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Environnement - Gaz de schiste, fiscalité écologique : François Hollande fait le point

"Aujourd'hui, la fracturation hydraulique serait une atteinte à l'environnement, je la refuse et je la refuserai tant que je serai là. Durant mon quinquennat, tant qu'il n'y aura pas de nouvelle technique, il n'y aura pas d'exploitation des gaz de schiste. J'ai fixé le cap et je m'y tiens", a déclaré François Hollande le 13 novembre, lors de sa première grande conférence de presse consacrée aux six premiers mois de sa présidence. Le chef de l'Etat a ainsi confirmé sa position énoncée lors de la conférence environnementale de septembre. Mais il a pris soin de laisser la porte entrouverte. "La recherche [sur d'autres techniques] n'est pas interdite par la loi, elle existe, je ne peux pas l'interdire. Je laisse les entreprises et les chercheurs travailler et je prendrai mes responsabilités le moment venu", a-t-il ajouté.
Interrogé à propos du débat national sur la transition énergétique qui doit s'ouvrir le 20 novembre, le président de la République a rappelé son engagement de ramener la part du nucléaire dans la production d'électricité de 75% à 50% d'ici à 2025. "Pour cela, il faut faire monter les énergies renouvelables, a-t-il ajouté. Un débat a été ouvert et donnera lieu à une loi. J'y veillerai tout particulièrement." Pour autant, "nous aurons besoin encore un temps de l'énergie nucléaire", a-t-il poursuivi. Côté fiscalité écologique, au programme d'une table ronde lors de la conférence environnementale de septembre et annoncée pour 2016 par Jean-Marc Ayrault, au lendemain de la remise du rapport Gallois, "les premières propositions me seront remises au printemps prochain", a assuré François Hollande. "La fiscalité écologique est nécessaire pour rendre plus responsables nos comportements et pour réduire les inégalités sociales. Plus tôt nous aurons les propositions, plus tôt nous pourrons les appliquer", a-t-il déclaré.
Le bilan des six mois de présidence Hollande a aussi été commenté le 13 novembre par plusieurs associations environnementales parmi lesquelles le Comité de liaison des énergies renouvelables (Cler), la Fondation Nicolas-Hulot, Les Amis de la terre, le réseau Action climat et le réseau Sortir du nucléaire. Dans un communiqué commun, ces ONG lui décernent "10 cartons rouges, 2 cartons jaunes et 4 cartons verts". "Si la rénovation thermique des bâtiments se voit affecter des objectifs ambitieux, soulignent-elles, les décisions prises sur le nucléaire, l'entêtement sur le projet de Notre-Dame-des-Landes et la révision du schéma national des infrastructures de transport non concertée avec les parties prenantes sont des exemples de mesures opposées à la transition énergétique." Les associations jugent que la préparation du débat national sur cette transition énergétique "part sur de mauvaises bases". "Depuis la conférence environnementale qui en a donné les contours, rien ne semble avoir avancé, hormis la nomination d'un comité de pilotage qui ne respecte pas la pluralité des points de vue, estiment-elles. Aucune instance n'est en place, pas même la commission nationale qui doit être l'organe démocratique du débat. Aucune précision n'est donnée sur le rôle et les missions des différentes commissions. Pas d'information sur les documents qui seront soumis au débat, le déroulement du débat public, l'implication des citoyens et des différents acteurs, la mobilisation des collectivités territoriales, les règles de communication pendant le débat, en particulier pour les grandes entreprises de l'énergie, ni sur la plume qui rédigera la synthèse ou encore sur la méthode employée pour sa validation." Elles attendent donc de la part du président de la République et du Premier ministre "des engagements clairs sur le périmètre, l'ouverture, la transparence et la pluralité du futur débat".