secteur médicosocial pour des solutions partagées, une communication renforcée avec les partenaires et les familles". Dès la fin de cette année, il devrait exister une commission de ce type dans chaque département.

Des objectifs pour 2021

Le comité national de suivi de l'école inclusive a également fixé plusieurs objectifs pour les prochains mois. Il est ainsi prévu d'atteindre, à la rentrée 2021, une couverture de l'ensemble des départements par un Pial. De même, tous les établissements scolaires devraient avoir la possibilité de faire appel à une équipe mobile d'appui à la scolarisation (Emas).
Du côté des élèves, une première version du "Livret parcours inclusif" (LPI) devrait être disponible à la rentrée 2021. Ce livret évolutif et révisable est actuellement en cours d'expérimentation dans huit départements. Il sera déployé progressivement durant l'année scolaire 2020-2021, avant sa généralisation à la rentrée prochaine. Enfin, à compter de la rentrée scolaire 2022, les familles pourront le consulter en ligne.  
Du côté des enseignants, les objectifs sont de former au moins 4.000 enseignants par an en stages MIN ASH (modules de formation d''initiative nationale - adaptation scolaire et scolarisation des élèves handicapés") à compter de la rentrée 2021 et de porter à 1.500 par an le nombre d'enseignants obtenant le Cappei (certificat d'aptitude professionnelle aux pratiques de l'éducation inclusive).
Enfin, la transformation de l'offre médicosociale sera poursuivie avec la  généralisation du fonctionnement en dispositif intégré, le déploiement de nouveaux Sessad  et l'ouverture d'unités d'enseignement polyhandicap.

 

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