Environnement-Europe - Essen, nouvelle capitale verte de l'Europe
Le 21 janvier, la ville d'Essen en Allemagne est devenue officiellement la Capitale verte de l'Europe pour 2017. Créé en 2010, ce prix décerné par la Commission européenne récompense chaque année une ville de l'Union européenne jugée particulièrement innovante pour son mode de vie urbain respectueux de l'environnement. Un groupe d'experts indépendants évalue les performances des villes en compétition au regard de 12 critères environnementaux. Un jury évalue ensuite leur engagement en faveur d'une amélioration constante de l'environnement et du développement durable, ainsi que leurs compétences dans le domaine de la communication, pour qu'elles puissent présenter les meilleures pratiques susceptibles d'être utilisées ailleurs.
Foyer historique de l'industrie du charbon et de l'acier du bassin de la Ruhr, Essen a opéré une transformation spectaculaire qui en fait aujourd'hui la ville la plus verte de Rhénanie-du-Nord - Westphalie. 95% de sa population vit actuellement dans un rayon de 300 m autour de zones vertes urbaines. Dès les années 60, elle a banni les décharges d'ordures ménagères. Elle s'est fixé un objectif de recyclage de ses déchets de 65% d'ici à 2020. Elle a entrepris la réfection de 128.000 m² de routes avec un asphalte anti-bruit. Elle a aussi développé un système de gestion de l'eau avec des espaces verts multifonctionnels utilisés pour la gestion des eaux pluviales, la prévention des inondations et l'alimentation des nappes d'eau souterraines, l'objectif étant de prévenir l'infiltration des eaux pluviales dans le réseau d'assainissement combiné sur au moins 15% de la zone desservie par ces collecteurs.
Elle déploie également un réseau de 376 km de pistes cyclables qui doit permettre d'augmenter les déplacements à vélo de 25% à l'horizon 2035. A cette même date, les trajets en voiture devraient être réduits de 29%. Essen s'est aussi fixé un objectif ambitieux de réduction des émissions de CO2 de 40% d'ici à 2020 et prévoit la création de 20.000 emplois dans le secteur de l'environnement d'ici à 2025.
Au cours de cette année où elle sera Capitale verte de l'Europe, la ville allemande, qui avait déjà été Capitale européenne de la culture en 2010, compte mettre en œuvre plus de 300 projets citoyens et manifestations visant à améliorer la qualité de vie de ses habitants et à inscrire ses actions dans une perspective de développement durable.
Jusqu'à présent, neuf villes ont reçu le titre de Capitale verte de l'Europe. Stockholm a remporté le titre inaugural en 2010, suivie d'Hambourg en 2011, de Vitoria-Gasteiz (Espagne) en 2012, de Nantes en 2013, de Copenhague en 2014, de Bristol en 2015 et de Ljubljana en Slovénie. En 2018, Nimègue (Pays-Bas) succédera à Essen.
A l'occasion de la remise du titre à la ville allemande, la Commission a annoncé qu'elle travaillait à la conception de l'outil "Green City Tool", auquel n'importe quelle ville pourra souscrire pour comparer et suivre ses performances environnementales. Fondé sur les 12 critères utilisés pour la sélection des Capitales vertes, ce nouvel outil, qui devrait être lancé en juin, entend ainsi aider les villes européennes à améliorer leur environnement urbain et leur qualité de vie.