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La Banque des Territoires au chevet du thermalisme

Le secteur du thermalisme est durement touché par la crise sanitaire. La confusion a régné sur la date de la réouverture des 111 stations thermales et les curistes sont revenus à pas comptés. Dans ce contexte, un Observatoire de l’économie des stations thermales va être créé. Et une enveloppe de 700 millions d'euros de prêts va être mobilisée par la Banque des Territoires.

Le secteur du thermalisme a été durement touché par la crise sanitaire. Comme nombre d'autres structures, les stations ont en effet fermé leurs portes dès le 16 mars. Pour beaucoup d'entre elles, c'était précisément le moment où elles s'apprêtaient à rouvrir leurs portes après l'interruption hivernale. Lors du déconfinement, si la plupart d'entre elles se situaient dans des départements classés en zone verte, les stations thermales ont néanmoins été confrontées à des difficultés spécifiques : suspicion que le milieu humide des stations pourrait faciliter la circulation du virus, difficulté à appliquer les gestes barrières sur certains soins (massages), crainte que le personnel saisonnier – très important – ne soit plus disponible... En outre, s'il existe des stations pour enfants comme La Bourboule, le thermalisme accueil un public d'un certain âge, pas forcément désireux de s'exposer en période de pandémie.

Une reprise en ordre dispersé

Par ailleurs, une certaine confusion a régné sur la date de la réouverture des 111 stations thermales, ce qui a compliqué les réservations. Si la date théorique était celle du 2 juin pour les stations dans les départements classés vert, les dates réelles se sont en fait étalées entre la fin juin (Amélie-les-Bains, Gréoux-les-Bains, Argelès-Gazost, Ax-les-Thermes, Brides-les-Bains, Saint-Gervais-les-Bains...), les deux premiers lundi de juillet (Vichy, Évian, Contrexéville, Bagnères-de-Luchon, Plombières-les-Bains, Rennes-les-Bains...) et jusqu'au mois d'août (Châtel-Guyon, Lectoure, Enghien-les-Bains...). Autrement dit à des dates déjà bien avancées dans la saison.

Une chute d'activité de l'ordre de 40%

Conséquence : les stations thermales ont subi une chute de leur activité de l'ordre de 40%, avec toutefois des différences importantes d'un établissement à l'autre. Dans tous les cas, c'est tout l'écosystème du thermalisme qui en pâtit : hôtels, restaurations, activités touristiques et de loisirs... Or sans atteindre la dimension d'autres secteurs du tourisme, le thermalisme représente malgré tout plus de 10 millions de journées de soins par an, 579.000 curistes en 2019 (+28% par rapport à 2018), 100.000 emplois directs, indirects ou induits et une activité annuelle de 1,3 milliard d’euros. En outre, les stations thermales sont le plus souvent de petites communes, à l'écart des grands flux touristiques.

Dans le cadre du plan d'aide au secteur du tourisme présenté par Édouard Philippe le 14 mai, une offre d'accompagnement post-crise, apportée par la Banque des Territoires, a été mise en place à hauteur de 300 millions d'euros (sur les 18 milliards du plan). Mais elle couvre la filière thermale au même titre que d'autres filières (ports de plaisance, montagne...). Ces 300 millions doivent notamment financer la modernisation des établissements thermaux (qui sont souvent un patrimoine classé), la création d'une offre bien-être à même d’attirer une clientèle non-médicalisée et la rénovation ou la création d'une offre d'hébergement.

Création d'un observatoire et 700 millions d'euros de prêts sur fonds d'épargne

Aussi, la Caisse des Dépôts a-t-elle organisé, le 11 septembre à Luz-Saint-Sauveur (Hautes-Pyrénées), une réunion avec tous les acteurs nationaux et régionaux de la filière. A cette occasion, Éric Lombard, le directeur général de la Caisse des Dépôts, et Jean-François Béraud, le président de la Fédération thermale et climatique française, ont signé une convention de partenariat visant à créer et à financer un Observatoire de l’économie des stations thermales. Ce dernier associe également l’Association nationale des maires de communes thermales (ANMCT) et le Conseil national des établissements thermaux (CNETh).

Les objectifs de cet "outil d’observation pérenne et dynamique de la filière" sont de mieux faire connaître la filière du thermalisme, de la valoriser en mettant en lumière ses retombées positives sur le développement des territoires et sur l’économie française et, enfin, de soutenir le développement de l’économie thermale, en fournissant les éléments nécessaires à la prise de décision des pouvoirs publics et des investisseurs. Les premiers résultats de l'observatoire sont attendus pour 2021.

Dans le même temps, la Banque des Territoires annonce qu'elle "mobilisera également une enveloppe de 700 millions d'euros de prêts sur fonds d’épargne pour financer des projets de longue durée". Ces 700 millions s'ajouteront au 300 millions déjà fléchés dans le cadre de la partie du plan de relance portée par la Caisse des Dépôts à hauteur de près de 3,6 milliards d'euros.

 

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