Vialas impulse une filière locale de bois déchiqueté (48)

En 2017, le village de Vialas a installé une chaufferie à bois pour alimenter ses bâtiments communaux. Porté par une volonté écologique locale, le projet a surmonté des défis d’approvisionnement pour structurer une filière courte, réduisant ainsi CO₂ et coûts énergétiques. Bilan. 

Entouré de forêts et situé à 600 mètres d’altitude, au sud du Mont-Lozère, le village de Vialas a lancé en 2017 un projet fondateur pour la filière locale de bois déchiqueté, en installant sa première chaufferie à bois. S'inscrivant dans une volonté de valoriser les ressources du territoire et de favoriser une transition énergétique durable, ce projet a nécessité une approche méthodique et une collaboration étroite avec les acteurs locaux. « Lors de notre premier mandat, nous avions décidé de développer les circuits courts et d'utiliser la biomasse que nous avions autour de nous », explique Michel Reydon, maire de Vialas. Cette volonté s'est traduite par la création d'une chaufferie bois. Elle alimente l’ancienne gendarmerie, transformée en logements, le bâtiment accueillant la mairie et la médiathèque municipale et le collège, en accord avec le conseil départemental. Réalisé dans le cadre d’un programme de réhabilitation du bâtiment de la mairie et de la médiathèque, ce réseau de chaleur s’étend sur 90 mètres linéaires et chauffe les trois bâtiments, couvrant près de 2 100 m². 

Expérimentation et ajustement

Pour mener ce projet, la commune s’est appuyée sur un rapport « Conseil Orientation Énergétique » réalisé par Lozère Énergie, agence locale de l’énergie et du climat, et sur une étude de faisabilité conduite par le bureau d’études INSE. Et la commune a bénéficié du soutien de la Mission Chaleur Renouvelable Lozère, qui l’a assistée dans le montage des dossiers de financements.

Au départ, la mairie a rencontré des difficultés pour assurer l'approvisionnement en bois déchiqueté. Le premier fournisseur qui s’est lancé dans la démarche ne disposait pas de bois d’une qualité suffisante pour garantir un rendement énergétique correct. « Nous n’avions pas anticipé certaines contraintes spécifiques, précise Pierre-Emmanuel Dautry, ex-président de l’entreprise prestataire, devenu maire de la commune voisine de Ventalon-en-Cévennes. Par exemple, le bois produit de la poussière et cela pose un problème aux chaufferies. Il faut utiliser une solution de séchage particulière. » La commune de Vialas a finalement choisi de travailler avec la Forêt privée lozérienne et gardoise (FPLG). Cette coopérative forestière, qui compte près de 2 600 propriétaires, avait davantage d’expérience en matière de bois déchiqueté. « On ne parle pas d’une filière ultra-courte, mais d’une filière réduite, nuance Ludovic Perraud, directeur de FPLG. On a un producteur qui est un propriétaire forestier, un opérateur qui achète, transforme et assure la livraison, et enfin le consommateur final. C’est une filière courte en termes d’acteurs. Mais il s’agit aussi d’un circuit géographiquement concentré, puisque l’approvisionnement du marché de Vialas se fait dans un rayon de 50 kilomètres maximum autour de la commune. »

Économie de 41 tonnes de CO2

Implantée au rez-de-chaussée du bâtiment de la mairie, la chaudière bois de 130 kW assure 85 % des besoins thermiques des trois bâtiments. À cet équipement, s’ajoute une chaudière gaz de 250 kW en appoint. « Nous sommes obligés d'avoir deux énergies différentes pour assurer le confort des jeunes qui dorment dans ces bâtiments », souligne le maire. Cette installation de chaleur renouvelable a remplacé une chaudière au fioul vieillissante et des radiateurs électriques. Elle permet d’éviter le rejet de 41 tonnes de CO2 par an. L'impact de cette initiative sur l'économie locale est notable, bien qu'il soit encore difficile à quantifier précisément. En travaillant avec des producteurs locaux, « on maintient des prix stables, en comparaison avec les énergies fossiles », note le maire. Cette démarche a consolidé des entreprises locales, notamment pour ce qui concerne la forêt privée, en générant de l'activité. Pour les habitants de la commune, l'initiative permet de réduire les émissions de CO2 et d'utiliser une énergie renouvelable, contribuant ainsi à la protection de l'environnement. « L'investissement initial a été conséquent, conclut Michel Reydon. Il a été financé à hauteur de 50 % par des subventions, mais nous devons encore équilibrer notre budget. Dans notre prix de revente du kWh, pour le bâtiment non municipal, nous n’avons pas intégré la part liée à l’investissement... »

Le financement du projet

  • Montant global de l’opération : 292 752 euros
  • Montant des investissements faits par la commune de Vialas : 161 899 euros (avec un prêt de 20 ans pour assurer cette charge)
  • Montant des financements obtenus par financeur : 105 412 euros par la région Occitanie et 25 441 euros par le département de la Lozère

 

Équilibre financier du projet :

  • Prix de revient du kWh : 0,054 €/kWh (revendu 0,074 €/kWh HT). Ce prix comprend le coût des combustibles (bois déchiquetés + gaz propane), le coût de l'énergie électrique de fonctionnement des installations primaires et le coût des prestations de maintenance, d'assurance, charges de gestion technique et administrative.
  • Coût du Mètre cube apparent plaquette (MAP) constaté par la mairie de Vialas : début 2025, il est de 42 euros HT. Il était de 37 euros jusqu’en 2024. 

Commune de Vialas

Nombre d'habitants :

447
Route Basse
48 200 Vialas
contact@mairievialas.fr

Michel Reydon

Maire

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