Un ancien centre commercial réhabilité de façon écologique à Guéret (23)

À l’issue d’une réhabilitation ambitieuse, le Grand Guéret a installé le tiers lieu La Quincaillerie dans un ancien centre commercial. Grâce à l’usage de matériaux biosourcés et la mise en œuvre de techniques bioclimatiques sur l’ancienne structure métallique, cet espace de vie associative, de pratique numérique et de spectacle peut accueillir des activités multiples, notamment sonores, toute l’année.

Ouvert en 2015, le tiers lieu la Quincaillerie trouve d’abord place dans une ancienne quincaillerie, dans le centre-ville de Guéret. Piloté en régie directe par la Communauté d’agglomération du Grand Guéret, l’espace est consacré à la formation et la pratique numérique (fab lab), au coworking, à l’accueil d’associations et d’évènements locaux. Face au succès rencontré, le tiers lieu se trouve un peu à l’étroit dans le plateau de 300 m² qu’il loue. « L’immeuble, sans ascenseur, au rez-de-chaussée duquel se situait la quincaillerie était bien à vendre, mais la réhabilitation nous aurait coûté très cher car il fallait permettre l’accès du public », se souvient le vice-président en charge du développement collaboratif au Grand Guéret, Philippe Ponsard. Un peu plus loin, au cœur du quartier bénéficiaire du contrat de ville de Guéret, une autre friche commerciale retient l’attention de la collectivité : « un ancien centre commercial à vendre, une verrue architecturale qu’il était pertinent d’investir ». La Quincaillerie a trouvé son nouveau site.

Pas de climatisation

En dépit d’une surface au sol plus importante (500 m²), le bâtiment peut toutefois s’avérer limitant. « Nous avons donc d’emblée décidé de construire une mezzanine pour atteindre 1 000 mètres carrés, étant donné l’engouement pour la Quincaillerie que nous avions constaté et les besoins identifiés dans ce quartier où l’action sociale est renforcée », poursuit Philippe Ponsard. La communauté d’agglomération du Grand Guéret décide par ailleurs d’engager une réhabilitation exemplaire du point de vue environnemental.

Construit en structure métallique et doté d’un bardage acier double peau, comme bon nombre de centres commerciaux, l’ancien centre commercial est une vraie passoire thermique, « puisqu’il a été conçu en comptant sur la climatisation », pointe Alexandra Bavière, du cabinet d’architecture Matière à, en charge de la transformation du bâtiment. L’isolation thermique des murs est désormais assurée par l’intérieur, au moyen de caissons remplis de paille, et par l’extérieur avec de la laine de bois pour ce qui concerne la toiture. « Deux matériaux biosourcés qui offrent un déphasage utile l’été et évitent ainsi la climatisation, souligne l’architecte, Nous avons maintenu l’enveloppe métallique extérieure car elle est pérenne, mais en laissant un vide d’air entre les caissons et celle-ci, afin que l’humidité ne condense pas sur le métal qui bloque le transfert de la vapeur d’eau ». Le nouvel équipement affiche désormais une consommation énergétique de 79 kWhe.p/m2/an (label BBC effinergie 2009).

Radio, télé et salle de spectacle

Trois autres enjeux devaient être appréhendés dans cette réhabilitation. L’isolation acoustique, tout d’abord, étant donné la localisation en plein centre-ville, a été renforcée grâce aux isolants biosourcés (double mur porteur en ossature bois et remplissage laine de bois, plafond composé de caissons paille, ambiance acoustique intérieure par panneaux OSB perforés et lames de châtaigner à pose ajourée en plafond). La réhabilitation a également permis la construction d’une salle de spectacle pouvant accueillir jusqu’à 150 personnes debout dans le tiers lieu.

Il fallait également « apporter de la lumière naturelle, détaille Alexandra Bavière, et ajouter des fondations à l’intérieur du bâtiment pour soutenir la mezzanine et la salle de spectacle, car la structure d’un tel bâtiment, construit au plus juste historiquement, n’était pas capable de supporter ces aménagements. » La mezzanine a été réalisée en bois local (Douglas), de même que le revêtement d’une extension (en châtaignier), ce qui n’a pas manqué d’attirer l’attention du Prix national de la construction bois, dont le projet a été finaliste, après avoir été lauréat du Prix régional bois Nouvelle-Aquitaine en 2020.

Une ruche

Depuis son ouverture dans le nouveau site fin 2019, 30 associations locales ont leur siège à la Quincaillerie qui a continué de développer ses activités dans le domaine du numérique et de l’innovation sociale. « L’isolation sonore a permis d’accueillir la radio Pays de Guéret ainsi que la télé Guéret vision. Le lieu fait vivre le territoire ; nous souhaitions que toutes ses structures se croisent et élaborent ainsi plus facilement des projets ensemble », se félicite Philippe Ponsard. Les bureaux de télétravail, des box, ainsi que les 18 places de coworking ne manquent pas d’occupants non plus.

Zoom sur le budget

  • Coût achat du bâtiment et travaux : 1,6 million d’euros
  • Subventions : État + région Nouvelle-Aquitaine à hauteur de 72 % (via la dotation d'équipement des territoires ruraux et Bâtiments du futur)

Communauté d'agglomération du Grand Guéret

Nombre d'habitants :

29492

Nombre de communes :

25
9 avenue Charles de Gaulle,
2300 Guéret
direction.generale@agglo-grandgueret.fr

Philippe Ponsard

Vice-président, en charge du développement collaboratif

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