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Culture - Festival : Fleur Pellerin assume le désengagement de l'Etat dans les festivals depuis 10 ans

"Les raisons de disparitions des festivals sont multiples. Certaines sont liées à des choix de politique locale assumés, d'autres sont le fait de difficultés propres aux festivals, à leur niveau de structuration, leur programmation, leur billetterie", estime Fleur Pellerin lors d'une communication sur les festivals présentée en Conseil des ministres du 15 juillet. La ministre de la Culture a ainsi confirmé avoir confié à Pierre Cohen, ex-maire de Toulouse, une mission visant à "établir la réalité des problèmes rencontrés et à éclairer les pouvoirs publics sur les solutions qui peuvent être apportées". Les conclusions seront rendues en "septembre prochain".
Si la ministre de la Culture reconnaît que "certains festivals ont récemment rencontré des difficultés financières", elle rappelle que la France reste "riche de plus de trois mille festivals", accueillant de 2,5 à 3 millions de personnes (un chiffre "en progression entre 2013 et 2014", précise la communication). "Ce sont majoritairement les collectivités territoriales, depuis le développement des politiques culturelles locales des trente dernières années, qui les soutiennent", souligne-t-elle également. Sur 3.000 festivals, "l'Etat apporte son concours à quelque 160 manifestations de spectacle vivant et à 400 manifestations littéraires pour un montant total de 23 millions d'euros"... soit seulement un peu plus de 1 festival sur 6 soutenu par l'Etat.
La raison de ce désengagement : "compte tenu de la maturité des politiques culturelles des collectivités, l'Etat a poursuivi depuis 10 ans un objectif de concentration de sa présence financière dans les seuls festivals à dimension nationale et internationale, ou dans ceux qui développent une politique d'éducation artistique et culturelle de long terme".
La communication en Conseil des ministres indique que pour 1 euro investi dans un festival, les retombées économiques pour le territoire sont comprises entre 3 euros et 10 euros. Elle n'indique en revanche aucun ordre de grandeur de ce que représentent les festivals dans les budgets des collectivités.