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ESS / Innovation sociale - French impact : 20 territoires ont été labellisés

Le Haut-commissaire à l'économie sociale et solidaire et à l'innovation sociale a révélé le 25 février le nom des 20 premiers "territoires French impact". Portés par des collectifs d'acteurs dont des collectivités locales, ces territoires se sont fixé des objectifs sociaux et environnementaux. Pour les atteindre, ils bénéficieront d'un accompagnement piloté par le Haut-commissariat et l'association French impact, ainsi que d'un accès à d'autres dispositifs de soutien notamment juridiques et financiers.  

"Valoriser et renforcer les synergies entre les acteurs des écosystèmes de l’innovation sociale dans les territoires" : c'est l'objectif de la démarche de labellisation "French impact". Lancé en juillet dernier (voir notre article du 5 juillet 2018) peu après la présentation de la démarche "French impact" visant à soutenir l'innovation sociale (voir notre article du 13 juin 2018), un appel à manifestation d'intérêt permanent est porté par le Haut-commissariat à l'économie sociale et solidaire (ESS) et à l'innovation sociale – qui est rattaché au ministère de la Transition écologique et solidaire.
Le Haut-commissaire Christophe Itier a annoncé le 25 février au soir, à Nantes, les 20 premiers "territoires French impact". Il s'agit de : Aix-Marseille-Provence ; Clermont-Ferrand ; Est Ensemble ; Figeac ; Le Mans – Sarthe ; Lyon-Métropole ; Mayotte ; Montreuillois ; Nantes Métropole ; Pays de Grasse ; Région Bretagne ; Région Normandie ; Région Nouvelle Aquitaine ; Roissy Pays-de-France ; Roubaix ; Strasbourg Eurométropole ; Territoire Lédonien - Cluster’Jura ; Territoire Olympique 2024 ; Valence-Romans ; Vallée de la Marne.
Leurs projets ont été sélectionnés parmi 50 dossiers de candidature "pour cette première vague (octobre 2018) instruite par le ministère de la Transition écologique et solidaire avec la contribution de l’Avise" ; d'autres vagues de sélection devraient suivre d'ici la fin du quinquennat.

"Trois défis environnementaux et sociaux" pour chaque territoire

A différentes échelles – ville, agglomération, métropole, pays, région -, ces "territoires" représentent des collectifs d'acteurs divers : associations, entreprises de l'ESS, collectivités, chambres régionales de l'ESS et autres réseaux de l'ESS, incubateurs, CCI, universitaires…
Pour être labellisés, ces collectifs devaient notamment identifier "trois défis environnementaux et sociaux pour le territoire" assortis d'"objectifs clairs à atteindre". Ainsi le territoire Aix-Marseille-Provence – soutenu par la métropole – s'est fixé les objectifs suivants : "Cultiver Marseille" ("utiliser les hectares disponibles en ville, répondre au besoin de formation de l’agriculture urbaine"), "0 personne à la rue" ("transformation de la prise en charge des demandes d’hébergement d’urgence"), "changer d’air" ("créer un réseau de contributeurs citoyens, mutualiser les ressources humaines, espaces, données").?

JOP 2024, territoire olympique "démonstrateur", "accélérateur" et "catalyseur"

Parmi les thématiques des autres défis territoriaux, citons : les mobilités durables, l'alimentation, la lutte contre l'exclusion numérique, la transition écologique du territoire, l'insertion des jeunes, "territoire 0 chômeurs - zéro offres non pourvues", le "bien veillir", l'immobilier d'entreprise "100% collaboratif", l'économie circulaire, la "formalisation de l'économie" (à Mayotte), le tourisme inclusif, l'accès au foncier des entreprises de l'ESS, la santé et le bien-être ou encore le renforcement des solidarités.
Porté par un collectif qui inclut Paris 2024 et l'ensemble des collectivités concernées (1), le territoire "Jeux Olympiques et Paralympiques"? (JOP) vise à faire des jeux 2024 un "démonstrateur", un "accélérateur" et un "catalyseur" au service des "innovations environnementales et sociales" et des entrepreneurs de l'ESS.

Un appui en ingénierie et un accès à des financements

Pour "obtenir des résultats mesurables et concrets" et relever ces défis, "un plan d’action et d’accompagnement sur-mesure sera mis en place avec les collectifs territoriaux", peut-on lire dans le dossier de presse de la démarche. Première pierre de cet accompagnement : "un soutien financier à l'ingénierie des projets" et la "coordination et animation des territoires par l’association Le French Impact".
A noter, donc, que l'initiative gouvernementale "French impact" est désormais "organisée" par une association loi de 1901, bien que toujours "portée" par le Haut-commissariat à l'ESS et le ministère de la Transition écologique et solidaire, comme on peut le lire sur le site. Peu mis en avant par le gouvernement, ce nouveau portage juridique vise vraisemblablement à doter le Haut-commissaire de moyens d'action supplémentaire – équipe dédiée et conseil d'administration composé de quelques personnalités de l'ESS et de l'entrepreneuriat social – et d'une souplesse vis-à-vis de financements à la fois publics et privés. L'association est présidée par Thibaut Guilly, directeur général du groupe d'insertion par l'activité économique Ares, et dirigée par Stéphanie Goujon, ancienne directrice générale de l'Agence du don en nature.
Les "territoires French impact" bénéficieront également : d'un "accès au réseau des Hackers French Impact pour aider à lever les freins réglementaires", d'un appui et d'éventuelles adaptations juridiques dans le cadre d'un appel à projets "France expérimentation" et d'un "accès aux outils de financement et aux partenaires financiers Le French Impact", dont la Caisse des Dépôts et BpiFrance. Est également mise en avant une "task force Territoire French Impact" comprenant le Commissariat général à l'égalité des territoires (CGET), la Banque des territoires, l'Avise, l'Ademe, ESS France, le Conseil national des Cress, le Labo de l'ESS et la Fondation "Break poverty".

(1) La métropole du Grand Paris, Est Ensemble, Paris 2024, Paris 2024 Paralympique, Yunus Centre, Les canaux, CRESS, Mairie de Paris, Ile de France, Plaine Commune.