Nesmy, commune pionnière de la lutte contre le tabagisme (85)

Les abords des deux écoles de Nesmy, petite cité vendéenne de 3 100 habitants, n'étaient pas jonchés de mégots, « mais il était fréquent que des parents y fument à la sortie, ce qui n'est pas bienvenu si l'on veut donner l'exemple aux enfants », reconnaît Lucette Trichet, adjointe Urbanisme Habitat et Cadre de Vie. 

Elle a donc été séduite par le concept d'espaces extérieurs sans tabac, portés par la Ligue contre le cancer, qui a labélisé 7 000 Espaces sans tabac dans 73 départements et 1 600 communes. « C'était l'opportunité de participer à la prévention en limitant l'exposition des enfants au tabac », explique-t-elle. Pionnière, la commune va pouvoir renforcer les règles du jeu (voir encadré).

Trois espaces, dans un premier temps

Une convention de partenariat a été signée avec la Ligue contre le cancer. Celle-ci engage la commune à créer au moins un espace sans tabac, labellisé par l'association. La commune a choisi d'en créer trois : un devant chacune des deux écoles, l'une publique, l'autre privée et un autre devant le nouveau centre de loisirs. Les deux premiers espaces ont été inaugurés en novembre 2024. Le troisième en même temps que l'ouverture du centre de loisirs, en janvier 2025.

La délimitation de ces espaces a été décidée en commission du cadre de vie et en concertation avec les directrices d'école. « Certains auraient voulu qu'on en créé davantage, mais autant ces trois premiers espaces nous ont semblé évidents, autant d'autres espaces publics interdits de tabac sont plus compliqués, notamment à proximité du marchand de tabac », reconnaît l'élue. Ces trois premiers espaces sont donc une première étape, « nous ferons un bilan dans un an, et nous réétudierons alors la question », explique l'élue. La création d'un nouvel espace extérieur sans tabac devant « l'espace jeune » pourrait ainsi être envisagée.

Sensibilisation

Un arrêté municipal définit précisément le périmètre de chacun des espaces. La municipalité n'a pas choisi de faire de marquage au sol, de même qu'il n'est pas non plus question de verbaliser les contrevenants. « Ce n'est pas notre souhait. Notre message n'est pas de pénaliser mais de prévenir et de sensibiliser », explique Lucette Trichet. Le décret du 27 juin prévoit, quant à lui, en cas de non-respect des interdictions, une contravention de 4e classe, avec une amende forfaitaire de 135 euros. La police municipale et les gardes champêtres seront compétents pour constater par procès-verbal ces infractions. À Nesmy, la consigne est visiblement bien observée car les services de propreté de la ville ne ramassent plus de mégots aux abords de ces trois sites. La mairie n'a pas non plus reçu de plaintes, ni de riverains, ni de fumeurs… Les panneaux d'explication installés dans ces espaces sont fournis par la Ligue contre le cancer. Elle accompagne également la démarche en prévoyant des interventions dans les écoles pour mener des actions de sensibilisation auprès des 400 élèves.