La Cité internationale de la gastronomie et du vin de Dijon ouvre le 6 mai 2022

La Cité internationale de la gastronomie et du vin de Dijon (CIGV) ouvre ses portes le 6 mai 2022. La ville a été sélectionnée pour constituer le réseau des cités de la gastronomie aux côtés de Paris-Rungis, Lyon et Tours dont les projets ont pris du retard.

À vos papilles. La Cité internationale de la gastronomie et du vin (CIGV) de Dijon ouvrira ses portes le 6 mai 2022. Se déployant sur un espace de 6,5 hectares sur le site de l'ancien hôpital général, le projet pourrait accueillir un million de visiteurs par an. C'est en tout cas ce que prévoit la ville de Dijon. Tout a démarré par le classement au patrimoine mondial de l'Unesco du repas gastronomique des Français, en 2010. Par la suite, quatre villes, Lyon, Paris-Rungis, Tours et Dijon, ont été sélectionnées pour constituer le réseau des cités de la gastronomie, lancé en 2013. Chaque ville se voit confier une spécificité : la nutrition et la santé pour Lyon, le développement et l'animation des marchés, des produits et des enjeux liés à l'approvisionnement des centres urbains pour Paris, le domaine des sciences humaines et sociales pour Tours et la culture de la vigne et du vin pour Dijon. Mais les débuts ont été difficiles pour certaines d'entre elles.

À Lyon notamment, le projet ouvert initialement en octobre 2019 à l'Hôtel-Dieu s'est soldé par un échec, la crise sanitaire ayant eu raison de lui. La cité a dû fermer ses portes le 6 juillet 2020, dix mois seulement après son ouverture (voir notre article du 8 juillet 2020). Un nouveau projet est en cours. À Tours, ce sont les changements politiques qui semblent expliquer les difficultés de mise en œuvre. Un centre culturel de la gastronomie devrait cependant ouvrir prochainement à la villa Rabelais. Pour Paris en revanche, il faudra attendre encore un peu. La cité ne devrait ouvrir qu'en 2023, le comité syndical de la future cité ayant décidé de relancer une nouvelle consultation.

Créer la cité à partir d'une page blanche

Finalement donc, c'est la cité des Ducs de Bourgogne qui prend de l'avance, tirant les enseignements des projets avortés. Pensée comme un véritable projet de quartier, la cité est conçue sur 1.750 mètres carrés autour d'espaces variés : des restaurants, une cave gigantesque avec 3.000 références de vins, l'école Ferrandi, des commerces de bouche, une librairie gourmande, des salles de cinéma… "Le mauvais départ des autres nous a servi pour amener davantage de gourmandise au projet et ne pas le limiter à un musée", explique à Localtis François Deseille, adjoint au maire en charge des finances et de la CIGV. De nombreux commerces de bouche (traiteurs, fromagers…) vont ouvrir, les visiteurs pourront participer à des dégustations. Le projet prend parfois des libertés avec l'art de vivre à la française : une "panic room" (sic) est prévue pour les familles. Un parcours de visites autour de Dijon est aussi imaginé. "Lyon avait commencé le réaménagement de son Hôtel-Dieu, précise aussi François Deseille, nous sommes partis quant à nous d'un site vierge, nous avons décidé de créer la cité à partir d'une page blanche."

Le projet s'élève à 250 millions d'euros, dont 7 millions apportés par la région Bourgogne-Franche-Comté, 3 millions de l'Etat et un peu plus de 5 millions par la ville de Dijon, le reste étant fourni par le secteur privé. "C'est Eiffage qui a porté le projet et qui revend doucement les lots, détaille François Deseille. 400 personnes seront employées sur le site, dont 200 pour la partie gastronomique." Une course contre la montre confiée à Creativ', l'ancienne maison de l'emploi requalifiée en "cluster emploi-compétence du bassin dijonnais".