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Un pacte de transition écologique pour accompagner la fermeture de la centrale à charbon du Havre

Emmanuelle Wargon, secrétaire d'État auprès de la ministre de la Transition écologique, a signé ce 13 janvier le pacte de transition écologique et industrielle du Havre, qui accompagne la fermeture de sa centrale à charbon prévue par EDF pour le 1er avril 2021. Avec 420 millions d'euros d'investissements envisagés, le pacte vise à faire du territoire de la communauté urbaine une référence de l'économie verte et bleue. La centrale du Havre sera la première des quatre centrales à charbon à cesser son activité, conformément à la loi Énergie-Climat.

"La volonté de l’État est de garantir aux Havrais et à tous les Normands un avenir plus sûr. Fermer cette centrale à charbon, c’est tourner la page des énergies fossiles pour aller vers une nouvelle économie plus forte, plus propre et plus indépendante", a déclaré Emmanuelle Wargon, secrétaire d'État auprès de la ministre de la Transition écologique, en déplacement au Havre ce 13 janvier pour signer le Pacte de transition écologique et industrielle qui accompagne la fermeture de la centrale à charbon de la cité normande, prévue par EDF le 1er avril 2021. "J’apporterai une vigilance toute particulière aux salariés concernés par la fermeture de cette centrale, qui seront accompagnés dans leur avenir professionnel, a-t-elle souligné. La zone du port du Havre, qui est le poumon économique et industriel de la ville, portera ce projet de conversion vers une énergie plus durable puisque plusieurs projets industriels de construction d’éoliennes, en mer et sur terre, y seront développés."

1.000 emplois à la clé

À travers ce Pacte, qui bénéficiera de 420 millions d'investissement, dont 100 à 150 provenant de l'État et 100 au moins de la région, l'État promet la création de 1.000 emplois. Il s'agit de faire du Havre la "capitale de la transition énergétique", a lancé lundi son maire, Jean-Baptiste Gastinne, notamment grâce à une usine Siemens-Gamesa d'éoliennes offshore qui "doit être livrée fin 2021" et devrait générer 750 emplois directs et indirects. Le Pacte cite aussi le développement de la chimie biosourcée et d'activités de déconstruction et démantèlement de transports, avec les projets de gestion entre autres de la fin de vie de grands équipements comme les trains, les métros et les bateaux, ainsi que la création d’un vaste réseau de chaleur, desservant la ville et le port. Il comporte aussi des volets agriculture et économie circulaire, mobilités, biodiversité et patrimoine.

Cordemais, dernière centrale à fermer

Outre Le Havre, la loi Énergie-Climat a acté la fermeture de trois autres centrales à charbon : Cordemais (Loire-Atlantique), Saint-Avold (Moselle) et Gardanne (Bouches-du-Rhône). Si ces deux dernières doivent fermer en 2022 et plus précisément "au deuxième trimestre 2022" pour Saint-Avold, selon Emmanuelle Wargon, celle de Cordemais continuera à fonctionner jusqu'en 2024 voire 2026, à un bas régime compatible avec la loi, a-t-elle indiqué lundi. "On en a besoin à 10% de son fonctionnement actuel, entre 2022 et 2024 voire, potentiellement, jusqu'en 2026 maximum mais pas au-delà", a affirmé la secrétaire d'État lors de sa visite au Havre. La centrale de Cordemais tournera ainsi entre 200 et 500 heures par an à partir de 2022 contre 4.500 heures aujourd'hui, a-t-elle précisé. Son fonctionnement au-delà de 2024 "est conditionné à la sécurité d'approvisionnement, elle-même conditionnée à la mise en service de l'EPR et/ou au reste de la sécurité d'approvisionnement : la mise en service de la centrale (bretonne à gaz, ndlr) de Landivisiau notamment et le calendrier de révision des différents sites EDF", a expliqué la secrétaire d'État.
À Cordemais, "on en train d'explorer un projet pour amorcer la création d'une filière de bois pellets, c'est-à-dire à haute valeur énergétique", a indiqué la secrétaire d'État ; dans un premier temps, elle alimenterait la centrale et trouverait des débouchés ailleurs après sa fermeture. Ce projet pose toutefois des "questions de pollution de l'air" selon elle. C'est pourquoi il n'est envisagé qu'à Cordemais, qui est "obligée de continuer à tourner", et non au Havre où ne se posent pas les mêmes questions de sécurité d'approvisionnement. "Quatre centrales à charbon c'est 4 millions de voitures par an. C'est très significatif en gaz à effet de serre", a souligné Emmanuelle Wargon.

 

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