Le Petit Chariot, l'épicerie intercommunale itinérante du Sivom Accord

Depuis l'été 2005, l'épicerie solidaire le Petit Chariot fait le tour des communes du Sivom Accord (Saône-et-Loire) en bus. On peut acheter des produits alimentaires et d'hygiène. Plus qu'un point de vente, le Petit Chariot propose un accompagnement social aux personnes en difficulté, grâce à un suivi régulier et à des ateliers de groupe. En 2008, cent trente-sept foyers ont bénéficié de ces services, soit plus de deux cent ouvertures de droits.

En juillet 2005, l’épicerie solidaire le Petit Chariot effectue sa première tournée sur les cinq communes membres du syndicat intercommunal à vocation multiple (Sivom) Accord (Saône-et-Loire, 15.000 habitants). "Avec le soutien du conseil général, les centres communaux d’action sociale (CCAS) de Champforgueil, de Saint-Marcel et de Saint-Rémy ont engagé une réflexion pour améliorer leur politique d'aide alimentaire, qui s'appuyait alors sur la distribution de bons alimentaires et confortait l'assistanat. Ce partenariat élargi a aussi été l'occasion d'engager une démarche d'insertion en renforçant l'accompagnement des populations concernées", explique Delphine Humbey, responsable du Petit Chariot. En 2007 et 2008, les communes de Sevrey et Lux adhèrent au syndicat et rejoignent le dispositif. Le Sivom Accord a opté pour un service itinérant en achetant un bus urbain réformé et reconverti en épicerie. Outre l'achat et l'aménagement du bus (62.000 euros), le service a conduit à la création de deux postes dont celui de Delphine Humbey. Le petit chariot effectue des permanences à jour fixe dans chaque commune pour vendre des produits alimentaires et d'hygiène. En 2008, 151 permanences ont été assurées et 137 foyers (représentant 423 personnes) ont été aidés, ce qui équivaut à 207 ouvertures de droit de un à trois mois, selon les besoins. Depuis 2005, 275 familles ont bénéficié du dispositif, avec une moyenne d'inscription de six mois. "Le nombre de bénéficiaires a fortement augmenté les deux premières années et se stabilise aujourd'hui", souligne Delphine Humbey. "En 2008, la commission d'accès a examiné 166 demandes d'ouverture de droits, dont 40% faisait l'objet d'un renouvellement de trois mois".
En 2008, les frais de fonctionnement se sont élevés à 106.910 euros (30.292 euros d'achats, 35.200 euros de charges de personnel, 41.418 euros de frais de structure) et ont été financés à hauteur de 60% par le Sivom Accord, de 15% respectivement par le conseil général et les CCAS et de 9% par les familles.

Un coup de pouce ponctuel pour les ménages les plus fragiles

Les droits d'ouverture et la période d'accès sont examinés sur la base du quotient familial (107 euros en moyenne) et de la situation sociale du bénéficiaire. Près de 41% des ménages aidés sont des familles monoparentales, 40% sont des couples avec ou sans enfants et 19% sont des personnes seules. L'âge moyen des personnes concernées est de 24 ans. "En dehors des personnes percevant des minima sociaux, on reçoit de plus en plus de familles monoparentales, des personnes endettées et des ménages en situation précaire, malgré au moins un salaire. Ils recourent à l'épicerie en dernière extrémité", indique Delphine Humbey. Ils disposent d'un montant d'achat maximal par mois et acquittent seulement de 10 % à 20% du prix réel de chaque produit. Concrètement : une personne seule avec une aide de 96 euros mensuels dépensera 19,20 euros à l'épicerie. "Les dotations varient en fonction du budget de la famille et du nombre de personnes qui la composent, d'un minimum de 56 euros mensuel à un maximum de 225 euros", explique Delphine Humbey. En plus des achats dans des centrales spécialisées, les produits sont issus de la banque alimentaire de Bourgogne, ainsi que des collectes réalisées par des bénévoles dans six grandes surfaces locales (4,4 tonnes récoltées). 22 tonnes de marchandises ont été distribuées en 2008.

Aller au-delà de l'aide alimentaire

Delphine Humbey est en contact régulier avec les bénéficiaires et les accompagne individuellement. "On ne fixe pas des contrats d'objectifs, mais on les guide dans la réalisation d'actions comme le règlement de factures, les démarches d'ouverture de droits", souligne Delphine Humbey. Par ailleurs, le Petit chariot a mis en place des ateliers collectifs en dehors des temps de vente. "Beaucoup de personnes se dévalorisent et, pour engager une dynamique de réinsertion, il est indispensable qu'elles reprennent confiance en elles. En 2009, parmi les six ateliers proposés, nous avons mis l'accent sur l'estime de soi." D'autres actions ponctuelles sont menées lors des tournées, comme l'affichage de petites annonces ou la sensibilisation à l'hygiène alimentaire.

Laura Henimann / PCA, pour la rubrique Expériences du site Mairie-conseils

Sivom Accord

1, allée Thirode
71380 Saint-Marcel
sivom.accord@wanadoo.fr

Delphine Humbey

Responsable de l'épicerie solidaire le Petit chariot

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