Environnement - La qualité de l'air en Île-de-France a continué de s'améliorer en 2023, selon Airparif

La qualité de l'air en Île-de-France a poursuivi son amélioration en 2023, selon un bilan annuel publié par Airparif ce 24 avril. Mais les concentrations de polluants réglementés dépassent toujours largement les seuils recommandés par l'Organisation mondiale de la santé.

Globalement, les niveaux de pollution de l'air en Île-de-France ont poursuivi en 2023 leur baisse enclenchée il y a 20 ans, a annoncé ce 24 avril Airparif, l'organisme de surveillance de la qualité de l'air dans la région, dans un bilan annuel. Les concentrations en particules fines (PM2.5) - dont l'inhalation augmente le risque de maladies cardiovasculaires et respiratoires et impacte la santé périnatale - et celles de dioxyde d'azote - qui favorise l'apparition de l'asthme et diminue la fonction pulmonaire - ont toutes deux baissé en moyenne de 40% entre 2013 et 2023 (-55% entre 2003 et 2023), précise un communiqué de l'organisme. Ces diminutions varient toutefois d'une collectivité francilienne à l'autre, relativise-t-il. Selon le bilan d'Airparif, les zones d'Île-de-France présentant les plus hauts niveaux de pollution de l’air restent situées aux alentours - quelques centaines de mètres - des grands axes de circulation : boulevards parisiens, boulevard périphérique, autoroutes franciliennes. Globalement, les territoires les plus densément peuplés, notamment Paris et dans une moindre mesure la petite couronne, sont également les plus concernés.

Hausse de l'impact de l'ozone sur le climat

L’ozone de basse altitude connaît une évolution plus contrastée que les autres polluants, note Airparif. Ses indicateurs d’impact sur la santé ont globalement stagné en Île-de-France entre 2013 et 2023, avec des variations fortes d’une année sur l’autre en fonction des conditions météorologiques. Polluant gazeux nocif pour le système respiratoire, l’ozone de basse altitude n’est pas émis directement dans l’air, mais se forme dans l’atmosphère par transformation chimique de plusieurs polluants gazeux sous l’effet d’un ensoleillement important et de fortes températures. Cette stagnation est due à plusieurs phénomènes antagonistes, rappelle Airparif : d’un côté la baisse locale des émissions des gaz polluants à partir desquels se forme l’ozone de basse altitude, et de l’autre l’import en Île-de-France d’ozone produit depuis d’autres continents (l’ozone étant un des polluants de l’air dont la durée de vie est la plus longue dans l’atmosphère) sans oublier le réchauffement climatique, qui entraîne une augmentation des températures favorable à la formation de l’ozone. Ce dernier a la particularité d’être également un gaz à effet de serre. L’indicateur de son impact sur le climat a ainsi augmenté en moyenne de 10% sur les dix dernières années.

Au total, dix épisodes de pollution - cinq à l'ozone et cinq aux particules fines - ont été enregistrés en 2023 en région parisienne, soit la fréquence la plus basse de ces dix dernières années, à égalité avec 2022. Les décès prématurés dus à la pollution de l'air sont également en baisse : de 10.000 par an en Île-de-France en 2010 à 6.200 en 2019. Une amélioration globale à mettre au crédit des politiques publiques de réduction des émissions de polluants à la source, explique Airparif.

Concentrations de polluants toujours largement au-delà des seuils de l'OMS

Les valeurs limites réglementaires sont aujourd'hui respectées pour la plupart des polluants en Île-de-France, excepté pour le dioxyde d'azote, ce qui a valu des condamnations récentes de la France par le Conseil d’État et par la Cour de justice de l’Union européenne. En 2023, 5.000 personnes étaient encore exposées à des concentrations de dioxyde d’azote supérieur à la valeur limite réglementaire, contre 40.000 en 2022 et 1,3 million en 2017. 

Surtout, sur l'ensemble de l'Île-de-France, "les concentrations des polluants réglementés dépassent toujours largement les seuils recommandés par l'Organisation mondiale de la santé", qui sont plus bas que les valeurs limites réglementaires françaises et européennes et sont fondées sur les connaissances scientifiques et sanitaires les plus récentes en matière d'impact des polluants de l'air sur la santé, indique Airparif. En lien avec ces nouvelles recommandations, le Parlement européen a voté ce 24 avril la révision de la directive sur la qualité de l'air ambiant. Celle-ci- prévoit de mettre en place de nouvelles normes plus strictes, à respecter d'ici à 2030 en abaissant les concentrations moyennes annuelles à ne pas dépasser à 20 µg/m3 pour le dioxyde d'azote, contre 40 µg/m3 actuellement, et à 10 µg/m3 pour les particules fines, contre 25 µg/m3 actuellement. Ces nouvelles normes permettraient d'éviter 1.800 décès prématurés par an, assure Airparif.