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Culture - Le mystère des festivals enfin résolu ?

Alors que vient de débuter le Printemps de Bourges - qui ouvre la saison des grands festivals de printemps et d'été -, le CNV (Centre national de la chanson, des variétés et du jazz), l'Irma (Centre d'information et de ressources pour les musiques actuelles) et la Sacem ont présenté, le 14 avril, le Barofest 2016, autrement dit la troisième édition du baromètre des festivals de musiques actuelles en France.

Un an après "la crise", les festivals ne se portent pas si mal

Cette publication revêt un aspect particulier, puisqu'elle intervient un an après la polémique sur la disparition de lieux de spectacles et de festivals, le plus souvent faute de financement, et parfois faute de programmation adéquate et/ou de spectateurs (voir nos articles ci-contre). Le cri d'alarme en la matière avait été lancé par un site contributif dédié - "Cartocrise, culture française tu te meurs" -, mais qui ne semble plus être mis à jour depuis l'été dernier.
La situation était alors jugée suffisamment grave pour que Fleur Pellerin, alors ministre de la Culture, missionne Pierre Cohen, l'ancien maire de Toulouse, en vue d'établir un diagnostic précis et d'identifier "la réalité des problèmes" de certains festivals et les solutions que l'Etat pourrait y apporter. Depuis lors, on n'a plus guère entendu parler de cette mission...
Pour sa part, le Barofest 2016 donne une vision résolument optimiste des festivals. Le baromètre recense en effet pas moins de 1.887 festivals de musiques actuelles en 2016, répartis dans 1.225 communes. Ce chiffre correspond à un solde net (créations - disparitions) de 132 créations (+7,5%) depuis la précédente édition du baromètre, qui remonte à 2013.
Le Barofest 2016 précise néanmoins que "les créations restent toujours supérieures aux disparitions, mais le rythme des disparitions s'est accentué en 2014 et 2015. Le secteur résiste dans un contexte de compression des budgets publics". En 2013, on comptait ainsi 132 créations pour 35 disparitions. En 2015, ces chiffres sont respectivement de 109 et 92.

Un fort tropisme du littoral lié à la saisonnalité des festivals

Très riche, l'étude fournit aussi de nombreuses informations sur la typologie et la géographie des festivals. En termes de genres, les musiques amplifiées ou électroniques (32% du total) dominent, devant le jazz, blues et musiques improvisées (24%), les festivals mêlant au moins deux genres différents de musiques actuelles (22%), les musiques traditionnelles et du monde (15%) et la chanson (7%).
En termes géographique, l'étude - qui s'est adaptée aux nouvelles régions - montre que le nombre le plus élevé de festivals (plus de 200) s'observe en Ile-de-France, Auvergne-Rhône-Alpes, Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées et Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes. En revanche, si on raisonne en nombre de festivals par habitants, la Bretagne et la Corse arrivent en tête.
On observe au passage un fort tropisme du Sud et du littoral, qui s'explique par la saisonnalité des festivals et l'impact des vacances : 541 festivals ont lieu au printemps et 884 en été, contre 258 en automne et 204 en hiver. Par ailleurs, 54% des festivals durent entre un et trois jours, mais 26% s'étalent sur plus d'une semaine.

Les tiers des festivals gratuits est organisé par les collectivités

En termes économiques, près de la moitié (49%) des festivals sont entièrement payants, tandis que 20% sont entièrement gratuits et 27% mixtes selon les spectacles. Les festivals payants ont généré l'an dernier 155 millions d'euros de recettes de billetterie, soit 30% de la billetterie du spectacle vivant dans les musiques actuelles.
Enfin, en termes juridiques, 70% des festivals sont organisés par des associations, 16% par des structures publiques (le plus souvent des collectivités) et 6% par des sociétés commerciales (souvent les festivals les plus importants). A noter : la proportion de festivals organisés par des personnes publiques monte à 33% si on ne prend en compte que les festivals entièrement gratuits.

 

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