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Logement - Le Cese se penche sur les interactions entre environnement et habitat

Dans un avis adopté le 11 avril à la quasi-unanimité - 164 voix pour et une abstention -, le Conseil économique, social et environnemental (Cese) se penche sur "la qualité de l'habitat, condition environnementale du bien-être et du mieux vivre ensemble". L'objectif est donc moins une réflexion sur les qualités intrinsèques du logement - et encore moins sur le dimensionnement de l'offre locative ou en accession -, que sur la façon dont l'habitat interagit avec son environnement.

Un corps sain dans un logement sain

En l'occurrence, considérant que "vivre dans une environnement sain est un élément essentiel du bien-être", le Cese identifie un certain nombre de "risques émergents" pour la qualité de l'habitat : champs électromagnétiques, éclairage nocturne, pesticides dans l'air extérieur, risques liés aux nanomatériaux ou aux perturbateurs endocriniens, pollution des sols... Plutôt fourre-tout et quelque peu décousu, le rapport pointe aussi le fait que "l'habitat est un lieu d'inégalités entre les hommes et les femmes", tout en donnant les exemples relatifs à... la pratique sportive.
Lorsqu'il se recentre sur le logement proprement dit, le rapport formule cependant un certain nombre de préconisations. Il s'agit en l'occurrence, à l'échelle des 29 millions de résidences principales françaises, de "répondre aux enjeux du changement climatique global dans l'habitat". Un enjeu d'autant plus important que seul 3% du parc est aujourd'hui en classe énergétique B, alors que l'objectif est de 100% à l'horizon 2050. Pour y parvenir, l'avis préconise en particulier d'accélérer la trajectoire de la composante carbone de la TIPCE dès 2018, afin d'obtenir des recettes budgétaires supplémentaires, et de concentrer ces dernières sur la rénovation globale.
De même, le Cese recommande d'intégrer la biodiversité dans l'urbanisme et le bâtiment, par exemple en conduisant systématiquement une réflexion sur la nature dans les projets urbains et immobiliers et en inventoriant et protégeant la nature existante.

"Organiser la résilience"

Bien que le rapport avec le logement soit moins direct, l'avis préconise aussi de "faciliter les mobilités actives". Pour cela, il suggère de mieux prendre en compte, dans les projets, les enjeux de mobilité ayant un impact sur la santé, de donner la priorité aux modes de déplacement les plus économiques et d'inciter les collectivités à mettre à disposition des espaces de télétravail partagés.
Outre des recommandations sur l'identification et la prévention des pollutions, le Cese préconise de "prévoir et organiser la résilience", autrement dit de prévoir des modalités de fonctionnement dégradé par quartiers en cas de catastrophes (comme la canicule de 2003). Il s'agit aussi de développer le rôle et la responsabilité des habitants, en encourageant les collectivités à soutenir l'habitat participatif, en donnant "une nouvelle impulsion" à la création de jardins familiaux ou participatifs, ou encore en développant - avec le soutien des services municipaux - différentes formes de micro-agriculture urbaine.
Dans une réflexion à plus long terme, il s'agit aussi de "penser l'habitat du futur : habiter autrement en ville et en milieu rural", en développant par exemple les "chartes de l'habitant", en encourageant l'utilisation de référentiels liés aux nouveaux quartiers, ou encore en incitant les maîtres d'ouvrage, les urbanistes et les architectes à mieux intégrer les mutations écologiques. 

 

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