Le GIP Gers solidaire fédère autour de l’aide sociale (32)
Sous l'égide du conseil départemental, le GIP Gers solidaire coordonne et fédère les acteurs caritatifs et institutionnels autour de thématiques sociales : aide alimentaire, accueil, écoute téléphonique, médiation numérique et accompagnement des publics.

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"Dans ce département rural composé de nombreuses petites communes, nous voulons agir en complémentarité avec les associations ainsi que les CCAS et CIAS, pour aller vers davantage de plasticité entre les acteurs et d’efficacité en termes d’action publique", expliquent d’une même voix la présidente du GIP Gers solidaire, Gisèle Biémouret, par ailleurs conseillère départementale, et le directeur, René Ortéga, encore récemment adjoint à la direction générale solidarité du conseil départemental. Dépassant les prés carrés traditionnels, le GIP Gers solidaire a été créé en 2019 pour faire travailler ensemble des acteurs caritatifs - Croix-Rouge, Banque alimentaire, Secours populaire, Secours catholique…- et institutionnels - conseil départemental, communes, CCAS et CIAS.
Pourquoi un GIP en matière d’aide sociale ?
Les services juridiques du conseil départemental, très impliqués sur ce projet, ont recommandé la création d'un GIP. "Ce cadre statutaire permet d’associer action publique, intérêt général et action associative, tout en assurant une gestion plus souple et plus simple", selon sa présidente. C’était aussi la condition pour que le conseil départemental du Gers puisse racheter à la ville d'Auch les locaux de la Banque alimentaire, aujourd'hui rénovés et mis à disposition des associations via le GIP. Ce statut constitue également la meilleure façon de bénéficier de financements auprès de fondations ou partenaires institutionnels. "Pour les donateurs, il est plus simple d’avoir comme interlocuteur une fédération d'acteurs plutôt que d’opérer des choix difficiles entre plusieurs organismes", ajoute le directeur du GIP qui, pour obtenir des fonds, a poussé les portes de fondations privées, et de partenaires publics comme la région, la caisse d’allocation familiale ou l'Ademe. Ensuite, c'est le conseil d'administration du GIP qui fixe les clés de répartition des budgets en fonction des actions de chaque organisme. (voir encadré).
Se donner les moyens d’aller au-delà de la simple distribution de produits
L'aide alimentaire a été le point d'accroche de la démarche, car elle subit les 'à-coups' des politiques européennes, avec notamment la remise en cause récurrente du fonds européen d'aide aux plus démunis. "Or cette aide alimentaire assure encore le besoin vital de milliers de personnes. Nous estimons que 10 % des habitants du département, soit près de 20.000 personne, ont, au moins une fois par an, un besoin d’aide alimentaire", souligne le directeur du GIP. De leur côté, les acteurs privés et caritatifs doivent eux aussi réduire leur dépendance aux fonds européens, estimée à 40 % aujourd'hui, et gagner une autonomie d'action. En outre, l’ensemble des partenaires réunis au sein du GIP souhaitent sortir de la logique de la simple distribution de colis et s’accordent à penser que cette aide doit évoluer vers davantage d’inclusion sociale pour les personnes en difficulté ou fragiles. Ce qui suppose d’organiser des distributions intégrant une dimension éducative et pédagogique, et le développement progressif d’ateliers d'éducation à la santé, à la consommation, de gestion budgétaire …
Inciter à l’accueil mutualisé d’associations dans les communes
Parmi les actions engagées, le GIP favorise la création de tiers-lieux solidaires en sollicitant des communes afin qu’elles mettent à disposition des locaux où des associations pourraient travailler ensemble, et également en coopération avec les travailleurs sociaux du conseil départemental. Les premiers "tiers-lieux solidaires" doivent ouvrir sur quatre communes dans le courant de l’année 2019, et à terme une quinzaine sont envisagés sur l'ensemble du département. Le choix des lieux d'implantation résultera d’une enquête en cours sur l'aide alimentaire dans le département, dont la restitution est attendue pour octobre/novembre 2019.
"Pour convaincre les acteurs et dépasser les réticences initiales de chaque structure, notamment la peur de perdre son indépendance, il a fallu prendre le temps du dialogue et user de beaucoup de diplomatie", tient à souligner la présidente. Avec à la clé, un nouvel outil qui ouvre des pistes nouvelles et essaime au-delà de son strict périmètre. Ainsi, bien que pour des raisons statutaires Les Restos du cœur n’aient pu adhérer au GIP, la présidente se dit satisfaite d'avoir pu lier un lien de partenariat en particulier autour de l’enquête départementale "Aide alimentaire et solidarités citoyennes" en cours (voir document joint "Anquête".)
Le GIP, un cadre statutaire qui peut essaimer en France !
Le GIP Gers solidaire fonctionne avec un conseil d'administration et un président délégataire. 51 % des droits statutaires appartiennent aux structures publiques (40 % au département, 11 % au CIAS du Grand Auch). 49 % des parts sont réparties entre les associations caritatives et l'union départementale des CCAS. Le GIP propose aux départements et communes qui souhaiteraient mettre en place ce type d’initiative un accompagnement et une prestation d’ingénierie afin d’essaimer ce concept innovant et unique en France.
Conseil départemental du Gers
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Philippe Martin
Groupement d'intérêt public (GIP) Gers solidaire
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