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Friches industrielles : le Cerema fait son inventaire

Pour accompagner les collectivités territoriales qui veulent recycler le foncier déjà artificialisé, le Cerema propose un nouvel outil en ligne d’aide à l’identification des friches s’appuyant sur les observations de terrain.

Baptisé "Cartofriches" , le nouveau portail national conçu par le Cerema, à la demande du ministère de la Transition écologique, pour recenser les friches (industrielles, commerciales, d’habitat, tertiaires etc.), a été présenté en Conseil de défense écologique, ce 27 juillet. L’objectif est d'aider les collectivités et l'ensemble des porteurs de projets à les réhabiliter et ainsi réduire l’étalement urbain, alors qu’entre "20.000 et 30.000 hectares sont consommés chaque année sur la nature et les terres agricoles". Pour atteindre le cap du "zéro artificialisation nette des sols", plusieurs mesures de la Convention citoyenne pour le climat ont en particulier été retenues dans la perspective d’un prochain projet de loi et du plan de relance. Le sujet s’incarne déjà en réalité, depuis juillet 2019, dans le groupe de travail interministériel sur la sobriété foncière animé par Emmanuelle Wargon. Et cette feuille de route devrait être enrichie à la rentrée par les propositions de la mission d’information actuellement menée par la députée Marie-Noëlle Battistel pour lever les freins à la revitalisation des friches (lire nos articles ci-dessous).

Version test

"De par la diversité des cas et l’évolution rapide des sites, la connaissance des friches au niveau national n’est pas suffisamment structurée ou exhaustive, même si des bases nationales existent telles que BASIAS et BASOL et si certains territoires ont mis sur pied des observatoires locaux de qualité". Un constat dressé par le Cerema qui l'a conduit à pousser ses travaux pour proposer une nouvelle application, dont la vocation est notamment de s’appuyer sur les expertises des acteurs de l’aménagement "au plus prés du terrain".
La version beta de Cartofriches recense déjà plus de 1.200 sites, dont près d’un tiers - 359 pour être précis - issus des données transmises par trois observatoires locaux (ceux des directions départementales des territoires de la Marne et des Ardennes et celui de l'Agence de développement et d'urbanisme du Grand Amiénois). Elle intègre et consolide les données des bases institutionnelles nationales pour "identifier les sites potentiellement en friche, les localiser le plus précisément possible, et y superposer l'unité foncière cadastrale".
Les sites dits " qualifiés" - dès lors que les données ont pu être vérifiées par photointerprétation - font ainsi l’objet d’une contextualisation "en termes de localisation, de bâti, de propriétaires, de caractéristiques du sol, et sur le secteur urbanistique dans lequel ils se trouvent". Il est également possible de faire une recherche par filtres en fonction de certains paramètres comme le type d’activité ou le contexte urbain.

Fonds friches

Une nouvelle version en open data, prenant en compte les retours des utilisateurs, sera lancée à l’automne. D’ici là le Cerema espère multiplier les partenariats avec les collectivités pour proposer de nouvelles fonctionnalités, l’objectif de Cartofriches étant aussi, à terme, de permettre des contributions "en temps réel" des utilisateurs sur le portail (crowdsourcing).
A partir des données de Cartofriches, il sera possible de développer des outils d’aide à la prise de décision. Une start-up d’Etat, "UrbanVitaliz", est en cours de construction pour accompagner les porteurs de projets dans leurs démarches de réutilisation de friches dans les zones "détendues" où les freins sont nombreux.
Un fonds national "friches" est par ailleurs annoncé dans le cadre du plan de relance. Il doit permettre de remettre en état, d’ici 2022, 2.000 hectares de friches pour les transformer en sites "prêts à l’emploi" et ainsi équilibrer les déficits d’opérations de requalification territoriale.