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La santé et la délinquance, principales préoccupations en 2021

Après une année blanche à cause de la crise sanitaire, le service statistique du ministère de l'Intérieur a publié les résultats de sa traditionnelle enquête "Cadre de vie et sécurité" portant sur 2021. Si ces dernières années ont été marquées par la préoccupation du terrorisme, la santé arrive pour la première fois en tête des préoccupations des personnes interrogées, talonnée de près par la délinquance. Le chômage poursuit son recul. Au quotidien, les questions liées aux transports semblent importantes.

La santé, première préoccupation des Français de plus de 14 ans en 2021. Le constat, dressé en pleine crise sanitaire par le service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI) dans le cadre de son enquête "Cadre de vie et sécurité" (CVS) 2021, ne surprendra guère. Citée en premier par 22% des enquêtés, elle détrône le terrorisme, en tête du classement depuis 2017. Lui-même avait pris la place du chômage, première préoccupation des enquêtés entre 2007, date de création de ce baromètre, et 2016, et dont la relégation se poursuit.

La délinquance, préoccupation en forte hausse

La santé est toutefois talonnée de près par la délinquance (20%), en forte progression. Entre 2007 et 2016, cette dernière n’arrivait qu’en troisième ou quatrième position de l’enquête, dans des proportions allant de 10 à 16%, relève le SSMSI. Mais après avoir régressé en 2016, elle augmente depuis 2017 (10% en 2019, l’enquête n’ayant pu être réalisée en 2020 compte tenu de la crise sanitaire). Viennent ensuite la pauvreté (14%), le terrorisme (13%), le chômage (12%), l’environnement (9%), le racisme (9%) – deux derniers items davantage cités par les moins de 30 ans, alors que les plus de 60 ans sont davantage préoccupés par la santé. L’insécurité routière n’est considérée comme la préoccupation principale que pour 1% des métropolitains interrogés.

Les transports, mal du quotidien ?

Les dangers de la circulation arrivent pourtant en tête lorsque les personnes sont interrogées spécifiquement sur les problèmes de leur quartier/village (19%) – une personne sur cinq seulement déclarant qu’il n’y a pas de problème dans ce dernier. Parmi les principaux problèmes cités à la suite – la délinquance (12%), le bruit (10%), les transports inadaptés (10%), la pollution (8%), le manque d’équipements (7%) et d’animation (6%), l’environnement dégradé (4%) et la mauvaise image de leur quartier/village (3%) –, on relèvera que plusieurs ne sont pas sans lien, plus ou moins direct, avec les transports. On notera de même que "l’insécurité ressentie" est plus forte dans les transports en commun (17% déclarant éprouver ce sentiment "souvent" ou "de temps en temps") que dans leur quartier/village (11%) ou à leur domicile (7%). Un sentiment – sur lequel l’enquête s’attarde moins que par le passé – aux conséquences néanmoins très concrètes : 10% des personnes interrogées déclarent qu’il les a conduits à renoncer à sortir de chez elles (14% chez les femmes).

Les personnes âgées se sentent davantage en sécurité que les jeunes

Contrairement à ce qui est parfois avancé, ce sentiment d’insécurité décroît avec l’âge. Il est le plus fort chez les moins de 30 ans (15,2%) et le plus faible chez les 60 ans et plus (8,7%). De même, et non sans logique, les plus âgés considèrent davantage que la présence de la police ou de la gendarmerie est suffisante que les plus jeunes (globalement, 22% des personnes interrogées estimant la présence des forces de sécurité suffisante). Les plus de 60 ans sont aussi les plus satisfaits de l’action des forces de police et de gendarmerie (67%, contre 53% pour les moins de 30 ans). Le fait qu’ils soient globalement moins touchés par différents phénomènes de délinquance (actes de vandalisme contre le logement, menaces, injures…) n’y est peut-être pas étranger. On notera également que 40% des victimes de violence physique l’ont été lors de l’exercice de leur métier et que ces faits se déroulent majoritairement hors du quartier/village de résidence.

Phénomènes liés au confinement

La crise sanitaire – et notamment les périodes de confinement – n’a pas été sans emporter quelques conséquences particulières. Ainsi, dans plus de la moitié de cambriolages ou tentatives de cambriolages, un membre du ménage était présent au moment des faits. Par ailleurs, le confinement a favorisé la multiplication des escroqueries bancaires. 1,3 million de ménages métropolitains en auraient été victimes en 2020, majoritairement après un achat sur internet. Là encore, ces escroqueries affectent davantage les moins de 30 ans que les plus de 60 ans.

Réalisée cette fois quasiment exclusivement par téléphone, l'enquête ne comporte pas de volet sur les violences dites sensibles (sexuelles ou commises au sein du ménage).