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Création d'entreprises - Feder : les résultats peu convaincants des aides aux pépinières d'entreprises

Un rapport d'audit pointe les résultats médiocres des pépinières d'entreprises soutenues par les fonds Feder. La faute des Etats, selon la Commission européenne.

De 2012 à 2013, près de 40 milliards d’euros issus du Feder (Fonds européen de développement régional) ont soutenu le développement de pépinières d’entreprises en Europe. Une somme non négligeable, souligne la Cour des comptes européenne dans un rapport daté du 3 septembre.
"Le Feder a apporté une contribution financière importante à la création de structures d’incubation d’entreprises, en particulier dans les Etats membres où ce type d’aide aux entreprises était relativement rare."
Menés à partir de cas repérés en République tchèque, Allemagne, Italie, Pologne, Espagne et Royaume-Uni, les travaux brossent un portrait peu reluisant de l’usage des fonds européens.

Performances "décevantes"

Les résultats ne sont pas à la hauteur des montants engagés, les performances de ces pépinières étant jugées "modestes" et "décevantes". Une faible performance que la Cour des comptes européenne impute à la mauvaise gestion interne de ces structures.
Pis, les pépinières auditées affichent des résultats moins bons que d’autres structures similaires n’ayant pas bénéficié de l’appui des fonds publics européens : celles-ci ont été capables de créer plus d’emplois ou d’accueillir plus de jeunes pousses.
La Commission riposte en deux temps. Ces pépinières seraient trop jeunes pour produire des résultats probants. Dans les Etats d’Europe de l’Est, "ce type d’infrastructures professionnelles était autrefois inexistant et apparaît seulement maintenant, grâce au soutien des Fonds structurels", se défend-elle.

Les Etats responsables

La Commission rappelle surtout que seuls les Etats ont la main sur la pertinence des actions retenues.
"Dans le cadre de la cohésion, la Commission ne participe pas à la sélection des projets, sauf pour l’approbation des principaux projets. [… ] Les Etats membres sélectionnent les projets en respectant dans la mesure du possible les recommandations de la Cour."
Quel que soit le fautif, le constat dressé par la Cour des comptes européenne ne peut qu’alimenter les détracteurs de la politique de cohésion et du budget européen, dont les Etats du Nord avaient été les principaux relais lors des dernières négociations sur les finances publiques de l’UE entre 2014 et 2020.
Des critiques qui ont pour effet de renforcer la dimension technocratique de la politique régionale, la Commission européenne ayant durci les critères d’évaluation. Entre 2014 et 2020, les Etats vont devoir lui faire remonter des données précises, afin qu’elle puisse chiffrer le nombre d’emplois créés ou les retombées concrètes dans les territoires.

 

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