Un jardin ambulant à Villeneuve-Saint-Georges (94)

Dans le centre ancien de cette commune du Val-de-Marne, un jardin ambulant s’installe sur les terrains délaissés entre les différentes phases de réhabilitation des bâtiments. Une forme d’urbanisme transitoire, qui crée du lien entre les habitants, avec des animations autour de l’agriculture urbaine.

À Villeneuve-Saint-Georges, commune de près de 35 000 habitants du Val-de-Marne, les grands travaux se succèdent mais les zones en attente ne sont pas laissées en friche : depuis fin 2021, un jardin ambulant est ouvert aux citoyens et sert de support d’activités, notamment autour de l’agriculture urbaine, l’environnement et l’alimentation.

« Ce projet a été soutenu par le maire qui, dans le cadre du programme national de requalification du centre ancien, a souhaité que les espaces soient occupés lors des opérations de déconstruction et de reconstruction d’îlots bâtis. Un temps de latence plus ou moins long entre la démolition et les travaux de reconstruction d’un bâtiment s’explique souvent par un diagnostic des sols, des procédures administratives ou encore des fouilles archéologiques. Durant cette période, on constate régulièrement des occupations sauvages ou des mésusages des lieux. L’idée est d’offrir aux habitants du quartier un espace qualitatif et agréable », explique la commune.

Création, entretien et animation

L’établissement public d’aménagement Orly Rungis – Seine Amont (EPA Orsa), en charge de ce programme de requalification, lance un appel d’offres en 2021 pour la création, l’entretien et l’animation de ce jardin, remporté pour cinq ans par l’entreprise Merci Raymond. Le budget est de 95 000 euros, financé à 50 % par la région Île-de-France. « La commune n’avait pas les ressources, humaines ou financières, nécessaires », précise le conseiller municipal en charge de l’entretien des espaces publics, Daniel Delort.

Réemploi de palettes et matériaux de chantier

En octobre 2021, un jardin est créé sur un terrain de 270 m² proche de la mairie. Il a depuis été déplacé sur un autre terrain. « Le jardin est modulable pour s’adapter aux phases des chantiers et déplaçable avec des bacs, des pots, des sacs. On a privilégié le réemploi avec des palettes, des matériaux de chantier, etc. », explique Mathilde Schiettecatte, en charge du pôle agriculture urbaine et biodiversité chez Merci Raymond.

L’entreprise réalise les concertations, l’entretien et l’animation, environ une fois par semaine en saison haute. « On est plutôt là le mercredi, avec des ateliers d’initiation ou d’installation, comme pour la récupération de graines, la fabrication de pesto, la plantation d’arbustes, des choses autour de l’alimentation… », ajoute Mathilde Schiettecatte. Les services municipaux, eux, apportent un soutien logistique pour l’eau, les plantes et le nettoyage du site.

Chantier participatif

« L’idée est de créer une dynamique autour de l’agriculture urbaine et il fallait dès le début créer une mobilisation et faire avec les habitants. On a réalisé un diagnostic des associations du territoire et un chantier participatif avec les volontaires. Le conseil citoyen de la ville est très motivé, comme le centre social l’Asphalte et le lycée Arago. On a une vingtaine de jardiniers très impliqués et le lieu est utilisé pour d’autres événements, avec des personnes âgées, des jeunes, des enfants, des femmes… Le conseil citoyen a les clefs, mais le jardin n’est pas tout le temps ouvert », précise Mathilde Schiettecatte.

Bientôt un jardin permanent ?

Pour la commune, l’objectif de proposer « un lieu attractif intergénérationnel » et de « fédérer autour d’autres opérations comme le marché de Noël » est atteint et la mobilité du dispositif est un avantage pour toucher les habitants de différents secteurs de la ville. Elle souhaiterait toutefois que davantage d’activités soient organisées. Pour Merci Raymond, un des facteurs de succès du projet est le lien avec les services de la commune, qui s’occupent de l’affichage et de la communication. Le jardin continuera sa route dans au moins un autre lieu mais la commune cherche aujourd’hui un point d’atterrissage pour installer un jardin potager permanent à la disposition des habitants et habitantes de la commune.

L’urbanisme transitoire

En 2018, l’Institut d’urbanisme et d’aménagement d’Île-de-France publiait une étude intitulée L’urbanisme transitoire, optimisation foncière ou fabrique urbaine partagée ? pour mieux comprendre ce phénomène qui englobe « toute initiative qui vise, sur des terrains ou bâtiments inoccupés, à réactiver la vie locale de façon provisoire, lorsque l’usage du site n’est pas déterminé ou que le projet urbain ou immobilier tarde à se réaliser ». L’étude analyse les sites occupés, les espaces créés, les usages développés, les acteurs impliqués mais aussi le temps et l’économie du projet et son cadre juridique et réglementaire. Une mise à jour a depuis été réalisée avec une liste des projets en cours en Île-de-France.

Le jardin ambulant de Villeneuve-Saint-Georges en quelques chiffres

  • Création, entretien et animation d’un jardin ambulant : 95 000 euros
  • Financement de la région Île-de-France : 50 %
  • Environ une animation par semaine

Commune de Villeneuve-Saint-Georges

Nombre d'habitants :

34845
Place Pierre-Sémard
94191 Villeneuve-Saint-Georges Cedex
contactmairie@villeneuve-saint-georges.fr

Daniel Delort

Conseiller municipal, en charge de l’entretien des espaces publics

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