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Tourisme / Economie - Exposition universelle à Paris : l'Etat calme le jeu et reprend la main

Alors que les crispations étaient de plus en plus évidentes entre les différents acteurs concernés, l'Etat reprend en main le dossier de la candidature de la France à l'Exposition universelle de 2025. Le 8 septembre, Manuel Valls - avec à ses côtés les ministres des Affaires étrangères et de la Culture et le secrétaire d'Etat chargé du budget - a ainsi réuni à Matignon toutes les parties prenantes : Valérie Pécresse, présidente de la région Ile-de-France, Patrick Ollier, président de la métropole du Grand Paris, Luc Carvounas, sénateur-maire (PS) d'Alfortville, membre du conseil national du tourisme et vice-président d'ExpoFrance 2025, Jean-Louis Missika, adjoint au maire de Paris représentant Anne Hidalgo, Jean-Christophe Fromantin, député-maire (NI) de Neuilly et président de l'association ExpoFrance 2025. Sans oublier Augustin de Romanet, PDG du groupe Aéroports de Paris, et Dominique Lefebvre, président du conseil d'administration du Crédit agricole, qui représentaient les entreprises partenaires de l'association.

Un GIP pour porter la candidature française

Objectif de cette réunion : sortir de l'impasse actuelle et éviter que les dissensions entre les différents acteurs finissent par compromettre les chances de la candidature française. Soupçonnée de vouloir privilégier la candidature aux Jeux olympiques de 2024, la ville de Paris ne cache plus en effet, depuis des mois, son opposition ouverte à la démarche d'ExpoFrance 2025, à qui revient pourtant l'initiative de la candidature.
Pour débloquer la situation, le Premier ministre - sur proposition de Pascal Lamy, le délégué interministériel chargé de la candidature - a donc décidé la création d'un groupement d'intérêt public (GIP), "réunissant aux côtés de l'Etat l'association ExpoFrance 2025, la ville de Paris, la région Ile-de-France et la métropole du Grand Paris".
"Le cadre de la mobilisation des acteurs étant fixé", Manuel Valls a indiqué qu'il proposera au chef de l'Etat de confirmer la candidature de la France auprès du Bureau international des expositions. En attendant, le Premier ministre invite les membres du futur GIP "à mobiliser tous les atouts : thème, organisation spatiale, modalités de choix du site au sein du Grand Paris". Avec un certain sens de l'anticipation, il "se félicite de la dynamique collective réunie autour de ce projet. Elle montre aux 170 Etats membres du Bureau international des expositions la mobilisation de la puissance publique pour porter ce magnifique projet, synonyme de dynamisme et de rayonnement pour notre pays".

Apaiser un climat tendu

Avant d'espérer un résultat positif, il faudra en effet remettre la candidature d'aplomb et apaiser un climat aujourd'hui particulièrement tendu. Le matin même de la réunion à Matignon, Jean-Louis Missika affirmait ainsi dans une interview au quotidien Les Echos : "Nous n'avons jamais été hostiles au projet de candidature lui-même, mais à la manière dont il était mené. Confier une candidature à une association loi 1901, 100% privée, la laisser lever des fonds, dicter ses conditions aux territoires était inacceptable."
Interrogé sur le fait de savoir s'il soutenait le contenu du projet porté jusqu'alors par ExpoFrance, l'adjoint à la maire de Paris a également donné une réponse sans aucune ambiguïté : "Absolument pas : il faut au contraire y apporter des modifications substantielles. Le thème retenu, l'hospitalité, n'en est pas un : c'est le thème générique de toute Exposition universelle. Nous proposons d'axer l'exposition sur l'environnement : transition énergétique, réchauffement climatique."
Dans un tel climat, Pascal Lamy devra donc faire appel à tous ses talents de négociateur pour réconcilier les protagonistes, les faire travailler réellement ensemble et éviter que la candidature vire au fiasco, rappelant ainsi les précédents malheureux des candidatures... aux Jeux olympiques de 2008 et de 2012. 

 

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