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Population / Développement des territoires - Insee : de nouvelles régions seront plus puissantes et plus homogènes entre elles

Cinq ans après avoir publié "La France et ses régions", l'Insee présente "La France et ses territoires". Selon l'organisme de statistiques, "cette nouvelle édition se situe dans le contexte des réformes en cours qui visent à transformer l'architecture territoriale de la République". Pour la première fois, l'Insee livre un portrait des nouvelles régions qui fait apparaître la présence, plus nombreuse qu'avant, de régions intermédiaires. L'Insee révèle également l'importance grandissante des métropoles en termes de population et d'emploi.

Les différences entre les 13 régions de métropole qui formeront la carte de France le 1er janvier 2016 seront moins marquées que celles qui prévalent aujourd'hui entre les 22 régions, selon une étude de l'ouvrage La France et ses territoires publié par l'Insee.
Cela se vérifiera sur tous les plans. Celui de la démographie d'abord. Les écarts vont ainsi se resserrer en ce qui concerne la densité, l'âge des populations et le dynamisme démographique.
Sur le plan économique, la France comptera des régions plus puissantes. L'ensemble Auvergne Rhône-Alpes (11,4% du PIB) sera talonné par cinq régions : Aquitaine Limousin Poitou-Charentes, Nord-Pas-de-Calais Picardie, Provence-Alpes-Côte d'Azur, Languedoc-Roussillon Midi Pyrénées et Alsace Champagne-Ardenne Lorraine. Celles-ci représenteront chacune entre 7,1% et 7,5% du PIB national. Elles resteront toutefois devancées de très loin par l'Ile-de-France (29% du PIB). En fin de classement, le PIB régional le plus faible sera celui de la région Centre-Val de Loire, avec 3,3 % du PIB national, alors qu'aujourd'hui la dernière place (Corse mise à part) est occupée par le Limousin (0,8% du PIB).

Des métropoles de plus en plus puissantes

Avec les fusions, les régions rivaliseront par leur taille démographique avec leurs homologues des pays limitrophes, mais continueront à arriver derrière les régions européennes les plus peuplées. Exemple avec le Nord-Pas-de-Calais et la Picardie réunis (6 millions d'habitants) qui constitueront une région presque aussi peuplée que la région flamande (6,3 millions). Autre exemple : l'Alsace, la Lorraine et la Champagne-Ardenne (5,5 millions d'habitants) compteront ensemble plus d'habitants que la Rhénanie (4 millions). Mais, le Land de Bade-Wurtemberg (10,8 millions) dépassera la nouvelle région de l'Est. Enfin, l'Auvergne et Rhône-Alpes (7,6 millions d'habitants) auront une population proche de celle de la Suisse (7,9 millions), mais elles resteront derrière la Lombardie (9,9 millions).
Après ce panorama des nouvelles régions, l'Insee livre un focus sur le monde urbain et plus particulièrement les 15 agglomérations de 400.000 habitants ou plus, dont la plupart ont aujourd'hui le statut de métropole (les agglomérations de Paris et Marseille deviendront des métropoles le 1er janvier prochain).
Le dynamisme de ces agglomérations a été très fort en 30 ans, puisqu'elles sont à l'origine de 80% de la hausse de la population urbaine. Ainsi, en 2011, les 15 agglomérations les plus importantes regroupaient 21,3 millions d'habitants, soit 43,8% du total de la population urbaine, contre 14,4 millions d'habitants (36,4%) en 1982. En leur sein, la prééminence de Paris s'est un peu affaiblie.
Ces grandes agglomérations ont été nettement plus dynamiques que les agglomérations de 100.000 à moins de 400.000 habitants. En effet, la part de ces dernières dans le total des habitants des villes de 10.000 habitants et plus a diminué de 28% en 1982 à 19,3% en 2011. Au-delà de ces évolutions globales, le classement des grandes agglomérations en fonction de leur population est resté relativement stable en 30 ans, sauf pour quelques-unes d'entre elles. On notera ainsi que Genève-Annemasse, Montpellier et Poitiers gagnent respectivement 13, 6 et 5 places.

Les campagnes se repeuplent

Les grandes agglomérations concentrent les emplois et la tendance s'accélère, apprend-on dans une autre étude de l'ouvrage. "De 1999 à 2011, la croissance de l'emploi dans les 14 plus grandes zones d'emploi est en moyenne de 0,86% par an contre 0,65% à l'échelle nationale", indique l'Insee.
Les villes françaises sont plutôt jeunes en comparaison des villes européennes, indique une autre étude sur les modes de vie, réalisée à partir d'un échantillon de 904 villes européennes, dont 114 en France. L'âge médian y est de 38 ans. Autres enseignements : les logements des villes françaises sont légèrement plus grands, par personne, que la moyenne européenne et les modes doux de transport sont relativement peu utilisés dans ces communes (20% pour le vélo et la marche à pied).
Les villes densément peuplées regroupent 35% de la population, observe l'Insee dans une dernière étude qui s'intéresse aux densités de population. La densité moyenne de ces espaces denses s'élève à près de 3.000 habitants/km2. Mais la majorité des communes sont peu denses. Dans ces zones, on trouve un peu moins d'un tiers de la population. Or, "ces espaces peu denses connaissent globalement le plus fort taux de croissance de la population entre 2006 et 2011, soit + 5,2%", rappelle l'Insee. Un chiffre que ne manqueront pas de relever les défenseurs du monde rural opposés à la métropolisation à tout crin.